Textes : Hydra
Photos : Hydra
Hydra & Karine à La Peña Telera en Espagne.
Nous partons de bon matin, après une nuit courte peuplée de cauchemars provoqués par les gémissements plaintifs de canidés non identifiés...des loups dans ce coin ?
Après quelques minutes, l'orient s'embrase et illumine le sommet convoité.
Suivent quelques alpages gras et charmeurs. Nous voyons enfin le pied du couloir, juste à droite d'une paroi impressionnante, avis aux lézards des falaises et autres geckos...
Dans le cône de déjection du couloir, je constate avec plaisir qu'une cordée nous précède, ce qui nous garantirait, en théorie, la joie de bénéficier d'un chemin tout tracé...
Enfin dans le couloir ! Mais très vite, nous croisons la cordée précédente. Ce sont deux Espagnols qui font demi-tour : ils sont effrayés par les petites pierres qui degoulinent dans le couloir. Minute de perplexité. J'observe les parois : elles ne sont pas trop plâtrées et les pierres qui dégringolent ressemblent plus à des compagnes de ricochet qu'à des pavés dignes de 1968.
Le couloir est bien enneigé. Si au début les 2 Espagnols ont fait une bonne trace, désormais, il faut compter uniquement sur nous mêmes et faire ses propres marches. Je constate avec plaisir que le premier ressaut est entièrement en neige, ce qui nous fait gagner beaucoup de temps.
Cependant, nous ne pouvons plus faire demi-tour. De temps en temps, de petites purges ont lieu dans le couloir, et nous recevons de petites pierres inoffensives, grâce à Dieu.
Une fois passé ce ressaut, les purges diminuent. Toutefois, je reste concentré car nous attend le passage le plus dangereux du couloir, à savoir une traversée sur des pentes exposées au soleil depuis le matin.
La vue est plongeante et le spectacle sublime...
Moment de joie à la sortie du couloir. Karine arrive ravie mais fatiguée. Nous en profitons pour nous reposer et casser enfin la croûte.
L'arête facile nous offre de jolies perspectives vers l'Est.
Enfin l'OSSAU, je suis au sommet ! La vue plein nord nous régale avec l'Ossau, le Pic d'Ariel, le Palas et le Balaitous. Plus à l'Est, le Vignemale et Gavarnie.
Au sud, ce sont des vallées arides et déjà la fin des Pyrénées.
Karine me rejoint très vite. Nous restons peu de temps ensemble au somment car il nous faut désormais penser à la descente.
La descente de la Telera n'est pas simple. Plusieurs solutions s'offre à nous : la voie normale est exposée car elle empreinte des champs de neige surchauffés par le soleil et surplombant des parois abruptes. Après on peut descendre par plusieurs couloirs via des rappels : couloir en Y et couloir en Z.
La vue au nord est toujours superbe !
En descendant, on découvre les autres branches de l'Y.
Les dernières pentes de neige...un pur plaisir.
Les providentiels Marta & Joan lors de la pause deséquipement.
Photos : Hydra
Hydra & Karine à La Peña Telera en Espagne.
La Peña Téléra est située en Espagne, de l'autre côté de la Vallée d'Ossau.
J'étais très impatient d'y retourner depuis ma dernière sortie avec le CAF de Bordeaux l'année précédente à la même époque de l'année, tant j'avais trouvé le cadre superbe.
Mon frère et Pastriste n'ayant pas pu venir au dernier moment, je me retrouve donc seul avec Karine.
Nous sommes en forme grâce à notre sortie du week end dernier à l'Arbizon avec Gilles et Pastriste, et le temps est au beau fixe, que demandez de plus ? Ah oui, une bonne nuit de sommeil....
Nous partons de bon matin, après une nuit courte peuplée de cauchemars provoqués par les gémissements plaintifs de canidés non identifiés...des loups dans ce coin ?
Après quelques minutes, l'orient s'embrase et illumine le sommet convoité.
