
Regardez la Parrachée, tandis que nous montons vers le Val d'Ambin, si isolé. Elle est toute sèche. Dans les hauteurs de Bramans, une forêt de mélèzes rouille majestueusement à l'automne.
Un Week End où les chamoisards sont très actifs:
-Nico Annapurna et Jo vont aller au Colombier
-Visse, Nico Dalle en Pente, sa compagne et Quentin partent pour le Goléon
et nous allons vers la face Nord de la Pointe d'Ambin, tater, espérons-le un peu de glace. Nous avions fait le Goléon il y a à peine 6 mois en ski et faire une nuit en refuge était plus souhaitable qu'un bivouac vu mon rhume.
Un Week End où les chamoisards sont très actifs:
-Nico Annapurna et Jo vont aller au Colombier
-Visse, Nico Dalle en Pente, sa compagne et Quentin partent pour le Goléon
et nous allons vers la face Nord de la Pointe d'Ambin, tater, espérons-le un peu de glace. Nous avions fait le Goléon il y a à peine 6 mois en ski et faire une nuit en refuge était plus souhaitable qu'un bivouac vu mon rhume.
Nous passons le refuge du Suffet, sous la paroi calcaire de la Pointe de Bellecombe qui t'introduit dans cet univers assez escarpé et reclus du Val d'Ambin. La route devient cabossée de partout et, petit à petit, un peu de neige apparait sur les côtés!

On s'équipe tranquilement en vue de la montée au refuge d'Ambin, qui n'est pas très longue.


La montée finale au refuge, sur son verrou nous surprend par la profondeur relative de la neige. Nous commençons à nous poser des questions sur la viabilité de la course demain...On verra bien, voilà ce qu'on a pu dire.



Nous avons déneigé à la pelle la porte d'entrée surlaquelle se trouvait une congère de 50cm de fond. Derrière nous, le vallon saupoudré, sorte de seuil d'isolement, chartreuse du bout du monde. S'il y a bien un coin "interne" au coeur, pour ne pas dire au creux, des Alpes, c'est bien le vallon d'Ambin.
Ce vallon cristallin est taillé dans des gros gneiss d'une composition proche des lauzes qu'on retrouve souvent dans la Haute Maurienne.




Dehors la Lune éclaire le décor, mais comme le ciel est gonflé de cirrus et de gel en suspension dans l'air, ça donne une drôle d'ambiance :


6h30 réveil...Rien à cirer de l'heure d'hiver, nous ferons le passage la nuit prochaine. La Nature c'est pas comme les hommes, elle ne change pas de montre!
On a bien dormi, bon forcément il n'y avait personne dans ce refuge, pas de ronfleurs à l'horizon, le paradis. La neige met du temps à se transformer sous le réchaud et sa masse volumique est faible, du coup je prend le jus des pâtes chinoises dans ma camelback, mélangé à du thé, savoureux pour toute la montée!!!


Nous partons dans l'ambiance congélo, en direction du Lac d'Ambin, qu'on espère au moins pouvoir faire. Il y a des traces des gars qui sont passés hier mais quand bien même elles suivent bien ce qui devrait être le sentier, elles sont mal fichues, car éléphantesques.

Comble du pas-de-bol, Joce a des godasses trop light et moi encore pire, j'ai les godilles qu'il faut mais j'ai oublié les guêtres qui vont avec, c'est trop la loose. Mais bon on y va quand même, on sait jamais, si en haut tout est soufflé, il y en aura moins ??!!







Bon voilà le Lac qui est en train de geler. Très profond, dans sa cuve de surcreusement glaciaire, et entouré de raidillons de partout, verrou compris. On est à Ambin, pas dans un alpage charmant des Aravis!


Joce à gauche et votre serviteur à droite, les tronches vachement emphasées par les circonstances :o)
Néanmoins l'athmosphère minéral et dépouillé du site nous séduit, mais un brin d'intimidation et d'austérité opressante. Ce pourquoi après une pause-barres, nous envisageons vite la descente.


Le soleil arrive sur le Grand Cordonnier alors que nous retrouvons le fond du vallon avec ses mémorables congères de plus d'une mètre de profondeur, où le tuba et les palmes seraient plus utiles que les crampons.


Le soleil arrive, enfin. L'ambiance hivernale devient franchement skirando, manque une bonne couche ;-) Des jeux de lumières sympas s'imposent.




On avait de la lumière et pourtant on a été cherché l'ombre de cette goulotte à l'accès assez sportif, mais proche du talweg. On avait prévu les deux piochons techniques (soit 1 piolet droit + 1 piolet technique chacun) pour la pente d'Ambin, bon ben, faute d'un matos suffisant pour la cascade (notamment une corde de rappel) on va quand même s'amuser un peu sur ses premières pentes peu exposées. L'occasion d'onglées quand même, mais la glace était d'assez bonne qualité ;-)
Après un petit topo sur le brochage pour Joce, nous descendons manger sur la terrasse du refuge sous un soleil un peu fuyant. Un couple de randonneur est là aussi, venu à la demi-journée.


Le retour par le vallon aux milles mélèzes fut grandiose :


Et puis tant qu'on faire, vu qu'on a un peu de temps, autant aller rendre visite à notre Dame d'Extravache. Ce lieu en dit long sur la définition du mot "harmonie".




-A gauche le Mont Froid, sommet emblématique de la Seconde Guerre Mondiale et Forces Françaises Libres qui luttèrent contre l'occupant nazi et fasciste.
-A droite, le Mont Guisalet qui aurait vu à ses pieds à droite les éléphants d'Hannibal marchant vers Rome.

Merci Joce pour cette sortie atypique! et Merci le val d'Ambin pour ce but original. Révérence!
texte et photos Nico Strider,
1 commentaire:
Hou, va falloir revenir le dompter ce mesquin de Cordonnier !!
Sinon, Ambin, c'est vraiment un vallon secret et sauvage. Mais je ne supporte pas la route d'accès !!
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