samedi 31 janvier 2009

La Jasse !

Lever de soleil sur la Chartreuse, depuis la sombre et dense forêt de Prabert

Ce matin avec Fred, nous partons de Prabert, village perché à 1000m sur les balcons de Belledonne, en direction d'une randonnée à ski figurant parmi les plus célèbres des grenoblois, la Cime de la Jasse. Le week end, c'est la foule comme au Trou de la Mouche, mais en semaine, ça peut être relativement calme. Et c'est le cas présent!!

Il fait encore bien froid à l'ombre malgré un redoux prévu en altitude. La route, non déneigée, est assez longue mais la vue est jolie, notamment sur le Ferrouillet :


Nous passons ensuite par diverses landes entre des zones de forêts pas trop denses. Progressivement, nous entrons dans l'enceinte cristalline de Belledonne, dominés par de raides contreforts. Vers 1700m, nous arrivons à une cuvette caractéristique, à l'entrée de la Combe du Vénétier :


On y trouve le Habert d'Aiguebelle, typiquement belledonnien, discret, rustique :


Jolie clair/obscur devant la montagne du Vénétier, contrefort de la Dent de Pra :


Derrière nous, nous voyons la raide "façade" belledonnienne, l'un des plus grands "pièges à neige" des Alpes !!


Nous accédons au soleil avec bienvenue, car le vent froid à l'ombre n'est pas des plus agréables. En ce jour, les contrastes de températures vont s'avérer assez marqués. Voici la première pente de la Combe du Vénétier, afin de passer le verrou morainique des lacs :


Bloc de gneiss ourlé devant le Grand Replomb:


Les radiations sont déjà assez fortes pendant la montée alors que nous nous entrainons à la conversion polka, évitant quelques traces gelées. Nous débouchons en haut du verrou, sur le site des lacs, devant la pente finale, qui n'est pas sans rappeler celle de la Selle de Puy Gris, en moins raide :


Fred, devant les grandes pentes sud de la Dent de Bédina, posée sur la crête allant du Jas des Lièvres à la Cime de la Jasse:


Allez c'est parti pour une bonne dizaine de conversions, des plus classiques, sur un terrain déjà bien criblé de traces...La pente se creuse modéremment, les traces un peu gelées sont en cours de réchauffement, sans quoi les couteaux n'auraient pas été du luxe.


La crête Jas des Lièvres > Jasse se profile avec la barrière orientale du Vercors, dominant une légère brume :


La pente se termine en écharpe à gauche pour laisser apparaître presqu'immédiatement le sommet (2478m) :



Nous dominons la Grésivaudan et la cluse de Chambé au fond...


Et la cuvette Grenobloise, avec toujours notre fameuse crête au premier plan, Lance de Domène à gauche, Vercors au fond...


Dans l'espace du Pas de la Coche (col de franchissement le moins élevé de Belledonne), on voit l'Oisans et la Roche de Muzelle, Rochail. En face, Belledonne Sud, dominé par le Grand Pic :


Et de l'autre côté Belledonne Nord, et le massif du Haut Bréda, avec, entre autres, la Pointe de Comberousse, le Puy Gris, le Rocher d'Arguille :


Au soleil au sommet, sans vent, que c'est agréable ! L'occasion d'un bon picnic, histoire de finir une tome des Bauges bien affinée!

Vient le temps de la descente : bien réchauffée, les pentes sud, ne sont plus croutées mais transformées, un vrai bonheur!! La première transfo de l'année, pas trop lourde!


La transfo est vraiment ma neige préférée, on peut être plus dynamique que dans la poudre! Plus bas, après une zone de traversée, nous retrouvons, selon la logique des divers états d'évolution du manteau, de la neige trafollée : c'est un mélange de neige chaude/froide, en général très changeante, assez souvent croutée, ou en poudrée lourde. Si bien maîtrisés, mes diran raffolent de ce type de neige et le ski, devenant plus technique et plus physique, est aussi très intéressant :

Fred dans la descente, près du bas de combe :


Nous nous rapprochons des zones ne voyant guère le soleil, nous retrouvons une poudre d'hiver assez agréable. Ainsi nous aurons eu tous les types de neige possibles, une variété assez louable pour une sortie!!

