Textes : Hydra
Du haut de ses 2504 m d'altitude, le Pic d'Anie, est un sommet de la chaine pyrénéenne, un peu particulier. Déjà, il sépare d'Est en Ouest le Pays Basque du Haut Béarn, mais surtout, vu des terres septentrionales, c'est le sommet le plus visible.
En effet, son altitude, bien que modeste, dépasse alégrement celle de tous ses voisins, et en outre, c'est souvent le premier sommet enneigé des environs, ce qui le rend inévitable.
En terme de géologie, le Pic d'Anie domine une incroyable zone karstique. Il y très dangereux de s'aventurer lorsque ses pentes sont enneigées, car le secteur devient aussi dangereux qu'un glacier.
Après une nuit fraiche mais efficace au niveau de la récupération, nous terminons ce dimanche, notre périple en vallée d'Aspe. Après la rando aux cabanes d'Ansabère de la veille (voir plus bas sur le blog), le programme est un poil plus chargé.
Dès le départ, le soleil nous rassure par ses bonnes intentions de la journée : le temps est frais mais bien sec ! Notre objectif est en ligne de mire, à nous de nous mettre enfin en route !
Le sentier commence vraiment par une forêt splendide, feuillus, conifères, ...les couleurs de l'automne nous ravissent. Nous nous glissons sous le couvert végétal avec la quiétude qui sied à ses lieux lorsque tout à coup, deux coups de feu résonnent. Avec l'accoustique du cirque de Lescun, les détonations se propagent tel des missiles patriots traversant le ciel du Koweit....le bruit est effroyable et inquiétant.
Nous sortons de la forêt avec soulagement et gouttons avec délices les chauds rayons inondant cette vallée orientée plein Est. La cabane de berger de Cap de la Blaitch est le lieu idéal pour la première pause de la journée. Le chien nous suit toujours, il a l'air comme chez lui, c'est peut être un chien de berger !
La zone Karstique est un véritable labyrinthe. Il faut y suivre les kairns avec précaution. La glace rend le cheminement encore plus délicat. Au passage d'une dalle inclinée gelée, je me demande comment nous pourrons repasser par là ...Le chien, lui ne semble pas plus inquiet outre mesure. Il a vraiment l'air de bien connaitre les lieux.
La sortie de la zone karstique nous fait replonger dans l'ombre. Celle du Pic d'Anie cette fois-ci !
La sortie de la cheminée nous permet quelques mètre plus loin de récupérer les rayons salvateurs. La vue se dégage et nous permet d'admirer l'étendue de la zone karstique, qui est surement, l'une des plus grandes de France ( de la Galaxie me dit Pastriste à l'oreille.....)
Nous sommes enfin à l'aplomb du sommet. A force de lire trop de récits himalayens, j'ai l'impression d'être au camps IV de l'Everest et d'attaquer l'arête sud, qui vaguement ressemble à cela ( de loin, dans le brouillard....)
La vue du côté des Hautes Pyrénées est bien dégagée par contre. Comme hier, il y a une jolie mer de nuages dans le nord des vallées.
Le somment enfin ! La vue est grandiose. Les vallées découpent la mer de nuages en fonction du relief. Les cimes transpersent les nuages tel des icebergs sur un océan de nuages.
La zone karstique prend sous mes yeux toute son ampleur, avec au loin les petites taches blanches de la station de ski de la Pierre St Martin. Le Pays basque français est sous les nuages alors que son compère espagnol y échappe.
Le kairn sommital avec son muret pour se protéger du vent (en théorie)
Gros zoom sur la spendide station de la Pierre St Martin, plus réputée pour la qualité de ses gouffres auprès des spéléologues que par ses pistes !
Karine arrive au sommet, juste après le chien, qui nous aura suivi jusque là. Félicitations à tous les deux !
La pause photo de rigueur au sommet....
La cheminée s'avère très délicate à désescalader.
Le retour par la "glacière" est toujours aussi lugubre, mais heureusement plus bref.
Pour franchir la zone karstique et éviter les dalles gelées, je change de chemin, avec un léger stress tout de même, créé par Karine qui a l'impression que je me suis perdu....
Nous retrouvons avec plaisir le soleil au col d'Anie.
Mais pour un bref instant seulement, car il faut redescendre par le vallon gelé qui n'est toujours pas au soleil.
Mais tout à une fin, même le royaume des ombres. La chaleur et la lumière reprennent leurs droits.
Même l'Ossau, ajoute sa touche de poésie au cadre bucolique des lieux.
Gros plan sur le seigneur du Béarn....
Et pause photo obligatoire.
1 commentaire:
ces magnifiques plateaux karstiques n'ont rien à envier à ceux du Désert de Platé me semblent-ils. Belle rando qui me plairait, j'en doute pas trop
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