vendredi 1 août 2008

A la découverte des Écrins : partie 1, Roche Faurio

Rendez-vous était donné avec l’autre Nico (Dalle en Pente) à Chambéry samedi matin. Je ne détaillerai pas ses péripéties avec le train mais il arrive… en retard !!! Ceci n’entame bien sûr en rien notre bonne humeur, et nous prenons la direction d’Ailefroide.

Arrivés à Pelvoux, ô surprise : un panneau nous informe d’une énorme coulée de boue, de blocs et de glace à la sortie d’Ailefroide.

Cette manifestation naturelle signifie deux heures de marche supplémentaires, mais aussi une certaine tranquillité dans ce haut lieu des Ecrins habituellement si fréquenté ! En même temps, pour ceux qui connaissent, faire Ailefroide – refuge des Ecrins, c’est, comme dirait-on, un poil longuet… !!!

De gros orages étaient annoncés en milieu d’après-midi. A la louche, nous avions calculé pendant le trajet (eh, ça aide d’avoir un physicien pour les calculs à ses côtés…!!!) que nous aurions deux heures de marche environ avant de se faire rincer. Inéluctablement, arrivés au Pré de Madame Carle après pas loin de deux heures de marche, nous nous faisons copieusement saucer. J’avais entendu parler de montagnes austères et, dans ces conditions, l’accueil n’est guère chaleureux. Mais Alban, le grand Alban, est un homme de confiance : s’il dit que ces montagnes sont fantastiques, c’est que le meilleur reste à venir…

Nous partons le lendemain en direction de la Roche Faurio (3730m), tout au fond du bassin du glacier Blanc. C’est le sommet rocheux précédé d’une longue pente neigeuse que l’on voit au fond sur cette image (prise le lendemain lors de la montée au col du Mônetier) :

Le lever de soleil sur le Dôme et la Barre des Ecrins est somptueux, le cadre est véritablement enchanteur. Alban avait (évidemment) raison ! Et puis quelques chapes de brume résultant de l’humidité accumulée la veille au soir viennent traverser brièvement les sommets, la montagne se donne en spectacle. Vous l’avouerez, c’est d’un autre calibre qu’un homme politique sur scène ou qu’un concentré de chimie sur un vélo… !

Après la (longue !) remontée du glacier blanc, nous montons en rive gauche vers Roche Faurio. Le regel est excellent, la progression est facile. Au cours de la seconde pente qui permet de rejoindre l’arête, la vue s’ouvre sur la voie normale du Dôme des Ecrins.

C’est l’occasion de méditer sur les risques que certains sont capables de prendre en montagne afin de dépasser une barrière commerciale (les 4000 mètres). Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? A voir la tête des séracs, il y a de quoi se poser des questions sur la finalité d’une telle ascension…! Bref, je ne vous cache pas que je me sens plus serein là où je suis. De notre côté nous arrivons en vue de la partie terminale de l’ascension :

Celle-ci est une partie rocheuse relativement aisée, en bon rocher (ce qui ne semble pas si évident que cela dans un massif où le caillou a une réputation sulfureuse…), mais très aérienne. Disons que nous ne souhaitons pas vérifier l’exactitude des lois de Newton à ce moment précis …

Peu de temps après, c’est le sommet ! Pas conventionnel car peu marqué, mais il procure néanmoins un grand bonheur. L’idée d’être dans un sanctuaire, y est peut-être pour quelque chose. Bien que les massifs éloignés soient bouchés dans l’ensemble, nous jouissons d’une vue exceptionnelle sur le bassin du glacier Blanc naturellement, mais aussi sur la Meije (JC, si tu nous lis, c’est pour toi !).

D’autre part, la vue est belle sur les Rouies (à gauche). Enfin, nous devinons au loin le Mont-Blanc (à droite).

Voici donc le bassin du glacier Blanc (à gauche), ainsi que le haut de la face Nord du Pic Sans Nom qui émerge au-dessus de l’arête Est de la Barre des Ecrins (à droite).

Si le paysage enchanteur invite à la contemplation, j’ai plus tendance à m’asseoir pour me reposer, car je suis bien fatigué et pour dire les choses comme elles sont, je me traîne ! D’ordinaire, on dit (spécialement aux hommes…) que quand on n’a pas de tête, on a des jambes ; ce week-end, pour moi, c’est l’inverse, et il n’y a que la beauté du site et le plaisir d’être en montagne qui me font avancer (encore désolé Nico…) !!!

Ah, j’allais oublier… voici avant de repartir, voici ce à quoi peut ressembler une austère face Nord dans les Ecrins, ici celle du Dôme :

Nous descendons dès lors tranquillement, en compagnie d’un autre groupe de jeunes bien sympathiques, jusqu’au refuge du glacier Blanc. Ce fut une superbe journée. Une après-midi de récupération s’impose avant une autre journée formidable en montagne, aux Dômes du Mônetier.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Houlà !!!

Splendide !!!

Je savais bien que tu ne serais pas déçu.

Merci pour le clin d'œil !!!

AlbanK

Anonyme a dit…

Faut pas l'écouter l'AlbanK mon garçon...sinon tu vas finir par aller faire l'Olan en slip en plein hiver....

En tout cas, cela fait plaisir d'avoir des nouvelles de Dalle en Pente.

PS : Au fait, la photo, c'est la face SUD du Dôme, et non pas la nord...

Hydra

dalle en pente a dit…

Si si si, c'est bien la face nord (ouest) du dome, coté bonne pierre quoi...