* et quelques photos de Thom

Sommet convoité depuis pas mal de temps déjà, et course réputée pour son esthétique, nous sommes donc très motivés pour aller à la rencontre de cette élégante pyramide, souvent surnommé le Cervin de la Vanoise. C'est plus par son allure en fait, car les voies, bien que de technique de progression proche, sont très différentes par l'ambiance et le style. La vue y est parait-il somptueuse.



Nous allons être gatés! Le chalet contient 4 lits superposés et le confort est total. Il fait déjà faim tandis que nous nous installons respectueusement. Dehors la plateforme est un peu ventée mais l'eau est facile à trouver.

Le soir arrive. Joce prend un cachet complet de somnifère juste avant le repas et quelques minutes après ce dernier, le voilà plongé dans le monde du subconscient! Nous avons du le porter jusqu'à sa couchette du haut! Thom ayant pris un demi cachet se prend la claque plus doucement. Et moi hé ben je fais la vaiselle dehors dans une brume plutôt glauque!
Il y a eu un peu de vent pendant la nuit, mais on a bien dormi.
4h40, ça sonne...lever comparativement plus agréable que d'habitude. Le petit déj tout autant.
Il y a eu un peu de vent pendant la nuit, mais on a bien dormi.
4h40, ça sonne...lever comparativement plus agréable que d'habitude. Le petit déj tout autant.
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Dehors, merveilleuse surprise, la nuit est claire, le Soleil est réfléchi par la Lune, et l'ambiance est solennelle. Les lumières orangées de Pralo se distinguent, tandis que les quartzites du Creux Noir brillent à l'opale de la Lune.

La marche d'approche fut assez courte, prenant un sentier à flanc assez confortable. Le premier verrou pour arriver dans le cirque de la Glière est raide et nous a bien reveillé. Nous entrons, alors que le soleil se lève, dans une ambiance très minérale. Nous laissons le glacier Sud de la Glière en face et nous prenons à droite le couloir NW du Col des Schistes, dont la montée est copieuse, comme son nom le laisse présumer. En bas c'est une grosse caillasse de quartzite, en haut ce sont des schistes argileux fins croulants. On y a soufflé et purgé les gazs matinaux!
C'est avec soulagement qu'on arrive au col, dans une ambiance fraîche. La vue est prometteuse.
C'est avec soulagement qu'on arrive au col, dans une ambiance fraîche. La vue est prometteuse.


En face de nous (photo gauche) l'éperon du col des Schistes que nous allons remonté pour atteindre la partie supérieure du glacier de la Glière. A nos pieds à l'Est (photo droite), le glacier du col de la Grande Casse, noir en bas, dans un vallon assez austère.


L'escalade de l'éperon fut relativement agréable et peu soutenue. Je suis parti devant, à la recherche des passages, gants à la main au début. Des passages en 2 et quelques pas de 3. Sur le départ, on prend par la droite, pour trouver un dièdre avec une chaine. Ensuite on est plus côté gauche et l'escalade est ludique. Nous sommes déjà sur les quartzites : la roche est prisue, mais déroutante dans le sens ou elle est peu adhérente, avec une patine naturelle : hé oui les grains desces grès sont métamorphisés et fusionnés un peu comme du verre impur.



La vue commence déjà à être somptueuse. Le Grand Roc puis les immensités planes des glaciers de la Vanoise sont saisissantes par l'espace qu'ils occupent.





Reste un bout de glacier à franchir, finalement assez rapide, disons un petit quart d'heure.


Nous attaquons le glacier au cramponnage agréable avec une neige dure. La vue se dégage très vite tandis que nous montons la petite pente pourrie du col.


Le site du col est assez austère et minéral. Le couloir à 55° de l'autre côté est déjà bien sec. Nous y laissons crampons et piolets.





