lundi 20 août 2007

Etape 1 : du refuge de l'Orgère aux Ecrins!

Texte : HYDRA
Photos : Hydra & Cyril



Après avoir durement festoyé le samedi soir avec les chamoisards et profité d'une magnifique journée de dimanche pour atteindre la pointe de l'Echelle avec Strider, le clan des Bordelais se décide enfin le lundi matin, après une halte à Modane, à se diriger vers le Sud.


Sortie à la Pointe de l'Echelle



Le copain de Julien !

Nous espérons y trouver un JC rayonnant après sa victoire sur le Mont Blanc et surtout une météo plus clémente que dans le nord des Alpes. Et de plus, personnellement, j'avais très envie de découvrir enfin les Ecrins.


A la descente du col

Une montagne presque aussi belle que la Grande Casse !

Le petit plus de cette journée, c'est le passage, mythique pour les cyclistes, des cols du télégraphe et du Galibier....qui va nous offrir une jolie vue sur la Mèje, Maige ....Meije.



Vue depuis le col du Lautaret

Mais on ne peut pas trop s'attarder au col car nous avons faim et filons donc vers le camping d'Ailfefroide. Une fois la tente installée, nous filons prendre une bière au bar du coin et prenons sur la tête le premier orage....Bel accueil des Ecrins !



Notre installation après la pluie !




Ambiance humide matinale au camping d'Ailefroide

Le lendemain (le mardi) la météo n'est pas terrible, donc nous en profitons pour visiter Briançon et faire quelques courses afin de préparer la montée au refuge prévue le lendemain.



Le refuge du glacier blanc

Le mercredi, le temps reste mitigé entre averses et nuages....mais nous trouvons un créneau pour monter au refuge du Glacier Blanc que nous a conseillé Strider, plutôt que celui des Ecrins, certes plus élevé mais moins sympa.


Après une nuit bien pénible, passée à côté d'un italien très remuant dans son duvet, nous nous préparons pour attaquer le Dôme voire la Barre si l'on peut. Nous espérons que le beau temps annoncé soit au RDV.


Le mauvais temps de ce jeudi


Mais en mettant le nez dehors au réveil, c'est la douche froide : il tombe des flocons et il y a quelques rafales de vent. Nous partons quand même, cahin caha le long du sentier pénible qui longe le glacier blanc.



Crevasses du glacier blanc (photo prise à la descente)


La marche est laborieuse du fait de la neige tombée récemment qui rend les micaschistes très glissants. De plus, le sentier se divise par endroits ce qui me fait craindre à chaque fois d'en prendre un mauvais dans la nuit....Enfin, une sente descend vers le glacier. Nous y retrouvons deux autres cordées. C'est le moment de s'équiper et de s'encorder. Dans la nuit, nous suivons machinalement et bêtement une cordée. Nous passons une petite crevasse, puis une autre et encore une autre....Nous en sommes à louvoyer comme des dingues parmi les crevasses du glacier qui sont de plus en plus larges et dangereuses. Nous atteignons un point de non retour. J'ai compris que faire marche arrière serait plus dangereux que de continuer : et nous filons le train à cette fameuse cordée, qui se révèlera être une cordée d'Allemands.





Nous sortons enfin avec soulagement de la zone crevassée. Mentalement, même si le jour se lève, je suis vidé. Le parcours parmi les crevasses du "débonnaire" glacier blanc, m'a littéralement exténué. De surcroit, le vent redouble à cette altitude, et les nuages sont toujours présents.


Sur une zone plate du glacier

Le refuge des Ecrins

Nous espérons que l'éclaircie annoncée soit au RDV un peu plus haut et nous continuons notre marche sur le glacier, qui cette fois est beaucoup plus facile. Cependant, nous croisons la cordée d'allemands qui a fait demi-tour, puis une autre encore. Le doute s'installe. Nous poursuivons encore un peu pour voir. A un moment, une rafale de vent est si puissant qu'elle me fait reculer d'un pas. Je stoppe et lève la tête, nous sommes juste sous le refuge des Ecrins, d'où rien ne semble bouger. Etrange. Plus loin, on devine juste le glacier, qui a l'air désert. Il faut prendre une décision : j'aimerais rebrousser chemin et Cyril aimerait continuer. Finalement, c'est le froid saisissant qui incite Karine à suivre mon avis : demi-tour !



A la descente le long du débonnaire glacier blanc !

Nous prenons soin au retour de prendre le bon sentier qui évite au maximum le glacier. Un hélicoptère nous survole. C'est l'Alouette bleue du PGHM. Mauvais présage. En mon fort intérieur, à la vue des évolutions de l'aéronef, j'ai l'impression qu'il effectue un vol d'observation du glacier blanc, un peu par précaution.



Plus bas, le temps se dégage un peu au loin dans la vallée, mais le Dôme demeure quasiment invisible. Le vent persiste et nous cingle de flocons de neige. Nous croisons des membres du PGHM, et ensuite une seconde équipe. Pas de doute cette fois-ci, il est arrivé quelque chose de sérieux. Parmi les nuages, le bruit du rotor de l'Alouette ne s'arrête pas.





De retour au refuge du glacier blanc, un guide explique à Karine les cironstances de l'accident.


L'ambiance devient électrique quand l'Alouette se pose en une fraction de seconde sur la DK du refuge et laisse encore une troisième équipe du PGHM. Dans le refuge ou chacun tente de se réchauffer, l'atmosphère est lourde. Nous reprenons quelques forces et décidons de redescendre. Je ne peux pas m'empêcher de penser que Strider nous a peut être sauver la vie en nous indiquant de choisir ce refuge.





Le pré de Madame Carle à la descente

Une fois de retour au camping, nous plions immédiatement la tente et decidons de rentrer en Vanoise. Le retour par le Galibier est terrible : il fait 1°, le brouillard rend la route glissante et dangereuse. Plus nous filons vers le nord, et plus il pleut. La traversée de la Maurienne est sinistre et la poursuite en Tarentaise tout aussi triste.


C'est une fois arrivés au refuge du Bois de Champagny que nous retrouvons le sourire : une douche bien chaude, une tartiflette au chèvre, une couette douillette....nous n'en demandons pas plus, même si nos pensées s'orientent inexorablement vers les trois alpinistes disparus.



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