mardi 29 septembre 2009

Escalade à la Tête de la Balme

Textes : Hydra
Photos : Osrick et Hydra
Massif : beaufortain (Savoie)
Participants : Lor, Annapurna, Osrick et Hydra


A peine descendus du Grand Bec, que nous devons repartir avec Annapurna, direction : Aime, dans la vallée mitoyenne de Bourg St Maurice, afin de poursuivre le programme de nos réjouissances estivales.

J'avoue que malgré la bière et la douche, j'ai les jambes un peu fatiguées, après ces 6 journées passées en altitude.

Cette fois, je suis plutôt rassuré, car, avec l'ascension de la face Est de la Tête de la Balme, le programme est plutôt orienté "escalade sportive", donc, priori, moins fatiguant.

Cependant, avant tout chose, il faut trouver Lor et Osrick, qui avaient comme projet de gravir la Pierra Menta. Le point de ralliement prévu, est un camping au dessus d'Aime.

Nous quittons donc, avec regret le camping de Champagny. Nous faisons halte à mi-parcours au Super U de Moutiers, pour préparer les festivités de la soirée.

Si Lor et Annapurna ont déjà fait une course ensemble, personne d'autre ne se connait réellement. Le repas du soir fera donc office de mini-C2CG2G, en quelques sortes....

Les courses terminées, nous repartons de bon coeur. Une fois arrivés à Aime, je m'arrête car je constate qu'il y a en fait deux campings. Comme Annapurna me fait signe de continuer, je le laisse passer en tête de notre mini cortège, composé de deux voitures.

Nous arrivons finalement au camping, point de RDV prévu par Lor et Annapurna.... Well.... Comment dire ? C'est exactement tout ce que je déteste dans le camping, encore plus à la montagne. Les emplacements sont tout petits, les gens sont les uns sur les autres, il y a une piscine avec des enfants qui courent partout....La Grande Motte en Savoie, quoi !....A des années lumières du calme de Champagny ou de l'ambiance "camp de base" du camping d'Ailefroide....Mais bon, il en faut pour tous les goûts, et pas de chance, ce camping est plein....

Cette joie de courte durée, n'occulte cependant pas, la précarité de notre situation...Nous sommes seuls, en pleine montagne, et le camping est plein....Du coup, je propose à Annapurna de redescendre au niveau du premier camping (camping de la Pierre Menta), pour voir s'il y reste de la place.

Au camping de la Pierra Menta, l'accueil est différent, plus familial, même. C'est un camping chez l'habitant, en fait. Il ne reste pas de place non, plus, mais après négociations avec la patronne, on pourra tout de même s'installer sur l'emplacement du Chalet, où l'on pourra, comble du luxe, planter une tente pour 2. C'est déjà ça ! Les 2 autres pourront toujours dormir sur la terrasse en bois dudit chalet...


Lor et Osrick arrivent de leur escalade à la Pierra Menta, fourbus mais heureux. Les présentations sont vite expédiées, et la timidité disparait avec la fatigue et la bière. Il fait incroyablement doux dans cette vallée, on se croirait dans la région d'Embrun. Pommiers, poiriers et consorts sont à la fête sur cet adret, et les guêpes s'en donnent à coeur joie...

Inévitablement, une rencontre entre C2Cistes engendre des débats passionnés du style "reviens Annapurna ! " ou "combien faut-il de brin corde pour de l'escalade sportive ?"...bref, nous faisons connaissance avec plaisir, dans la joie et la gaieté, autour du partage du repas. Finalement, avec Annapurna, nous dormirons sur la terrasse, car en tant qu'alpinistes, nous avons des duvets plus chauds. Bien que courte, la nuit fut tout de même douce et réparatrice.

Pour atteindre, la tête de la Balme, il faut aller au pied de la Pierra Menta, dans le Beaufortain.
La marche d'approche est aisée, grâce à un chemin à 4x4. Pour Lor et Osrick, c'est un peu pénible de refaire le même chemin, car en effet, c'est la même approche que pour la Pierra Menta.



On arrive vite au refuge de la Balme, où la gardienne semble très sympa. De là, on peut enfin admirer la Pierra Menta....Depuis le temps que j'en entends parler,.... et elle est enfin là, ....devant moi...Bon....J'avoue que sur le coup, je n'ai pas été vraiment impressionné (photo ci-dessous). Pire encore, la Tête de la Balme, est quasiment invisible, alors que pourtant elle est juste devant nous !



A ce moment précis, seul l'Aliet, qui a une toute autre dimension vu de cette vallée, m'apparait élégant (pointe, à gauche de Bellecôte, sur la photo ci-dessous).


Nous continuons tranquillement notre approche. Cette voie tout équipée est cottée AD. Autant dire qu'avec Annapurna, nous ne sommes pas vraiment inquiets. Nous envisageons même d'évoluer en réversible, corde tendue lors des premières longueurs en III, même si cela fait longtemps que nous n'avons pas mis nos chaussons d'escalade....longtemps....trop longtemps ?





Au pied de la voie, nous comprenons qu'il faudra remettre à plus tard nos projets de corde tendue. Cela commence directement dans de la dalle, peu raide, mais compacte. Osrick et Lor partent devant. Annapurna, qui a les dégaines, les suit en-tête. Que ces premières longueurs sont déconcertantes....les chaussons trop longtemps délaissés font mal....l'escalade est étrange : compacte et abrasive, la roche est peu prisue...on progresse en adhérence, en s'équilibrant, comme on peut. Les premières longueurs sont peu homogènes et j'ai vraiment du mal à retrouver mes sensations. Du coup, j'ai l'impression de me trainer et je laisse Annapurna (grand merci à lui) tout faire en tête (place aux jeunes....).



