dimanche 17 août 2008

Les arêtes rousses à la Pointe Marie



Vues d'Avérole, voici les arêtes Rousses...


Voici la course qui que l'on avait programmée depuis longtemps avec Manue et qui devait lui permettre de progresser dans sa perception de l'escalade en montagne. Nous avons fait appel pour cela aux compétences du camarade guide Patrice Vincendet. En effet, je reconnais ne pas avoir les compétences pour assurer en premier de cordée dans ce registre de difficultés. Puis comme Patrice est très pédagogique dans son approche de la montagne, j'en profite pour affiner mes connaissances techniques (je vais bientôt pouvoir envisager la montée à la Croix de Belledonne, par les Doménons, bien sûr !!)

Le lendemain, après une longue marche d'approche, puis la remontée d'une croupe en éboulis, nous parvenons aux premières difficultés : une belle dalle à traverser, avec les bonnes prises où il faut:



Le fameux passage de la brèche, en IV, fait suite :



C'est vertical, mais très prisu et bien nettoyé.

On grimpe au dessus de la mer de nuage de la plaine du Pô. C'est vraiment magnifique :




Les passages d'escalade alternent avec des parties où il faut jouer les équilibristes sur l'arête :


J'avoue que c'est le terrain où je suis le moins à l'aise.


Air MissManue :


Côté français, le glacier d'Arnès :


Avec l'ombre des arêtes :


On a bien avancé, les 3/4 de l'arête sont derrière nous :



La fin de l'arête est beaucoup plus facile. Du sommet, l'intégralité de l'arête :


Le sommet de la croix-Rousse, sommet convoité aussi depuis longtemps:



En bas, côté italien, le lac della crossa rossa (remarquez mes efforts en italien, avec l'accent):



D'amour et d'eau fraîche :



La descente par la voie normale se fait par le glacier d'Arnès, sous les arêtes. Perso, je serais bien resté là-haut :



Ensuite, on déroule sur le glacier, jamais raide, mais prudence car il ya de belles crevasses sous nos vibrams:



Voilà donc une magnifique course d'arêtes, parfaite pour l'initiation dans ce genre de terrain. En tout cas, ce n'est jamais très difficile (dalles en III, un passage en IV), mais justement les systèmes de dalles suspendues demandent quand même une certaine vigilance. De plus, la grimpe alterne avec les passages de marche sur le fil, dans lesquels on travaille l'équilibre (vin rouge déconseillé, whyski carrément prohibé). C'est clair qu'avec Manue, nous n'avions pas encore le niveau requis pour évoluer en autonomie sécurisée. Du coup, on apprend d'année en année. A la soixantaine, on s'est programmé la traversée de la Meije.

A noter enfin que la Haute-Maurienne demeure toujours un coin ultra sauvage : on s'éloigne des foules et des tracasseries qui vont avec. Merci à Patrice Vincendet, que je m'autorise à faire appel à ses services 2 fois par an et grâce à qui on progresse petit à petit. (A ce compte là, si je fais un bilan de ma progression en montagne, je remercie aussi Nico Strider et Nico Annapurna)

Et à très bientôt en haute Maurienne



Texte et photos Sylvain Visse,

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ha ha, merci, c'est un plaisir d'aller grimper avec toi. Alors à ce compte, au printemps prochain on fait ce qu'on a dit, ok ?

Annapurna

Anonyme a dit…

j'ai oublié, remerciez-vous vous-même surtout...!!!

Annapurna

Nico Strider a dit…

bravo pour la course

Les arêtes Rousse je les ai faite en 2003 avec 2 amis, un très bon souvenir pour ce qui est de la montée, avec des conditions similaires, on dépassait la brume sur la vallée (due en général aux ascendances orographiques, condensation de l'humidité en altitude)...on s'est regalé de cette course très aisément protégeable, jamais soutenu, au rocher très prisu

malheureusement il en fut tout autre de la descente, lors de l'accident de mon père et d'un jeune avec lui (ils étaient montés par le glacier également) chutant de plus de 20m dans une crevasse non loin de la rimaye de la pointe...énorme galère pour aller chercher les secours, sans parler du mouflage, très délicat. Le pire fut la communication avec les accidentés, c'est ça le plus "choquant" pour ceux qui ne sont pas dedans..

Mais grace au courage et à la chance (l'un aidant l'autre) on s'en est tous bien sorti.

Reste que quand on a vu ça, on ne peut plus revenir sur un glacier sans y penser...c'est comme ça, faut l'accepter ça n'enlève pas la magie de la montagne

Nico

Hydra a dit…

Bravo à tous les deux.

Effectivement, cette arête a l'air très chouette !

Continuez à vous faire plaisir !