mercredi 26 septembre 2007

Cheminées à la Pointe Percée

9H du mat ce dimanche, nous voilà, Patrick et moi, au col des Annes, dans les Aravis, en plein coeur de l'AOC reblochon, ces odeurs pastorales sont là pour nous le rappeler.

La veille au soir, Patrick m'appelle sur le coup de 21h30 me disant qu'il y avait un petit changement de programme et que du coup, la Pointe Percée le tenterait bien...Je me suis dit "pourquoi pas?" j'ai jamais fait le point culminant des Aravis.

Les Aravis, c'est une chaîne calcaire assez élancée, splendide mais à juste titre très, très fréquentée, un peu comme le Mont Blanc, très proche. La médaille, c'est l'ambiance et la puissance de la nature et le revers de la médaille, le monde et parfois un peu de n'importe quoi...Mais aujourd'hui, pour nous, il n'y a que la médaille qui brille.


Voilà la fameuse Pointe Percée, avec son énorme masse de calcaires coralliens très compacts. Le trou de l'aiguille est caché côté arête du Doigt, à gauche...Devant la forteresse, des immenses et labyrinthiques tables de lapiaz, grossièrement appelées banquettes glacio-karstiques...

La "VN" passe, dirons-nous, dans cette face, un peu plus vers la droite, mais dur à dire où exactement ça passe tant qu'on est pas dedans, vous allez comprendre pourquoi!!

Nous on va prendre une combre à droite, dite "combe des Verts" et remonter les cheminées de Sallanches derrière pour descendre la VN ensuite : dans un sommet très classique, c'est une traversée qui l'est tout autant. That is to say : très parcourue.

Au niveau du style : ben c'est systèmatiquement entre la randonnée alpine et la course de rocher, sans jamais que l'un se démarque de l'autre...la confusion est totale, le mélange surprenant. En tout cas, pour Patrick, c'est une introduction idéale à la course de rocher. On pourra sortir la corde, ce qui est vivement conseillé pour les cheminées, vu l'exposition dedans.
Autre chose : casque obligatoire!!! beaucoup d'inconscient sur ce sommet ne le mettent pas, mais quand on voit des cailloux partout sur les vires, faut se dire une chose : ils ne poussent pas du sol, ils viennent d'au-dessus!!

Après avoir franchi une faille tectonique décrochante entre des argiles gréseuses et les calcaires, nous entrons dans les dalles de lapiaz, splendidement ramifiées.


Nous approchons du refuge de Gramusset devant ce mur bien lissé et travaillé par la météorisation.

Et voilà la Pointe Percée depuis le refuge. La VN passe dans le creux de la face, on descendera par là.


Nous voilà dans l'univers minéral, après des traversées de lapiaz très balisées. Au fond, la chaîne du Bargy (Jallouvre, Midi etc...)


La selle qui nous cherchons à gagner se défend par une pente détritique qui fait péter le gavomètre. On a soufflé comme des boeufs.

Et nous voilà à la selle, avec en enfilade, la chaine des Aravis, puissante masse récifale calcaire, rappelant un peu la barrière orientale du Vercors, en moins contrastée et plus haute.


Patrick devant la vire d'accès aux cheminées. C'est le temps de s'équiper et de mettre en confiance Patrick pour ses premiers rochers raides.

Il s'agit de monter la première cheminée, la plus longue, et assez patinée. Il y a de supers prises à chaque pas mais comme le rocher est carrément usé, patiné...ben c'est pas si confortable que ça et Patrick appréciera la corde. Certains marcheurs passent à la montée ou à la descente sans casque, sans équipement du tout, mais ont-ils suffisamment confiance en cas de chute de pierre ou encore sur l'exposition en cas de glissade tout court ? Quoi qu'il en soit une chute y est interdite...De quoi se poser des questions sur l'humilité des "prétendus" gens expérimentés.