Plus loin, les réflexes reviennent, mais ce n'est pas vraiment ça. Pire, je laisse courir une dégaine, le long de la paroi.


Annapurna enchaine, avec maestria, en tête. Puis c'est l'heure de la pause casse-croûte. Cette vire fera l'affaire.



Devant, Lor et Osrick, enchainent avec harmonie les longueurs en réversible. Sympas, ils nous laisserons une sangle en guise de pédale, lors d'un passage un poil difficile.









Sur la fin, après un pas en 5, cela ressemble davantage à une course d'arête. J'avoue que je commence à en avoir marre. Je demande à chaque longueur à Annapurna si on approche du sommet...




Enfin sur l'arête sommitale ! Un mini rappel, et on peut enfin se déséquipper. Ouf, mes pieds respirent ! Un grand bravo à Annapurna.





Du sommet, la vue est sympathique sur le Mont Pourri et les sommets frontaliers.




La face nord de la Grande Casse est cachée, en partie, par le bloc Pichères / Bellecôte.



Notre ami le Grand Bec et les Glaciers de la Vanoise sont aussi de la partie, pour changer.





Mais finalement, cet l'Aliet qui me captive le plus, tant sa pyramide est parfaite sous cet angle de vue.




Côté beaufortain, c'est plutôt de la montagne à vaches, mais est-ce réellement une surprise...?



Et finalement, la grande claque finale, c'est la Pierra Menta qui la donne. Vue depuis le refuge de Balme, c'est un banal gros monticule de pierres, mais vue depuis le sommet, c'est un monstre métamorphique qui impose de suite le respect....



Un montre certes, mais qui ne nous coupera tout de même pas l'apétit ! Faut rien n'exagérer....



Dans la descente, nous pouvons admirer le profil de la face Est de la Tête de la Balme, où d'autres voies sont en cours d'ouverture.



La descente passe en plein coeur d'un gros pierrier. Terrain, un peu, surprenant pour nos nouveaux amis, adeptes de l'escalade sportive. Mais heureusement Annapurna veille en fermant la marche.


Sous cet angle, on peut admirer dans son intégralité les deux sommets et l'arête reliant la Tête de la Balme (à gauche) à la Pierra Menta (à droite).


Après un long passage hors sentier, nous retrouvons avec plaisir un bon chemin, plus carrossable, dans les alpages. Nous passons rapidement au refuge avant de reprendre notre route jusqu'à la voiture.


Une fois arrivés, au camping, Annapurna et moi devons malheureusement regagner nos penates, et quitter, à contre coeur, Lor et Osrick. Je reviendrai le lendemain soir, car apparemment, il restait quelques douceurs à boire et à grignoter....



Un grand merci, pour conclure, à Lor et Osrick avec qui nous avons passé cette super journée...
Et à l'année prochaine ?

5 commentaires:

Annapurna a dit…

Houlàlà, caramba, je ne suis pas le héros que vous croyez !!!

En tout cas, c'est de la belle escalade, dans un superbe cadre et en excellente compagnie. Une super journée de montagne précédée par une super soirée un brin folklorique.

Bref, un super souvenir. Tout est super, hein, vous l'aurez noté ! parce que la montagne et les ami(e)s, c'est le carburant pour le moteur qui produit le bien-être...

Nico

Anonyme a dit…

Aime pas Aimé...
Ca la fout mal pour un Chamoisard!

Hydra a dit…

Merci gentil Anonyme de cette précision quant à l'orthographe exacte de AIME.

Et oui, c'est triste à dire, mais dans ce monde mal fichu, même les Chamoisards ne sont pas infaillibles...MDR

Anonyme a dit…

"Gentil anonyme" back again:
Sur ce blog: belles photos, gentils commentaires...

Mais, la montagne, ce qui est le centre de votre passion, vous la vivez comme consommateurs. Vous êtes complètement déconnectés de la réalité de la vie des gens qui y habitent. Au point de pas connaître le nom des communes que vous traversez...

Consommateurs: Champagny, clichés sur des résidences secondaires rénovées bobo's look and feel.

Je préférai les granges où l'on baisait dans la paille (et j'ai pas 50 ans pour me rappeler mes tendres années).
Pour des Chamoisards, un cliché correct de chamois serait bienvenu...

Hydra a dit…

Réponses à "Gentil Anonyme" :

Je te remercie tout d'abord de passer beaucoup de ton temps sur notre blog. Concernant les photos, ceux qui les prennent, font de leur mieux, et les commentaires, n'engagent que leurs auteurs...

Paradoxalement, c'est aussi pour échapper à la société de consommation que je vais en montagne. Une chose t'a, peut être, échappée : c'est que le site des chamoisards, est un site collectif. Certains d'entre nous ne vivent pas à la montagne, mais d'autres y vivent tout au long de l'année.

C'est pour ça que l'expression "déconnectés de la réalité de la vie des gens qui y habitent" est vide de sens. De surcoît, notre blog n'a aucune vocation sociologique. Chaque participant y retranscrit les expériences qu'il souhaite partager.

Si la lecture de notre blog, ne répond pas à tes besoins de "Web consommateur" ( et oui, on est toujours consommateur de quelque chose...), j'en suis malheureusement bien désolé. Le bon côté des choses, c'est que les sites parlant de montagne sont nombreux sur le net...je pourrais t'en conseiller avec plaisir.

L'article sur Champagny, n'a qu'une vocation architecturale. Il ne fait que retranscrire, de manière partiale et subjective, un aperçu de réalité à un moment donné...

Pour finir, je suis prêt à t'échanger une photo de chamois contre une photo de tes galipettes dans la paille...MDR