Suivent quelques alpages gras et charmeurs. Nous voyons enfin le pied du couloir, juste à droite d'une paroi impressionnante, avis aux lézards des falaises et autres geckos...
Dans le cône de déjection du couloir, je constate avec plaisir qu'une cordée nous précède, ce qui nous garantirait, en théorie, la joie de bénéficier d'un chemin tout tracé...
Enfin dans le couloir ! Mais très vite, nous croisons la cordée précédente. Ce sont deux Espagnols qui font demi-tour : ils sont effrayés par les petites pierres qui degoulinent dans le couloir. Minute de perplexité. J'observe les parois : elles ne sont pas trop plâtrées et les pierres qui dégringolent ressemblent plus à des compagnes de ricochet qu'à des pavés dignes de 1968.
Nous décidons de continuer...
Le couloir est bien enneigé. Si au début les 2 Espagnols ont fait une bonne trace, désormais, il faut compter uniquement sur nous mêmes et faire ses propres marches. Je constate avec plaisir que le premier ressaut est entièrement en neige, ce qui nous fait gagner beaucoup de temps.
Tout à coup, depuis les pentes de neiges ensoleillées, partent deux petites coulées, quelques mètres en dessous de nous...
Cependant, nous ne pouvons plus faire demi-tour. De temps en temps, de petites purges ont lieu dans le couloir, et nous recevons de petites pierres inoffensives, grâce à Dieu.
Nous arrivons au crux de la course, qui marque la moitié du couloir. C'est un ressaut en mixte, que l'on peut contourner par la droite. Il est équipé en théorie d'une corde fixe.
Ce second ressaut est tapissé de stalactiques qui surplombent le couloir. Je vois difficilement avec la buée et range rapidement mes lunettes dans ma veste, pour mieux oberver le ressaut...OUF ! la corde fixe est toujours là !
Je place quelques dégaines et me lance dans l'escalade. C'est du II ou III tout au plus sur 2 à 3 mètres de hauteur....une rigolade en tant normal. Mais avec le sac, les gants, la neige et le piolet, c'est une autre histoire...
Je me hisse difficilement. J'ai du mal à trouver une bonne prise pour mon crampon gauche. Je parviens à le coincer sous mon pied droit...équilibre précaire....ma seule issue, mon piolet car je n'ai plus rien pour les mains.
Tentative de dry tooling puis enfin une bonne accroche dans la glace. Je transfère doucement mon poids vers le haut, ça tient !. La pente est raide au dessus de ce ressaut et la glace bien présente. Je fais quelques mètres et bricole un relais pour protéger Karine. Et merde, en me penchant, je fais tomber mes lunettes...Karine les voit passer sans rien pouvoir faire et elles dévalent tout le couloir.
Une fois passé ce ressaut, les purges diminuent. Toutefois, je reste concentré car nous attend le passage le plus dangereux du couloir, à savoir une traversée sur des pentes exposées au soleil depuis le matin.
Heureusement, la neige tient bien. Je pose quelques friends et trouve avec plaisir une lunule équipée d'une cordelette, puis un bon piton. La traversée en est ainsi bien sécurisée.
Je regarde avec sourire la fin du couloir. Il reste quelques mètres au soleil. Deux sangles me permettent de nous tirer d'affaire.
La vue est plongeante et le spectacle sublime...
Moment de joie à la sortie du couloir. Karine arrive ravie mais fatiguée. Nous en profitons pour nous reposer et casser enfin la croûte.
Quelques gradins et pentes de neige restent à conquérir !
L'arête facile nous offre de jolies perspectives vers l'Est.
Enfin l'OSSAU, je suis au sommet ! La vue plein nord nous régale avec l'Ossau, le Pic d'Ariel, le Palas et le Balaitous. Plus à l'Est, le Vignemale et Gavarnie.
Au sud, ce sont des vallées arides et déjà la fin des Pyrénées.
Karine me rejoint très vite. Nous restons peu de temps ensemble au somment car il nous faut désormais penser à la descente.
