dimanche 24 février 2008

Un Crey bien Rond...

texte Nico Strider
photos Nico Strider (encadré noir) et Thom (encadré vert)


Le Grand Galibier vu du hameau du Clot, en bordure du village de Valloire. Ce samedi, en une journée bien printanière en plein mois de février, c'est le Crey Rond qui a été choisi, sommet peu connu mais qui pourtant mérite une visite bien sympathique. Bénédicte, Thom et moi partons vers 8h et des poussières..

L'itinéraire commence dans une forêt clairsemée par d'anciennes pistes suite à un télésiège qui a été démonté. Le coin est assez agréable, car peu dense très régulier.


Nous atteignons très vite la limite inférieure du rayonnement astronomique, quoique c'est plutôt elle qui nous rejoint vite sur ce versant plein Est!


Il n'y a semble-t-il personne avec nous sur l'itinéraire...Au fond, le Mont Bréquin, fait l'année dernière, au mois de mars:


Nous sortons la forêt, dans une zone d'estive plus ou moins désaffectée mais assez panoramique sur Valloire notamment.


Il suffit ensuite de montrer droit au-dessus sur la large croupe qui mène progressivement au Crey Rond. Au passage, il y a de jolis pentes, tracées avec le Grand Galibier au fond:


Ca chauffe déjà fort en cette journée bien printanière en plein mois de février!
Une vue menant au beau vallon vers la Roche du Bonhomme (à gauche) et l'élégante Grande Chible (à droite)


Nous voyons en plongée le site relativement encaissé de Valloire:


La pente s'amincit progressivement lorsqu'on commence à rejoindre le fil de l'arête du Crey Rond :


Le temps d'une petite pause sous le caniard!


Votre serviteur, puis Bénédicte, avec Valloire au fond, puis le massif de la Vanoise qui s'esquisse derrière:


Et voilà le Crey Rond en question, l'allure bien agréable :


Jolie albédo du manteau neigeux :


On serpente tranquillement avant que l'arête se raidisse un peu:


En face la belle paroi de flyshs des Ratissières, très striés :


Et nous voilà bien agréablement sur le fil d'arête face au sommet :


Une petite vue sur une partie du parcours effectué:


Errance entre les gros blocs gréseux typiques des flyshs (alternés avec des schistes noirs) :


Bénédicte sur une arête esthétique avant l'attaque du ressaut sommital:


Thom commence à approcher la pente qui n'a pas l'air bien méchante:


Dernière vue sur la crête avant la montée:


La montée du ressaut fut relativement agréable. Quelques conversions bien peu techniques pour une rando encore plus facile que prévue. Thom finit les derniers mètres:


Et le voilà sur le cairn sommital à plus de 2600m d'altitude:


C'est un joli cairn de grès ocres voire rougeâtres:


Votre serviteur qui étend ses peaux pour le séchage et Bénédicte, sous le cairn:


La vue n'est pas à 360° mais reste très correcte. D'un côté la Maurienne et de l'autre le massif des Cerces:


On voit l'aiguille de l'Epaisseur (faite en avril dernier) et derrière les parties sommitales des Aiguilles d'Arves:

Au tour des photos au télé avec à gauche, le Bréquin, et à droite la Haute Maurienne, Rateau d'Aussois et Albaron compris :


C'est l'heure du picnic en train de rôtir au soleil :


Vue la chaleur nous n'avons pas tardé de peur que la neige devienne une véritable soupe. En haut ce fut une transfo bien sympa, pas trop lourde, plus humide vers le bas et donc nettement moins agréable. Comme la pente est assez directe, ce fut vite torché! On s'est un peu fourvoyé dans la forêt vers le bas, sans gravité, il a juste fallu passer en bordure des jardins des chalets!!

Midi de retour en bas et retour en face des cohues de parisiens qui débarquent!!

dimanche 17 février 2008

La Pointe de Combe Bronsin

Samedi matin, 8h, le soleil vient de poindre sur l'envers de la Lauzière en une douce lumière rose-orangée. Cette belle chaîne, qui n'est autre que le prolongement de Belledonne, est aussi un havre du ski de rando et les gens l'ont bien compris. Nous sommes les premiers à arriver au Biollay ce matin-là, Thom et moi, en direction de la Combe du Colomban et de la pointe de Combe Bronsin.
Et toujours cette optique pour moi d'avaler des classiques, parce que n'est pas en mâchant les étapes qu'on gagne en expérience, en sachant que l'on a toujours à apprendre et que l'on doit toujours rester humble. Et puis force est de constater qu'en choisissant bien ses classiques, on a toujours le moyen de faire de très belles choses et de se faire plaisir, n'est-ce pas le but premier?