Dans la forêt du bas, et son border cross plutôt large, la lumière reste très belle :


Une petit édifice en pierre (passé hydroélectrique ?) joliment décoré!!!


Ah et ça c'est amusant : on voit sur les sapins quelle est l'étendue maximale de l'ensoleillement en cette fin de janvier :


Le retour par la route fut une pichenette étant donné qu'elle est suffisamment raide pour être skiante! En plus, on est en face de la Chartreuse qu'on peut admirer à loisir, c'est bien agréable!!

De quoi être très satisfait de cette sortie, des plus variées, une classique sans la foule et dans quelles conditions, presque parfaites!

texte et photos © Nico Strider

jeudi 29 janvier 2009

Une Roche pas si Plane


Un plafond grisâtre plombe le ciel au-dessus d'Arêches alors que Sylvain et moi remontons les bucoliques landes au-dessus du hameau des maisonnettes. Direction la Roche Plane, gardienne des sommets d'Arêches, positionnée aux avants-postes.

Nous traversons de très beaux hameaux tout en bois, alors le soleil parvient progressivement à trouer le plafond, illuminant Arêches :


Ca y est, le ciel s'est nettoyé et nous voyons en face la belle montagne d'Outray, avec sa petite nuée périphérique, comme dans une bande dessinée !


La cadre est enchanteur : à la fois ouvert par de nombreuses landes avec des chalets typiques très anciens pour certains, mais aussi dense par sa forêt de sapins complètement enfouies sous son manteau blanc.


La quintessence du décor hivernal de montagne, voilà ce que nous livre le généreux Beaufortain:


Au-dela de la cime des sapins, celle du Mont Blanc, tout proche géographiquement :


Après une traversée forestière assez dense, nous arrivons à un grand replat, où se trouve, indiscernable, le Lac Couvert et une zone humide. Par delà les nuées, se dresse la très belle Légette du Mirantin :


Voilà notre fameuse Roche Plane, avec son élégante pente progressivement inclinée :


Dans la montée, face à la célèbre face Est de la Légette, très réputée mais suffisamment raide pour être avalancheuse quand elle n'est pas purgée (ce pourquoi il n'y a pas de traces en ce jour) :


Nous arrivons à la partie supérieure de la pente, large au début puis de plus en plus étroite, avec une fin potentiellement avalancheuse mais dont le criblage de traces nous permet de vérifier que le terrain a été "plus que testé"!


Nous arrivons à une petite selle où un vent glacial vient refroidir nos cervelles, alors que la vue s'élargit sur les Bornes, en face :


La fin est un peu raide, mais surtout étroite et une ou deux conversions sont assez expos. Perso, face un problème de bottage sous mes peaux (une vraie semelle de glace), je ne peux plus faire de conversions expos et je termine à pieds. Voici la très jolie arête sommitale, assez aérienne côté Nord :


Du sommet, la Légette du Mirantin, sous les rayons obliques :


En face de nous, le chaînon de la Pierra Menta avec pour point culminant l'Aiguille du Grand Fond, et la célèbre Brèche Prarozan :


Je rencontre au sommet Pascal, qui est du coin, qui était avec nous au Rocher d'Arguille il y a presque deux ans. Tandis que nous mangeons, une musareigne très curieuse vient nous tenir compagnie, à la recherche de quelques restes, plus copieux pour sa petite proportion!



En face, la vallée d'Hauteluce, paisible, très verdoyante l'été :


Nous sommes dominés par les puissantes pyramides de la Légette et surtout du Mirantin, derrnière, très massif :


Photos des summiters devant le Mont Blanc :


Une brume "lumineuse" semble déborder de la Tarentaise :


La descente sous le sommet, un peu raide et criblée de traces, fut en neige déjà un peu lourde , mais en dessous on a vite trouvé une poudre de cinéma...


...de quoi cribler de nouveau la pente pour devenir un océan de traces!!!


Quelques coups de bâtons sur le replat sont quand même nécessaires:


Mais quelle descente lumineuse et bucolique, entre landes, sapins et chalets!


En bas, nous trouvons une neige trafollée assez croutée, plus physique, mais pas de quoi démonter notre verve!!

texte et photos © Nico Strider