Photo Nico Strider (encadré noir) et Flo (encadré blanc)
L'automne est arrivé sur la profonde vallée du Vénéon. C'est ainsi que ce samedi, nous partons, Flo, Alban, Joce et moi vers la Bérarde. Alban voulait depuis longtemps revenir dans les Ecrins, et ce WE la météo était propice pour accomplir ce projet de longue date. Patrick et son amie Claudine doivent nous rejoindre après le boulot, au refuge, pendant la nuit à la frontale!!! Avec Patrick il faut s'attendre à tout ;-)
Nous sommes saisis par la puissance et l'athmosphère minérale de cette vallée. Nous entrons très rapidement dans le coeur granitique du massif, à l'allure si aride. En automne, c'est le festival du bouleau.
Nous mangeons rapidement à la Bérarde, le temps de respirer l'air pur du site, presque vide, le calme....Direction le refuge Temple-Ecrins. Le lendemain c'est le pic Coolidge qui est au programme, déjà un haut sommet, situé au coeur du massif, entre la Barre et l'Ailefroide. Un sommet qui porte le nom d'un grand découvreur de l'age d'or, le révérend Coolidge. Cette année c'est la deuxième fois qu'on suit ses pas, après la Glière. Le Coolidge c'est une voie normale qui est surtout une marche assez copieuse avec quelques passages plus aériens.
L'ambiance automnale est cotonneuse dans ce jardin de rocaille si pur.
On traverse la forêt du Carrelet, dans une ambiance un peu méridionale, une forêt primaire, en fait. Puis on monte l'efficace sentier pour le refuge Temple-Ecrins.
L'Ailefroide et son austère face Nord s'extirpe des nuées, alors que nous arrivons dans les pelouses proches du refuge.
Et nous voilà sur la terrasse, rejoint par un autre groupe, dans une ambiance brumeuse étrange, tantôt vaporeuse, tantôt glauque et enfermante. Je vous épargne une photo du refuge qui est un monument de laideur, on dirait une casemate!!!
Nous avons passé de bons moments dans le refuge. L'équipement était sommaire mais les sauss' et le vin étaient bons!! Tout comme le fut la sieste ensuite!
Il est déjà 19h30, c'est l'automne...C'est l'heure de manger les nouilles asiatiques!
L'intérieur est spacieux mais il n'y avait pas de poëlle pour le faire chauffer. Les matelas étaient légèrement humides, bien que disposés en tranchés avant de les poser.
Le sommeil nous prend assez vite, Joce ne fait pas long feu avec le somnifère ;-)
Vers minuit, à l'heure prévu, Patrick et Claudine débarque au refuge, à la lueur de la frontale. Alban et moi les accueillons avant d'aller se recoucher.
6H du mat, l'heure du réveil. Le départ est prévu pour le lever du jour, ou presque. Le petit déj est paisible. Patrick semble avoir mal dormi, Claudine aussi. Mais la motivation est là.
Dehors le ciel est très pur.
Après quelques hésitations sur le sentier au départ, nous trouvons le bon (gros) sentier d'accès, à flanc de versant, en ascendance.
Peu avant le lever du jour, nous rencontrons des chamois à la fois curieux et craintifs.
La montée est assez longue, faut quand même 900m pour atteindre le col de la Temple, le premier objectif de la sortie. Le col se dessine au fond d'un cirque tandis qu'au Nord, on remarque la belle silhouette de l'Aiguille du Plat de la Selle.
Nous entrons dans l'univers très minéral du cirque de la Temple, au pied du Coolidge. Ce sont de grosses caillasses de gneiss amphibolitiques, comme c'est souvent le cas en Oisans.
La montée finale, sur des gradins, puis entre deux résidus glaciaires, est assez copieuse. Quelques roches verglacées nous obligent à faire gaffe parfois.
Et voilà le Col! On est déjà à plus de 3300m, soit l'altitude du Gioberney!! Hé oui ça fait 3h que l'on marche, déjà.
Tout de suite s'impose la très puissante et intimidante face Nord de l'Ailefroide, que seul un grand angle peut prendre dans son intégralité!! On en saisi ainsi la démesure.
De l'autre côté c'est un peu plus aimable, c'est vers le Coolidge mais on note une aspect assez péteux. C'est ainsi!
Et voilà le groupe au col, dans un site un peu venté vu le contexte. Le paysage nous saisit dans sa monumentalité.
Patrick est fatigué mais se restaure et décide de répartir. Alban accuse trop la fatigue du travail et la semaine très chargée et épuisante de la braderie. Il préfère en rester là et profiter du cadre. Pas de souci pour Claudine qui est en bonne forme et pour le reste de la troupe.
C'est le moment de rejoindre les vires, par une caillasse assez bourrative. Celles-ci sont étroites et aériennes mais passent très bien en progression frontale. C'est pas très élégant mais c'est pas méchant.
Patrick, qui n'avait pas anticipé son impression du vide, éprouve des difficultés, celle de débuter dans ce genre de terrain. La corde lui sera plus que nécessaire. C'est ainsi qu'il faudra plus de temps et de patience pour qu'il passe les passages.
Patrick dans les vires, au pied du dit "Goulet". Le terrain est en pleine gélifraction ponctuelle et n'est pas très beau
Ce goulet assez moche est évitable par la gauche mais à l'aller on n'a pas vu le passage. Du coup, on s'est emmerdé à le passer, une vraie corvée.
