lundi 18 août 2008

La traversée des Dômes de Miage : nos femmes au sommet

Anthony et Karine, nos amis isards, sont venus dans les Alpes pour effectuer quelques courses glaciaires. Les conditions sont exceptionnellement bonnes pour la saison (par rapport à son avancement), et tant mieux. Nous décidons de partir pour les Dômes de Miage, course facile techniquement mais épuisante par sa longueur, splendide notamment sur l’arête sommitale mais éprouvante nerveusement car le vide y est bien présent.

Nous nous retrouvons au camping où se sont installés Anthony et Karine, puis partons sans traîner en direction du charmant village des Contamines-Montjoie. Sans traîner car la montée au refuge des Conscrits est ce que l’on appelle communément… une bavante ! Le sentier s’élève rapidement dans un premier temps, ce qui permet de profiter d’une jolie vue sur le Val Montjoie.

Nous arrivons au refuge de Tré-la-Tête où nous cassons la croûte tous les quatre, ainsi qu’avec Cyril (le frère d’Anthony) et Laurent (un ami de Cyril).

C’est ici que la difficulté de l’approche commence : d’abord le passage du « Mauvais Pas », puis le glacier de Tré-la-Tête, qui est « noir » dans sa partie basse et franchement interminable ! Nous le remontons rapidement, avec la volonté inhérente à ce genre de moment peu rigolo, celle d’en finir le plus vite possible… !

Puis vient la découverte des échelles, que je ne connaissais pas puisqu’elles n’y étaient pas lors de mon dernier passage il y a trois ans. Elles sont assez raides finalement, tout de même !

Encore une petite heure de marche et nous sommes bien contents d’arriver au refuge des Conscrits, un peu fatigués néanmoins par cette longue montée. Nous buvons un coup et apprécions l’accueil de l’équipe de Christine, la nouvelle gardienne, bien plus sympathique que le vieil ours qui la précédait… et de savourer cet écriteau trouvé dans un autre refuge CAF et disant, en somme, que l’ambiance d’un refuge dépend de ses gardiens. C’est tellement vrai et ce coup-ci, contrairement au célèbre dicton, ce n’était pas mieux avant…!

Le lendemain, direction la classique mais néanmoins splendide traversée des Dômes de Miage. Le regel est excellent ce qui permet de passer sereinement les ponts de neige. La progression est aisée jusqu’au col des Dômes. Que le spectacle commence… !!!

Cela débute par l’angle de vision qui s’ouvre sur la rive gauche du glacier de Tré-la-Tête, sur la face Nord de l’Aiguille éponyme, puis celles des Glaciers et de la Lex Blanche, jusqu’au col des Glaciers (ce qui constitue une course semble-t-il exceptionnelle, à titre indicatif).

Pour notre part, nous attaquons la traversée de l’arête à proprement parler par le « Dôme 3633m », le premier à l’Ouest du col des Dômes.

De celui-ci, nous avons la vue « carte postale » sur l’arête menant aux « Dômes 3666 et 3670m ». C’est tellement beau que même si c’est la quatrième fois que j’y passe, je suis toujours autant émerveillé ! Anthony et Karine ne semblent pas déçus non plus, pour leurs premiers pas dans le massif du Mont-Blanc…

Pour Johanne, qui a très peur du vide, (je dirais presque « évidemment » car même si la trace est bonne, elle est exactement sur le fil de l’arête) il faut d’abord surmonter ses angoisses avant de profiter pleinement de ce moment magique. Ce qu’elle fit avec un grand brio, bravo chérie-chérie… !!! « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » (Edward Whymper) ; tu as été grande ma belle, félicitations ! Sur cette arête, il y a ostensiblement une impression omniprésente de marcher entre ciel et terre et il faut bien le reconnaître, il y a de quoi être impressionné (d’ailleurs, si je jouais au jeu de la vérité, je dirais que personne n’y court… !).

Au bout de l’arête, ce sont nos deux femmes (enfin l’une pour de vrai et l’autre pour de vrai également, mais dès que possible, enfin j’espère…) qu’il faut féliciter : pour l’une et l’autre, c’est leur plus haut sommet. Bravo les filles donc !

Sans trop nous disperser, nous profitons néanmoins de la vue exceptionnelle que l’on a depuis cette arête. En haut, la vue sur le Dôme Est (3672 mètres) au premier plan ainsi que sur l’Aiguille de Bionnassay (à gauche) et sur le Mont-Blanc ; en bas, une vue plongeante et originale sur la vallée de l’Arve, ainsi que sur le massif des Aravis en rive gauche au fond et la Chaîne des Fiz en rive droite (au premier plan, c’est l’Aiguille Croche et le Val d’Arly).


Dès lors, il s’agit d’attaquer la descente sur le col de la Bérangère, avant de remonter sur l’Aiguille éponyme (3425m). C’est toujours aussi joli comme parcours… La première image représente cette descente et la seconde l’arête qui amène au sommet.

Lorsque l’on est au sommet de la Bérangère, il ne reste « que » 2200 mètres de dénivelé à descendre, ainsi qu’un certain nombre de kilomètres ! Pas le plus agréable de la journée… mais c’est le prix du rêve et du spectacle. Nous sommes bien dans la "société du spectacle", oui ; mais celui-ci, nous l'aimons. C'est un Spectacle, avec un "S" majuscule (nous sommes ici loin des concentrés chimiques nationalistes...!!!). Les Dômes, c’est fantastique. Mais ils se méritent… ! La plénitude de l’être n’y est pas loin, et les jambes sont aussi pleines d’acide lactique à la fin de la descente que la tête de splendides images. Faire cette course entre amis la rend d’autant plus magnifique. Alors merci du fond du cœur à Anthony et Karine. Vraiment, que la montagne est belle… !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique cette course, faut vraiment que j'y mette les pieds avant l'ére tropicale qui s'annonce.
En tout cas, bravo, et encore désolé pour l'aut'soir (j'ai toujours pas récupéré ma fichue bagnole !!!)

Visse

Anonyme a dit…

Euhhh, après le Chevalier et les Miages, Johanne, la peur du vide, ce ne sera plus un argument valide !!

Encore moi

Anonyme a dit…

Merci à notre guide savoyard de nous avoir emmener dans cette fantastique chevauchée d'arête !

Hydra & Karine