dimanche 21 décembre 2008

Tourbillons sur la crête du Brouffier

La sortie de la forêt, vers la côte des Sallières


La Basse Romanche est plongée dans une austère brume alors Fred et moi, laissant derrière nous les interminables lacets de la route du Grand Serre, nous nous équipons en direction du massif du Taillefer, vers la crête du Brouffier. La montée se fait en suivant la route d'été, très enneigée, puis en prenant divers sentiers balisés dans une forêt de sapin qui n'est pas très dense et assez esthétique...

Les températures sont bien froides, mais la brume, bien que très évolutive et mobile, semble céder progressivement à notre prise d'altitude.

C'est à la sortie de la forêt que nous avons l'assurance d'etre bien au-dessus de la masse de nuée...Celle-ci commence à convoiter le Tabor, qui domine l'alpe du Grand Serre:


L'ambiance commence déjà à être sérieusement ventée, en témoignent ces sculptures du manteau autour des derniers petits sapins :


Nous arrivons la crête du Brouffier, qui est tellement large qu'elle ressemble plutôt à un grand plateau perché entre 2200m et 2400m. Le vent, violent, a laminé les pentes et a cartonné la neige, dégarnie avec des zones verglacées :




Et voilà le cairn du sommet de la crête, avec des cailloux de gabbros. Derrière, Belledonne...


Le vent devient très violent, tourbillonnant, il change de direction sans cesse, avec des mini-tornades...Derrière on aperçoit le petit Taillefer, dont les pentes sont toutes plaquées :


En face, la paroi froide et austère du Rocher du Culasson fait penser à un mini-pelvoux :


Nous dominons la cuvette du Lac du Poursollet, dominée par le gigantesque plateau du Fourchu, culminant au Grand Galbert (2561m) pour finir en paroi très abrupte sur la Basse Romanche :


Cette Basse Romanche, prise dans sa cloche de brume, dominée au fond par la puissante masse du massif de Belledonne, dont le Taillefer est la continuité au sud...


Fred, face au Vercors, en lutte avec le vent qui nous ramène des grains fins qui nous attaquent le visage comme des épines :


Au Sud-Ouest, nous admirons la puissante barre calcaire orientale du Vercors, dont ici le Gerbier, les soeurs Agathe et la Grande Moucherolle :


Au dessus de la cuve de Bourg d'Oisans, la lourde et puissante masse micaschisteuse des Grandes Rousses :


Par dela les pentes trappues de la Croix de Chamrousse (et les rochers de l'Homme en dessous), on apercoit les crêtes calcaires de la Chartreuse, notamment la Dent de Crolles :


Les brumes dévorent les crêtes blanches du Grand Serre :


Mais la crête du Brouffier est surtout pour son panorama sur la cuve grenobloise, très large, si proche :


Nous craignons de trouver une mauvaise neige pour la descente et finalement nous n'avons pas trop été déçus, les neiges restant skiables, la croutée portante, et un border-cross relativement confortable dans la forêt!

texte et photos © Nico Strider

samedi 13 décembre 2008

Neige AOC Coeur des Bauges

Magnifique lever de soleil sur la Dent de Pleuven et le Trélod, avec un ciel bien profond, ce bleu dense de la montagne, si appréciable lors des retours du beau temps. En ce matin bien froid, Thom, Sylvia, Seb et moi décollons des prairies bucoliques de Jarsy, pour la (très) classique rando du Plan de la Limace/Tré-la-Tanne : il s'agit d'une rando panoramique très facile bien à faire par gros risques d'avalanches comme c'est plus ou moins le cas présent, les accumulations de neige fraîche n'ayant point eu le temps de se stabiliser, sans compter un vent qui ne décollère pas, facteur d'instabilité.



Dès notre départ un chien bauju, qu'on appellera Norbert Gob'neige nous suit, ayant bien l'intention de jouer avec nous :

Ce chien dégourdi, très intelligent, et très joueur est un grand amateur de poudre ! Le jeu consiste à lui envoyer de la neige soit avec le baton en montant soit en faisant une boule pour qu'il essaye d'en avaler le maximum. Plus il en avale plus il est content, plus il aboie, plus il en redemande!!!


En face de nous, le crêt calcaire très tempéré du Mont Colombier, un 2000 bauju des plus classiques (si ce n'est le plus, en été notamment):


La vallée du coeur des Bauges (où se trouve le Chatelard, la "capitale") est encore dans une ombre un peu froide (il fait -9°) mais un soleil grandiose devrait bientôt poindre:


Nous entrons dans la forêt, prenant la route des alpages d'Allant. Nous venons bientôt à la rencontre du soleil dans une ambiance féerique. Norbert profite de la tranquilité de la montée pour pouvoir jouer avec nous :


Lumière hivernale rasante sur les profondes forêts baujus :


Après l'épisode de froid et le mauvais temps, les arbres sont magnifiquement givrés sur parfois 5 cm :





Jeux de lumières....


Nous voilà à la première bergerie, lieu d'estive, face aux contreforts du mont de Côme :




Norbert, dans ses oeuvres :


Après quelques prairies où ça commençait déjà à chauffer sec, nous sortons de la forêt sur l'alpages d'Allant, d'où il reste une dernière montée débonnaire pour le Plan de la Limace:




Au-dessus de nous, le très élégant dôme du Mont de Côme, dominant de larges pentes marquées par une certaine instabilité contextuelle, due aux vents :


Du Plan de la Limace, le plis calcaire du Trélod, comme aspiré vers le ciel :


Du plan de la Limace, on peut poursuivre la rando jusqu'à la bosse de Tré-la-Tanne si les conditions le permettent. La trace étant faîte sur la partie gauche de la pente (la partie droite pouvant abriter une plaque) et déjà pas mal de descentes, les conditions semblent réunies, la vue étant plus belle là-haut:


Vu les conditions, il vaut mieux ne pas trop sortir de l'itinéraire :


La montée finale est assez agréable et pas franchement inclinée. Nous voilà au sommet, dominant la vallée des Bauges, et le Sillon Alpin dont l'Arcluzaz (à gauche) semble la gardienne:


Toute proche, la superbe face S de l'Arcalod, point culminant des Bauges :


Le Trélod(2181m), depuis la pente sommitale :


Norbert, qui nous a suivi jusqu'au sommet a droit à sa récompense de neige : Thom a utilisé la pelle de son APS pour la douche, et monsieur en redemande!!! Le voici devant l'Arcalod :


Après un bon picnic frugal, la descente se fait dans une poudreuse agréable mais parfois bien collante... Néanmoins il n'y a plus de touchettes en perspective!! Je regrette néanmoins le manque de fartage de mes skis, devant souvent batailler avec le bottage pour suivre.

Quelques visions de 2000 baujus pour la route

La Dent d'Arcluzaz, un peu éthérée devant les cirrus dans une ambiance quasi foehnée au lointain :


Le Pécloz, visité il y a peu de temps avec toute la bande, a ici une allure un peu volcanique, toujours grandiose au-dessus de la cîme des sapins :


texte et photos © Nico Strider