mardi 3 novembre 2009

Tas d'os au Bucco

Texte : Hydra

Photos : Sam, Tifred et Hydra

Participants : Sam, Tifred, Hydra et l'Ossau

Région : Pyrénées, vallée d'Ossau



Au fond du dortoir, la sonnerie d’une montre me sort de ma torpeur. Réveillés, eux aussi, mes deux compagnons de cordée, allument, comme un seul homme, la lumière de leur Suunto.

« quelle heure est-il ? » demande-je à Tifred.
- « 6 heures ».

Notre lever étant prévu à 7 H, il nous reste encore une heure de rab. Cependant, n’y tenant plus, l’estomac noué, au bout de 30 minutes, je décide de me lever.

Après avoir salué, comme il se doit, le gardien de Pombie, j’avale goulûment un café bien sucré, puis rapidement un second.

C’est que l’objectif du jour est élevé : la voie Fouquier à l’Ossau. 600 mètres d’escalade en terrain d’aventures, dont la plupart en dalles, il va me falloir toutes mes forces…

J’apprécie pourtant le rocher franc et prisu de l’Ossau…mais là ! 600 mètres cotés D, c’est d’un autre niveau par rapport à la voie normale. Mais heureusement, je ne serai pas seul, je pourrai toujours compter sur mes coéquipiers.

D’ailleurs, qui sont-ils ? Je ne suis jamais encore sorti en montagne avec eux….

Faire de la montagne est toujours une épopée, mais pour moi, la plus grande des aventures réside souvent dans la découverte d’un nouveau compagnon de cordée. Et là, je suis gâté, j’en ai deux pour le prix d’un….

Que sais-je de Tifred ? et de son ami Sam ?

Au départ, j’avais été abusé par une vulgaire propagande propagée sur un post de C2C (
http://www.dailymotion.com/video/x6qi7z_tifred-prend-le-point_fun), où l’on voit Tifred tirer de manière éhontée sur un point. Bien qu’aujourd’hui, ce crime n’encourt plus la peine de mort, le visionnage de cette vidéo m’avait, à l’époque, abasourdi… Devant le tragique de la situation, il ne me restait plus à ce moment clé, qu’une solution, pour connaître la vérité, regarder sa liste de course.

La lecture de celle-ci, avait bien remis les pendules à l’heure. Le Tifred, il envoie du gros. Et Sam aussi, selon les dires de Tifred.

D’ailleurs, la montée de la veille à 700 mètres / heure au refuge de Pombie avait finie par bien me rassurer…et paradoxalement du coup, par m’inquiéter : allais-je être à la hauteur ?

C’est durant mon troisième café, que Sam me rejoignit. Puis Tifred arriva, alors que je n’avais pas encore fini ma deuxième tartine de confiture aux fraises.

« Il y a du vent ce matin» dit Tifred
- « le rocher va être gelé, on risque d’avoir froid » répond Sam (ou une phrase du genre, exprimant la probabilité quasi certaine de se les peler grave)

Absorbé par mes tartines, je ne fais que dodeliner de la tête, laissant à Sam et Tifred le soin de prendre les décisions capitales.

Mais c’est clair qu’à ce moment là, curieusement, ça sentait bien le but….

« Allons au pied de la voie, pour se faire une idée sur place ».

C’est vrai que ça semblait une bonne stratégie.

Et nous voilà partis, avec Tifred et Sam en direction du col de Suzon.

Si le froid matinal, nous avait rapidement bien réveillé, dès la sortie du refuge, le vent glacial a le mérite de nous laisser de moins en moins dans l’expectative... Arrivés au pied de la voie, la tête bien redressée, devant les 600 mètres de paroi gelée et enténébrée, il nous faut prendre une décision…..

Enfin bref, trêve de littérature, on ne saura jamais si on aurait pu la faire, cette fameuse voie Fouquier. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que c’est un nouveau but pyrénéen, un beau B1m. Un de plus pour cette année, fort chargée, à ce niveau. Et je vous fais grâce de notre courte idée, vite avortée, d’aller tenter, dans la foulée, la voie, plus facile, du Contrefort Oriental, car ça aurait fait un second B1m….

Quoi qu’il en soit au pied du mur, rouges comme des tomates, gelés par le vent, alors que nous venons juste de nous équiper, il faut de nouveau s’arrêter pour enfiler un bonnet salutaire sous le casque…GLA GLA.

Et nous voilà donc partis pour la voie normale, au pas de charge. Très vite, nous sommes les premiers dans la voie. Nous enfilons les cheminées, comme fr4nço1s avale la bonne bière d’abbaye (ou Visse le Beaujolpif, ça marche aussi…).

A peine perturbés par un fourvoyage en règle, dans la voie (au niveau de la troisième cheminée), par le talent photographique de Tifred (cf photo), et par le vol gracieux d’un vautour, nous parvenons rapidement au rein de Pombie. Vaste tas de pierres au sommet de l’Ossau. Le vent s’accentue et s’en donne à cœur joie. Par ses rafales, il n’est pas loin de me déséquilibrer parfois. Et en tous cas, il me coupe le souffle.

Je rejoins Sam et Tifred au sommet, transi de froid et en légère hypoglycémie. Merci le saucisson.

Etre seul à l’Ossau, avec ses compagnons de cordée, est un moment rare, que nous apprécions avec justesse. Rien n’arrête notre regard. D’où nous sommes, nous voyons parfaitement le Pic d’Anie, le Vignemale, le Palas et au sud la Peña Téléra et au loin, le Cervin.

Dans la descente, vite avalée, poursuivis par les éléments, nous ne trouverons la paix, avec mes compagnons, qu’une fois installés, dans un troquet de Laruns, une bonne bière à la main (ou plutôt un Monaco pour moi, j’ai de la route, merci).

A bientôt les amis.

PS : un second monaco, m’dame s'il vous plait…




Il arrive quand ce satané astre du jour, bordel ?






Au pied du mur...






Et c'est parti, le début des hostilités !





Dans la seconde cheminée, en libre, s'il vous plait !





Entre la deuxième et troisième cheminée





Dans la chaleur de l'ombre...





Regarde, un OVNI !







Vautour, faucon, gypaète, aigle, condor des Andes ? Les paris sont ouverts....





Talent photographique de Tifred : thème imposé : Mister Freeze




Regards sur la vallée en direction de Pau





L'orgasme entre ciel et terre....






Sommet de l'Ossau




Le Bon, la Brute et le Truand....




Rappel pour la seconde cheminée : Tif à la baguette...pas facile avec les gants










Le col de Suzon




A bientôt pour de nouvelles aventures pyrénéennes.....



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