Voilà planté le décor, assez travaillé par l'érosion mais il y a pire...des cheminées nettoyées se faufilent là-dedans. Qu'on ne dise pas que le casque sert à rien là-dedans, pourtant on était rare à l'avoir!!! Que cela reste entre nous mais mon petit avis d'alpesgréeso-belledonnien-amateur est qu'on y retrouve tout l'orgueil et le n'importe quoi qu'on voit au Mont Blanc.

Patrick après la première cheminée, concentré et heureux d'être là.


La voilà la première cheminée, vue d'en dessus...Facile, jolie, mais exposée. On peut l'assurer aisément d'en haut.


Ca va chier!!!


La seconde cheminée, la plus belle à mon avis. Montée très agréable et propre.Un peu de ludique c'est très appréciable.


Une partie plus péteuse à sa sortie mais rien de méchant.


Votre serviteur devant la suite de la Chaîne des Aravis, que l'on commence à dominer


Le début de la dernière cheminée, dont il y a un pas à la con, étroit sous un dévers et très patiné, peu élégant. Mon sac s'est un peu coincé. Il peut se contourner par une dalle plus fine et plus class' à gauche.


Nous voilà en haut des cheminées de Sallanches, c'est ainsi qu'on les appelle. Des gens descendent dedans, aidés par une corde, à défaut de casques ;-) C'est vrai que c'est une descente rapide.


Faut remonter les derniers mètres du couloir terminal de la VN, un peu péteux.
Sur le haut c'est une antécime.

Le voilà le vrai sommet, assez large. Une petit arête aérienne en défend l'accès. Pour pieds surs, et c'est très joli, mais "trop" patiné. Il a beaucoup de monde en haut, mais ça c'est pas surprenant. 2750m, dit la carte.

Patrick, avec la croix, devant les prairies de Combloux.


Bien sur le Mont Blanc est en face, grandiose, encore bien blanc de cet été ennuagé.


Les Aiguilles de Cham (Plan, Midi), une chaîne hérissée, devant la chaine des Grandes Jorasses, juste derrière. C'est le sanctuaire du granit et de la glace.

C'est le temps de redescendre par la VN. Son tracé labyrinthique en surprendra plus d'un mais ça passe bien. La corde peut être utile pour les gens mal à l'aise ou bien les mômes, mais le terrain n'étant pas propice à des assurages autre que la proximité, elle n'est pas obligatoire. Suffit d'être appliqué. Par contre, le casque est plus que conseillé.


La descente de l'antécime, puis nous nous engageons dans le couloir terminal où ça zigzague dedans, en essayant de ne pas titiller les cailloux:


C'est quand même raide, regardez :

Nous descendons dans la face, louvoyant sur des dédales de vires enchevêtrées.


On voit la chaîne en enfilade.

L'ambiance de la VN, par où est-ce qu'on est passé??On le sait vraiment dedans!


Patrick dans ses oeuvres, alors qu'on arrive en bas...


Nous atteignons les cônes de déjections en dessous, devant le "cirque" support de la VN. D'où viennent ces petits cailloux de partout? Posez vous la question et vous saurez pourquoi un casque est nécessaire et pourtant presque personne n'en met....


On retrouve les lapiaz autour du refuge dans une lumière d'après-midi.


Voilà le refuge!


Infinité de lapiaz


La Pointe Percée, depuis la terrasse du refuge, masse minérale puissante.

Bon ben il est temps de redescendre, de retrouver les alpages verts des Aravis, qui roussissent à l'automne arrivant :



Les myrtilles deviennent rouges!


Allez on dit au-revoir à la Pointe Percée, que les nuages ne veulent plus décrocher.


Merci à Patrick pour cette belle sortie et toutes les discussions au cours de la marche, et bravo à lui pour ces premiers rochers raides.

Texte et photos Nico Strider,

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Patrick, ajuste ton short quand t'enfiles ton beaudard ;-)

Anonyme a dit…

tu me le rends quand mon casque ????

:o)

Anonyme a dit…

Le prochain qui me parle de mon short mal ajusté, je lui claque le casque à Alban sur la g.....!

Anonyme a dit…

En été, short mal ajusté, couilles tout juste aérées !!
En hiver, short mal ajusté, fertilité menacée !!

Gare....!!