L’idée première était de faire une sexalogie à la pointe de Dran et voilà qu’on n’était que 5, le sixième nous avait lâchement abandonné au dernier moment. Ce serait donc une pentalogie !
Une personne qui fait 5 sommets, il paraît que c’est une pentalogie, donc 5 personnes qui font un sommet, c’est pareil, non ?
Un nombre impair pour faire huit longueurs, ça n’allait pas être des plus pratiques ! Mais, bon, on ne pouvait quand même pas priver l’un d’entre nous de la voie et c’était trop tard pour chercher un amateur ou une amatrice.
Et puis, on croyait que c’était facile pour nous, mais il faut avouer qu’avec le recul, l’avant dernière longueur nous a donné bien du fil à retordre. On aura passé presque la moitié du temps de la voie dans ce passage, enfin c’est un peu exagéré, mais pas beaucoup !
Il fallait faire une cordée de trois et une cordée de deux. Après une intense réflexion, Antoine décréta que Patrick et moi, étant les plus rapides, on prendrait Francis, et Catherine et lui tourneraient en réversibles derrière nous.
La montée de 700 mètres au pied des voies fut rapide, la pente très raide nous obligeait à avancer relativement vite et Patrick ayant déjà fait Amadéus, il y a quelques années en arrière, pour une fois, on ne pinailla pas trop pour trouver le départ.
Il y avait d’abord Pat, notre maître à tous qui a toujours de supers positions, comme des grands écarts faciaux monstrueux, et qui allait prendre la tête de la première cordée, enfin pendant les 4 premières longueurs, pour me laisser la place sur la fin.
On était 5, mais 4 à vouloir passer en tête, et le cinquième, il n’aurait pas fallu le pousser beaucoup, mais là, ça devenait compliqué à gérer une cordée de 3 où tous les membres veulent passer en tête, donc on s’en est tenu à notre première organisation.
Donc, au début de la voie, en flèche avec moi, il y avait Francis, le presque débutant du groupe, mais avec une motivation à toutes épreuves, c’était seulement sa deuxième grande voie. On s’est servi de cet argument pour l’inciter à rester derrière.
Ensuite sur la cordée du dessous, il y avait Catherine, en tête dans la première longueur et qui allait tourner en réversible avec Antoine.
Courageuse la Cath d’avoir fait accepté de faire cordée avec l’original du groupe, car il a parfois un drôle de matos, l’Antoine, c’est pas qu’il ne soit pas sécurit, mais il a ses petites habitudes et l’amas des us d’Antoine, on ne sait pas pourquoi, ça conduit souvent à des situations assez rocambolesques, comme le démontra la suite de l’aventure.
Moi, j’avais déjà testé une fois avec son idée étrange de mettre une dégaine explose en premier point, et là, c’est Catherine qui allait en faire les frais avec ses dégaines montées un peu bizarrement.
Et voilà Antoine, avec son équipement un peu hétéroclite, plus utile pour le TA que pour la grande voie sportive et qui ne semble pas tout jeune, enfin l’équipement, pas Antoine, quoique même si ce n’est pas le plus vieux, c’est quand même celui d’entre nous qui a commencé l’escalade, le plus tôt. Il n’a pas dû connaître les ailes de mouches, mais presque !
Le départ d’une soi-disant longueur en 6a, qui commence par un léger dévers facile, après 6 longueurs qui nous ont un peu plongés dans la léthargie, enfin surtout moi, car les 4 premières en second, c’était tranquille, par contre, même à la cinquième où il a fallu que je parte en tête, il a bien fallu que je me réveille un peu, ce n’était pas dur, mais l’équipement n’est pas toujours rapproché, alors parfois, il faut chercher un peu l’itinéraire.
La dalle avec quelques grattons imprenables et qui s’avère n’être pas possible à passer autrement qu’avec les 3 points d’aides, mais que j’essaye quand même pendant 3 minutes de passer propre parce qu’un de mes seconds prétend l’avoir passé en libre. Mais, une fois dedans, ses souvenirs seront plus précis et il m’avouera quand même que ce n’était pas vraiment possible, enfin, au moins pas pour nous, à notre niveau.
Par contre dessous, ce n’était pas de tout repos non plus. L’Antoine nous a encore fait un gag digne de lui. Catherine qui était en tête avec le matos de ce dernier a eu une drôle de surprise, en clippant une de ses dégaines sur les notre restées en place, elle s’est pris un vol et a réussi à démantibuler la paire d’Antoine (celle qui était mousquetonnée, bien sûr !)
Antoine nous a expliqué après, ce qu’il s’était passé, il avait mal passé son mousqueton du bas dans la sangle, il ne l’avait passé que dans le caoutchouc ! ! ! ça me conforte dans l’idée que je ne grimperai plus jamais avec les dégaines d’Antoine.
On a fini par envoyer un brin de corde à Catherine avec son accord, car elle avait quand même un genou fraîchement opéré, pas la peine qu’elle aille se prendre un deuxième plomb, là où c’était vraiment engagé.
Et, après une dernière longueur de tout repos par rapport à la précédente, nous n’eûmes plus qu’à suivre les vagues réminiscences de Patrick pour la descente qui ne disait pas tout à fait comme le topo, bizarre, ça aussi.
Nous nous sommes donc retrouvés à descendre sur des vires au-dessus des voies et même à désescalader une dalle, alors que d’après le topo, il fallait traverser pour aller jusqu’à la pente d’herbe qui formait un espèce de déversoire à côté des voies et d’ailleurs, c’est ce que nous avons fini par faire plus bas, car évidemment, c’était peu probable qu’on puisse continuer comme ça, jusqu’en bas.
Et après un frugal repas de midi à 16h00 passé, nous nous sommes dépêchés de descendre en pensant à la bière qui nous attendait, mais, notre bistrot habituel étant fermé et Francis travaillant de nuit, exceptionnellement, on a dû prendre notre pinte au logis, donc si certains manifestaient quelques critiques sur notre exploit de pentologie en s’y mettant à 5 pour 1 sommet, au lieu des 5 sommets pour 1, on pourra certifier qu’on l’a quasiment fait, quand même.
Par Flo73,
2 commentaires:
Merci FLO pour ce récit !
Cela fait très plaisir de voir de nouveaux auteurs conter leur aventures sur le blog !
Hydra
Bravo !!
c'est encore mieux avec les illustrations !!
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