mardi 4 septembre 2007

Flâneries au Fond des Fours.

Texte et photos Sylvain Visse

Et voilà, ça devient un rite : à chaque début septembre je m'organise une petite virée solitaire en montagne. C'est une période de l'année où les charmes de la montagne sont sublimés par une luminosité très nette, moins brumeuse qu'en plein été par exemple. De plus, les rencontres se font beaucoup plus rares, mais sont du coup d'autant plus riches : le banal bonjour prend une toute autre dimension. "Que vos qualités soient bénies des dieux" dit-on ailleurs.

Voilà donc le décor "socio-écolo" planté !!

Le Fonds des Fours se situe en Haute-Tarentaise (qui n'a rien à voir avec une tarentule en charentaise, comme je le croyais jusqu'à maintenant), du bon côté de la segmentation spatiale. En gros, c'est une petit recoin paumé, qui a subsisté aux aménagements touristiques de l'espace Killy. En tout cas, c'est le paradis pour la rando d'altitude : en 2 jours, je foule 6 sommets de 3000m, quasiment les mains dans les poches (ça c'est mon TOC de toujours tâter mes clés de bagnole, ça doit être un truc phallique ou dans ce registre là)

Pour bien m'imprégner du contraste, je gare la voiture à Val d'Isère, station que je trouve finalement mieux intégrée au paysage que sa voisine Tignes. Par contre je rajoute du coup 1h de marche en plus. Après une montée efficace, j'arrive au refuge du Fonds des Fours.



Vous aurez reconnu derrière la Grande Sassière, sommet dont l'évocation m'esquisse un sourire !!

Je casse la croûte, ce qui opère un transfert de poids d'environ 10g de mon sac vers mon estomac. Du coup, direction le col des Fours et...........le Pélaou Blanc (cf article de Nico Strider lequel article n'est pas étranger dans mon choix du sommet;-). Pour le randonneur, c'est un magnifique sommet, avec effectivement un final alpin mais jamais dangereux (par temps sec).


Voici la vue du sommet sur le versant maurienne



et sur le versant tarentaise




La vue plonge et nous avec.........euhhhh, non, qu'est-ce que je raconte !!??


Je redescends au col, à 2900m et je monte faire mon 2eme sommet à 3000m, la pointe des Fours, dont l'intérêt est essentiellement panoramique. En tout cas, la vue sur le Pélaou est flatteuse:



alors que le cheminement d'accès dans cette arête est très facile. La géologie des lieux nous gratifie de ses couleurs contrastées:




Par une traversée fastidieuse dans les schistes, je rejoins mon dernier 3000 de la journée, la pointe sud de Bézin. Voici la vue sur le Pélaou et la pointe des Fours;



Je redescends au col de Bézin. La Charbonnel, une touche glaciaire dans ce monde minéral:


De là, je me laisse tranquillement glisser en direction du vaste cirque du Fonds des Fours


Après une journée de 1400m de dénivelé positif, je suis heureux de retrouver la quiétude du refuge, où je suis seul. Fatigué, je m'ouvre une petite bière "Trappiste de Rochefort", qu'un certain François m'avait vanté les saveurs. Tu parles, c'est de la bière forte, et me voilà pété comme un coin à admirer benoîtement la grande sassière, toujours elle,(enfin, là c'est le ton de l'exagération.....plus pudiquement me voilà cueilli), et je sombre sans lutter pour une bonne nuit de sommeil.

Le lendemain, objectif la pointe du Pisset, à 3033m, puis la crête de la Rocheure (2 sommets à 3025m et à 3053m). En fait ces sommets sont insignifiants, et me servent surtout de prétexte à flâner dans la charmante austérité de ces déserts d'altitude. Il serait possible de pousser jusqu'à la Sana, à 3400m, mais le rapport entre l'effort à fournir dans de raides pentes schisteuses et l'intérêt de cette rando est nul : l'ayant déjà gravie en neige, je préfère rester sur un bon souvenir. De plus, j'ai à coeur de me défaire des contraintes horaires.



Je commence par profiter de l'embrasement la Méan Martin:


Ambiance "népalisante"



Le plateau de la Rocheure s'enflamme, la montagne se révêle dans toute sa splendeur à cette heure du jour




Ambiance "zanskarisante"



Au col de la Rocheure


Après être redescendu en technique "tracto-pelle" dans les immondes pentes schisteuses de la crête de la Rocheure (notez, cette crête n'a en fait pas de nom sur l'IGN, j'aurais aussi bien pu humblement la dénommer "crête Visse", au hasard, quoi)

De retour dans les alpages, un dernier regard sur la Sana:



sur la Tsanteleina:



.....et bien sûr sur la Grande Sassière, qui domine fièrement de 2000m Val d'Isère:



Me voilà donc requinqué par cette petite retraite monacale, le retour à la société sera difficile, heureusement atténué par les retrouvailles avec Alban, Pat, Alex et Violette à Chambé !!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

ha ça a repris un petit coup d'été, le Pélaou!!

merci Visse pour ces photos..;le cru 2007 c'est l'année Vanoise des Chamoisards

Anonyme a dit…

L'année Vanoise !!!

Faudrait peut-être penser à faire un p'tit tour dans les Ecrins, non !!! ??? ...

Merci Sylvain pour cette belle bambée ...

Hydra a dit…

La crête Visse, en voilà une chouette idée....

En fait la Sassière, c'est quoi ?

;-)

Anonyme a dit…

Hihihi ! Merci Visse pour ces belles photos et ces commentaires !

J'ai eu le privilège de les avoirs en direct live de la "crète Visse" d'ailleurs si je me souviens bien...
Bon, la prochaine fois que tu passes à Chambé, essaie de passer les jours ou je suis là ! Et quand on est tous là tant qu'à faire... ;-)