Arrivé en haut, Patrick, mal acclimaté, est explosé. Il préfère s'arrêter devant la vue des pentes sommitales, un peu de regret quand même mais c'est ainsi..
Nous remontons ces pentes assez rapidement, le terrain est simple et permet de gagner un peu du temps tout en profitant du panorama qui gagne en profondeur.
La pente supérieure est un névé-glacier, il n'est plus actif, moribond et n'a pas de systèmes de crevasses, étant complètement reluctant, sur un terrain assez lisse, sans fractures.
Flo et Claudine entament le pente, qui pouvait se remonter sans crampons sans trop de difficultés.
La montée, très efficace, voit le parcours se creuser sensiblement.Pendant ce temps, Alban nous suit depuis le col à la jumelle.
En arrivant à la selle, la plus grande prudence est de mise, du fait de la proximité de corniches. Nous sommes à plus de 3600m.
La pente de l'antécime apparaît, plutôt platrée. Mais le plus impressionnant, c'est la Barre des Ecrins, un colosse redoutable vu d'en face.
Joce prépare le terrain, la bonne idée pratique fut de mettre les crampons pour faire les marches. Le haut devient un peu plus aérien, enfin disons que le platrage en neige croutée par endroit n'était pas optimal.
Et nous voilà sur le sommet de l'antécime! Plus de 3750m...Le vrai sommet est corniché et platré, son accès est exposé, demande du temps et de ressortir un brin de corde,c'est à dire un temps, une exposition et des efforts disportionnés par rapport aux 10 pauvres mètres que l'on gagne. On en restera donc là, c'est souvent comme ça le Coolidge en conditions assez enneigées.
La vue sur l'ensemble Pelvoux, Pic Sans Nom et Ailefroide est purement et simplement monumentale. C'est de l'ordre des Titans....et des colosses.
Le platrage automnale donne une certaine prégnance au relief, qui s'impose plus visuellement.
Autant dire que la descente fut rapide, pas de temps à perdre, Patrick et Alban ne devant pas non plus trop attendre.
Le retour sur les vires demanda à Patrick un temps fou! Mais c'est ainsi qu'il faut s'adapter à ceux qui n'ont pas encore apprivoisé ce genre de terrain. Au bout de ma corde, je sens que sur la fin, il avance déjà bien mieux.Quelques eaux de fontes de névés et gélifrats nous ont posé quelques soucis mineurs. Néanmoins, l'impression laissée n'est pas spécialement agréable.
De retour sur le col de la Temple, la lumière a tourné et les faces N sont illuminées de côté, ce qui est tout à fait superbe et rend justice au caractère monumental de ces montagnes.
Il fait même quasiment chaud, on descend à peine couvert dans les caillasses bourratives du col, déjà un peu fatigués par les longues heures de marches.
Il y avait encore tout plein de chamois qui dévalaient le versant, dans une belle lumière rasante!
Arrivé au refuge Alban nous a mis un petit mot pour nous dire qu'il vient de partir et qu'il nous attendra en bas. On peut le remercier pour le soin apporté au refuge. Nous aussi, nous ne tardons afin de ne pas le faire attendre.
Les lumières du soir sont déjà présentes tandis que nous descendons le sentier.
Au refuge du Carrelet, nous retrouvons définitivement l'ombre. Il s'agit de descendre le long et pittoresque vallon sur la Bérarde.
Joli jeu de lumière/nuées cotoneuses sur le Rouget.
Nous retrouvons Alban à la Bérarde, pour apprendre que la France a gagné contre les All Blacks au Rugby!! Le temps de passer un bon moment entre bières iséroises et tartes à la Cordée de Saint-Christophe et c'est le retour nocturne vers nos "chez-nous" les yeux encore brillants et la tête encore pleine des images que nous avons contemplées pendant cette belle journée de montagne...
merci à tous et à la revoyure!
merci à tous et à la revoyure!
4 commentaires:
Ah ben v'là un coin que je connais bien : 3 fois au col, 1 fois au Coolidge (ouais en fin l'antécime également, je crois même qu'il y avait un rappel à tire en tre les 2). Mention spéciale au défunt glacier de la Temple, qui n'est plus !!
Sinon, j'ai pas le souvenir de ces satanées vires : du col, on avait enquillé un couloir encore en neige, et on avait attéri sur les ressauts au-dessus du col. On avait sorti les mains mais c'était p'têtre moins aérien !!
Si j'ai bien compris, vous n'avez même pas regardé le match de rugby contre les Blacks......Je suis sidéré !!
HYDRA
Les vires au dessus du col de la temple passent trés bien. Le rocher est sain car nettoyé par le passage. Par contre, si vous avez pas suivi la bonne voie, effectivement, c'est plus dur et plus pourri. Le refuge n'est pas trés beau et ressemble à un paravalanche, mais c'est pour résisté à l'hiver, et puis le paysage autour compense
merci pour cette magnifique journée dans les Ecrins. Quelle belle marche ! et en bonne compagnie en plus ! salut et merci à tous. c'est sympa de voir les photos pour moi qui n'avais pas d'appareil. ciao et peut-être à une prochaine...
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