Tour et Arête Sud du Grand Assaly

Ce samedi matin, je passe chercher Pierre (Harmonik) à 8h à la gare de Bourg Saint Maurice. Il vient de Paris et le train de nuit est une bonne solution pour organiser son déplacement sans perdre deux journées.

Nous partons immédiatement vers Saint Foy Tarentaise et la Savonne. L'objectif est de faire une boucle randonnante avec un peu d'alpinisme facile au passage, et une étape au refuge deffeyes, en Italie. Logiquement un itinéraire assez grandiose, le caractère cristallin du secteur donne un relief puissant et escarpé. La première journée promet d'être assez longue, en fait. Pierre a l'habitude de porter un sac très lourd, au départ, le sien fait près de 25kg!

Nous partons dans le vallon de la Louie Blanche, une auge assez caractéristique....

Nous progressons dans un jardin de myrtilliers, bien à l'aise dans ces roches acides peu tolérantes. A l'automne, c'est un régal de couleurs.

Le sentier, pas toujours bien marqué, est assez raide par moment, mais la montée n'est jamais ennuyeuse.


Nous laissons au-dessus le col du Retour et nous nous dirigeons en traversée vers le passage de la Louie Blanche.

On rencontre au passage, ce joli petit lac-miroir de lumière.

Nous arrivons au passage de la Louie Blanche, à plus de 2500m, dans le vent, face à une Pointe de la Louie Blanche un peu dévorée par la Lombarde. Toujours ce chaînon d'une austérité incroyable, pour ne pas dire rébarbative par son allure détritique... Guère étonnant que pas grand monde n'y pose les pieds à cette saison

Il s'agit maintenant de traverser à flanc dans des dédales de dalles structurales moutonnées et des petites caillasses, avec au fond, la Pointe des Couloureuses...

L'itinéraire cairné n'est pas toujours évident, mais le cheminement global est logique.

Nous arrivons pour le picnic au Col de la Louie Blanche, qui donne accès à une Italie engoncée dans les brumes de la Lombarde.

L'autre côté est encore plus minéral, dans une grosse caillasse sévère, encastrée dans de gros bastions de dalle. Avec la brume, cela prend un caractère un peu intimidant par moment.


Après déjà une bonne descente, nous voici devant le superbe lac de Bellacomba, au caractère paysager plutôt fort et typé.



Le site est étroit, imbriqué dans la structure cristalline qui témoigne plus d'une forteresse que d'un vallon pastoral.

L'originalité de ce lac est son île au milieu, pour ne pas dire un château perché, tout droit sorti d'un univers tolkienesque...

Le sentier se pose en balcon de ce site unique, mais du seul côté qu'il est possible de franchir !


Pour ceux qui comme moi, aiment la littérature de Tolkien, on se croirait en train de contourner le Lac qui accède aux portes de la Moria !

Pierre "mitraille" ce site vraiment remarquable et qui n'a rien à envier à bon nombre de lacs plus prestigieux...

Un dernier coup d'oeil avant de descendre vers le sentier du refuge Deffeyes....

Le caractère devient tout de suite plus bucolique mais la brume se fait insistante....

On retrouve rapidement le grand verrou du Lac du Glacier au bord duquel passe le sentier d'été. Entre les nappes de brume, nous distinguons la Thuile, dans sa "cuve".

Voici au fond le lac, avec sa tourbière, où nous retrouverons le sentier. C'est malheureusement à ce moment que les piles du Sony Cybershot que j'ai embarqué lâchent : la malédiction du Ruitor recommence !!

Dans la dernière montée au refuge, bien rude après tant de marche, l'appareil photo ne sera toutefois guère utile, la brume devient "engouffrante", il bruine, l'athmosphère est orageux, frai et particulièrement oppressant.

Le refuge d'hiver est une halte bienvenue, la visibilité devenant quasi-nulle.


texte et photos © Nico Strider

(La suite du récit se fera bientôt dès réception des photos que m'aura prêté Pierre!)