La descente de la Telera n'est pas simple. Plusieurs solutions s'offre à nous : la voie normale est exposée car elle empreinte des champs de neige surchauffés par le soleil et surplombant des parois abruptes. Après on peut descendre par plusieurs couloirs via des rappels : couloir en Y et couloir en Z.
Machinalement, j'opte pour les couloirs. Mais il faut déjà y parvenir. Direction plein Ouest.
La descente est laborieuse dans une neige bien profonde. Ca brasse terriblement. Je fais un détour par le sud ouest et navigue entre les barres rocheuses.
Karine, qui m'a prêté gentillement ses lunettes pour que je puisse bien faire la trace souffre du soleil. Enfin des traces. Je souffle un peu. Je suis inquiet. Pastriste et Cyril n'ayant pu nous rejoindre, nous ne possèdons que 50 m de corde, seront-ils suffisants pour passer les rappels ?
Quelques mètres plus bas, j'entends des cris. Hallucinations ? Non, non, ce sont deux alpinistes qui nous suivent le train. Ils sont passés plus au nord que nous et sont désorientés entre les barres. Je leur fait signe de passer plus au sud.
Je reconnais enfin les lieux : nous sommes en haut d'un couloir de descente, le couloir en Y. Je décide d'attendre les deux autres alpinistes de tout à l'heure. C'est un couple de Catalans : Marta et Joan. Ils acceptent avec bonheur de partager les rappels avec nous, ce qui semble les soulager également. En effet, Joan est déjà venu il y a une dizaine d'année dans le coin mais était redescendu par le couloir en Z. Le Z est encore plus loin, encore plus à l'Ouest. Moments de flottements, le Z ou le Y, le choix n'est pas facile ? Vu d'où nous sommes, l'Y n'est pas engageant car les premiers points sont placés en contrebas et sa raideur est effrayante, mais au moins je le connais. Le Z est éloigné, mais plus court et facile.
Finalement, c'est Marta qui tranche, et on se prépare pour l'Y. Nous répétons les mêmes gestes que l'an passé. Moins passif, il faut organiser la manoeuvre. Descendre Joan pour qu'il atteigne les points placés en contrebas. Puis Marta et Karine filent le long du rappel installé par Joan. Je rejoinds ensuite délicatement Joan.
Je descends à mon tour et constate avec plaisir que Marta a trouvé d'autres points pour faire le second rappel, que je ne connaissais pas. Ils sont dans une petite grotte, une vraie plate forme trois étoiles. Que du bonheur !
La neige, très bonne, pour descendre, nous permet de battre des records de vitesse.
La vue au nord est toujours superbe !
En descendant, on découvre les autres branches de l'Y.
Puis à droite surprise ! le couloir de ce matin !
Bon Dieu, que c'est raide vu d'ici, Karine n'en revient pas...
Les dernières pentes de neige...un pur plaisir.
Les providentiels Marta & Joan lors de la pause deséquipement.
5 commentaires:
Un beau couloir pyrénéen, chouette ! Merci beaucoup pour le récit et bravo à vous. Au fait, et l'Arbizon, rare sommet pyrénéen que je connaisse, il est passé où Pastriste...?
Si juste un truc, on pourrait pas limiter les articles à 15-20 photos maxi ? parce que là il y a un concours avec Strider et ça devient assez long à lire, bien que passionnant ! 30-35 photos, c'est trop je trouve...!
Annapurna
On se concerte ce soir avec le Pastriste pour l'Arbizon. On attendait mutuellement les photos de l'autre....du coup on a un peu trainé.
Pour les photos, il n'y a pas de concours avec Strider....mais bon, 15 photos c'est parfois un peu court.
Pis bon, plus c'est long plus c'est bon, non ? !!
Superbe !!!
Dommage pour tes lunettes, mais aussi pour la cabane en si mauvais état...
A bientôt.
AlbanK
La cabane a été ravagée par une bande de supporters du PSG...LOL
Bises à tous
Hydra
Magnifique !!
Si c'est un voyage de noce, je veux me marier tous les WE !!
Visse
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