Nous voilà dans l'ambiance aérienne de la voie. Vu son allure redressée, logiquement ça pourrait être une voie soutenue, mais qu'on ne se laisse pas prendre au piège des apparences, car en faît, les quartzites, tout en étant redressés, ont une stratification horizontale remontante, créant un système de vire entrecoupées de ressauts (petits murs, cheminées) zigzaguant dans l'arête, défiant la raideur, système qu'emprunte la voie avec astuce.
On passe quand même à un moment un mur vertical mais plutôt court et prisu. Il est même équipé.
La voie devient de plus en plus aérienne, passant dans la face par des vires élégantes et parfois un peu étroites. Une cheminée nous attend par accéder aux parties supérieures. On imagine bien Coolidge et Almer dedans, soulier à clous, corde en chanvre etc..
Après des gradins et une rampe nous voilà sur le site le plus célèbre de la Glière, la plateforme de la Madone:


La dalle au-dessus est assez lisse et raide, enfin disons que la roche est peu adhérente sur ces prises fines, ça déroute un peu!! Deux sangles sont là, notamment pratiques pour la descente.
L'arête se fait fine, on emjambe une grosse fissure aérienne, et nous voilà dans les blocs sommitaux.
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Nous sommes en fait sur une longue arête qui va du Grand Bec (à gauche) plutôt cristallin et glaciaire, à l'Epena (à droite) marbrée, massive et très effilée, assez impressionnante.



En téléobjectif sur les glaciers, nous voyons de la Dent Parrachée (à gauche) et le Chasseforêt (à droite) visité il y a à peine deux semaines. Décidemment c'est une saison Vanoise cette année!


Parmi le décor alpin, nous avons au Sud (à gauche) les Ecrins (ensemble Pelvoux, Sans Nom, Ailfroide, Barre) et au Nord (à droite) le Mont Blanc.

suspendu dans la face.
Bon ben, faut bien descendre un jour! Je passe en dernier à l'assurage et Thom repère les passages de la montée. La descente est généralement plus délicate qu'elle est spécialement plus difficile que la montée. Dans les parties de vire, on reste quand même plus efficace qu'à la montée.
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En dessous le passage de la cheminée demande un assurage plus soigné que d'ordinaire, je passe en dernier en libre, Joce surveille en-dessous, une fois le pas délicat passé.
Reste aussi le mur, désescaladé par Thom et Joce et perso, je l'ai fait en rappel, profitant de plusieurs sangles et ayant ainsi une descente qu'on dose à sa guise, plus sûre en dernier .
Peu après la descente sur le col devient plus routinière.



D'abord rive gauche, puis en un plat légèrement crevassé et en partie en glace, on a récupéré la rive droite. Son passage, au pied des murailles fut plus délicat, passant par des séries de névés et de glaces noires recouvertes à moitié de gélifrats, très sale, demandant un cramponnage plus attentif et appuyé. Rien d'insumontable pour des cramponneurs habitués ;-)

Nous voilà au pied du glacier dans les callaisses. Le secteur est assez minéral et austère.


M'enfin restent de bonnes caillasses copieuses, mais c'est pas trop long.


Il s'agit ensuite de reprendre le sentier en traversée pour retrouver le chalet des gardes où nous allons nous retaurer tranquilement.


Que dire de la Glière ? Que c'est une course d'un intéret quatre étoile, qu'elle est très variée, au tracé intelligent et très esthétique. En bref probablement une des plus belles que j'ai faîte dans ce niveau et/ou cet engagement.
En remerciant Thom et Joce pour la course, et les gens du Parc pour le logement !
4 commentaires:
Extra, d'autant que les photos, assez exceptionnelles, rehaussent encore plus l'intérêt de cette belle course.
Merci Nico !!!
J'ai simplement halluciné sur les photos de nuit !!
la grande classe (casse)
Bravo Nico,
Effectivement, je suis d'accord avec Visse, les photos BY NIGHT sont hallucinantes !!! quasiment irréelles.....
Faudra maintenant mettre en plan l'attaque de la Belle par son couloir nord.....
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