Hier, 7H30 du mat.
Départ de Chambé, direction la Maurienne, au-dessus de Saint-Michel, en bordure du massif de la Vanoise.
La vue est déjà belle du point de départ, notamment sur les Aiguilles d'Arves. Et voilà que nous atteignons non sans nombreux déchaussages pénibles, les Chalets de Beaune.
S'ouvrent alors devant nous les larges pentes du Mont Bréquin, à l'inclinaison continue, avec un certain côté vide et uniforme.
Le vent commence lentement à nous assaillir. C'est probablement la Lombarde. Il souffle les pentes, sculptant le manteau sans jamais faillir. Il ne nous quittera plus. Pire encore, il sera de plus en plus fort au fur et à mesure que l'on va prendre de l'altitude.
Les pentes deviennent un brin plus soutenues. Elles sont agrémentées des gros blocs de grès schisteux carbonifères, appelés permo-houiller. La lumière devient très bleue au fur et à mesure que l'ambiance foehnesque s'installe.
Nous sentons que nous prenons de l'altitude, le paysage se creuse énormément, les Ecrins s'imposent en face.
Que les pentes finales sont longues. Vers 2900m, après plus de 1300m de montée, nous commençons à ressentir le froid et l'altitude. Atteints de légère hypoxie, luttant contre le vent qui est sans cesse à contre sens de notre montée, nous commençons à fatiguer un peu..mais c'est aussi ça ressentir l'altitude. Et en hiver, l'altitude se ressent nettement plus notamment à cause du froid qui participe beaucoup à l'hypoxie.
La vue sur les Encombres, Cheval Noir, Belledonne et la Lauzière devient magnifique. Nous dominons largement tous ces sommets.
Arrivés en bordure de l'arête sommitale, le vent devient très fort. Les grains de neige transportées nous picotent violemment le visage. Il faut se baisser fortement pour ne pas être déséquilibrer par le vent.Le sommet est en vue!!
Et quel impression, tous ces gros blocs givrés et ce frêle panneau de bois qui tournait au vent
3135m. Certes c'est de la haute montagne mais c'est pas énorme. Quoique...on est en hiver, et en rando, sans remontée mécanique, c'est pas si fréquent de monter si haut en hiver. Après plus de 1500m de dénivelée à marcher contre le vent, on est quand même assez fiers d'être monté si haut, il faut l'avouer, c'est pas un sentiment très fréquent en fait.
Et quel bonheur muet de ressentir une impression de Haute Montagne, dans une ambiance très froide et cotoneuse, due au foehn. Le sommet est juste ce qu'il faut d'un peu aérien de l'autre côté pour donner de la puissance visuelle.
Les nuages finissent par prendre le sommet pour de bon.
Nous décidons d'entamer la descente. Et ce ne fut pas une mince affaire...Si les zones sommitales étaient d'un beau ski, vers 2800m, il a fallu affronter 700m de neige croutée infâme avant de trouver une bonne transfo. Fred a des crampes et moi je m'impatiente de trouver une neige skiable. Mais bon on y est arrivé en bas, on aurait préféré une bonne poudreuse, certes, mais ce qui compte c'est d'être aller aussi haut dans une telle ambiance de montagne.
Peut être le Mont Bréquin sera-t-il la rando de cet hiver 2006-2007? Probable, vu que le printemps va bientôt poindre!
Par Nico Strider,
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