Après une route d'accès avec un ou deux déchaussage par passage de cunettes, nous voilà très rapidement dans le creux de la Combe du Colomban, assez étroit, au pied d'un amphithéâtre qui reste autrement moins large et plus raide que la Combe du Plan (Rognolet) et de la Valette (Grand Pic).


Thom passe entre des blocs de coulées de neige humide, purge qui date déjà de quelques temps vu l'obstination de l'anticyclone au-dessus de notre territoire.


Et nous voilà parti pour une pente décaillée-regelée par dessus (donc verglacée) qui va se raidir jusque quasiment 30°

Alors que Thom passe sans souci, mes skis trop taillés et trop lourd peinent dans le pentu et mes carres accrochent mal. Suite à un petit dérapage inopiné, je décide de sortir mes couteaux, ça faisait belle lurette que je les avais pas utilisé!!

Les pentes commencent à faire creuser la distance et la lumière douce s'étale :


Ca y est la pente est passée, nous sommes dans une zone "intermédiaire" peu pentue mais qui monte toujours efficacement. Il s'agit de contourner les contreforts de la pointe du Colomban qui domine la combe homonyme afin de basculer dans les pentes supérieures de la pointe de Combe Bronsin.


Nous arrivons dans un nouvel amphithéâtre, dominé à gauche par la pointe de Colomban et à droite par les contreforts de la pointe de Combe Bronsin, que l'on contourne en de belles pentes particulièrement exposées au soleil.

En face, ça crame sur les neiges décaillées-regelées:


La vue au loin vers le S est assez sympa, notamment le Cheval Noir, le Pic de Lachat et les Frettes :


Mais la plus élégante reste la face Nord-Est de la Pointe de Colomban, avec cette succession de couloirs terminés par des bouchons de neige semble-t-il assez considérables. La Lauzière est comme Belledonne, à altitude donnée, c'est un des massifs les plus enneigés de France.


Une fois passée une pente plus soutenue faisant office de petit verrou, nous voilà au pied de la pente sommitale. La cîme est le "dôme" derrière Thom à droite.


A notre gauche, quelques gendarmes granitiques, face au reste de la Chaîne de la Lauzière, partie haute.


Thom, qui met ses couteaux pour attaquer la pente sommitale qui est proche des 30°:


La progression avec les couteaux m'oblige à enlever les cales de montée, et ayant déjà couru 2h hier sur sentier parfois raide, je commence à sentir tirer mes mollets!!
Vers le haut la pente se rétrécit en une crête de part et d'autre :


Et nous voilà sur une petite selle, juste avant le sommet, devant le fil de crête de la Chaîne de la Lauzière avec un peu de vent froid en prime :


Thom attaque le sommet, qui est un joli petit dôme rond de ce côté :


Ca y est nous voilà à 2499m précisemment, enfin à mon avis 1m de plus si tu comptes la neige!! Le vent y est froid mais deux en dessous côté soleil, on est bon pour le picnic et la sieste!


La vue sur la continuité Lauzière > Belledonne est superbe et puissante :


Je choisis ce qui est le plus marquant à mes yeux:
-la combe de Savoie et la cluse de Chambéry, sous la brume (hé, hé !!)


- la vue à l'Ouest sur le Petit Arc et derrière les crêts des Bauges...et au Nord sur le très joli Bellachat et les Aravis derrière.


-Et enfin sur les grands les plus proches : le Grand Pic de la Lauzière, le Rognolet (visité il y a 2 semaines) et le Mont Blanc, bien sur, qui est très sec cet hiver.


Votre serviteur :

La descente fut finalement par le même côté, car c'est le plus efficace. La couche supérieure du manteau n'était pas encore bien transformée sauf les pentes plein E avec une transfo bien amusante...Sinon c'était trafollé, avec des traces, et des raclages regelés durs, pénibles à passer, éventuellement un peu de croute sur les plats (rares), des rares résidus de poudre, et une neige croustillante sous les semelles partout ailleurs!!


Vers le bas, nous avons trouvé plus facilement de la transfo, l'occasion de beaux virages!! La lumière, plus forte, plus bleue, restait encore belle:


Le retour par la route fut des plus tranquille et d'une efficacité louable!


Et voilà, il est midi et nous sommes déjà revenus, une rando à la fois jolie et efficace en terme de distance/temps et dénivelée/horaire et encore plus à la descente!!

Je remercie Thom pour cette idée bien collée aux circonstances!

Et hop retour à 14h à Chambé, pour une petite bière avec Gique et son copain, Alban, au Cardoche à 2 pas de chez moi et sans nuage de fumée s'il vous plait, c'est qu'on a respiré avant le grand air de la montagne!!

Texte et photos Nico Strider,