Le Mont Pourri, saupoudré, deux jours après le mauvais temps
L'automne montre ses premiers signes forts en montagne, avec ces faces nord saupoudrées, et ces couleurs si marquées, et surtout ces lumières rasantes très contrastées qui font oublier la relative monotonie des paysages l'été.
Ce matin, encore bien frai à l'ombre, mais se réchauffant très vite au soleil, je décide d'aller tenter l'ascension de la Pointe de la Louie Blanche, point culminant de la commune de Montvalezan. Il s'agit d'une grande crete grise dominant un cirque minéral à l'austérité belledonnienne. Il faut avouer qu'il se présente guère de manière emballante, surtout face à ses glorieux voisins.
Le Mont Valezan lui-même, effectué la semaine précédente, n'est en fait qu'une épaule éloignée de la pointe de la Louie Blanche. J'ai trouvé son ascension par le sentier et l'arête W passablement ennuyeuse, sans grand caractère esthétique, si ce n'est la vue. au sommet... Il n'y a guère que l'intérêt historique, assez fort (nombreuses ruines, Fort de la Redoute).
Pour la pointe de la Louie Blanche, je craignais en premier temps d'avoir choisi une grosse bouse mais la curiosité fait qu'on peut aller au-delà des apparences. L'objectif est de voir aussi ce que cela pourrait donner à ski.
Ce matin, les lumières sont déjà bien rasantes et découpées. Je suis parti avec mon VTT, histoire d'éviter de me farcir la route d'alpage (piste de ski de fond en hiver, juste ous le domaine d'alpin) Je l'ai laissé attaché devant le panneau d'entrée de la Combe des Moulins. La traversée à flanc dans les myrtilles, pelouses et rhodos est très sympathique.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je franchis une tourbière, au milieu de laquelle se trouve le sentier du passage de la Louie Blanche. Ses herbes sont devenues très rousses :
Ce matin, encore bien frai à l'ombre, mais se réchauffant très vite au soleil, je décide d'aller tenter l'ascension de la Pointe de la Louie Blanche, point culminant de la commune de Montvalezan. Il s'agit d'une grande crete grise dominant un cirque minéral à l'austérité belledonnienne. Il faut avouer qu'il se présente guère de manière emballante, surtout face à ses glorieux voisins.
Le Mont Valezan lui-même, effectué la semaine précédente, n'est en fait qu'une épaule éloignée de la pointe de la Louie Blanche. J'ai trouvé son ascension par le sentier et l'arête W passablement ennuyeuse, sans grand caractère esthétique, si ce n'est la vue. au sommet... Il n'y a guère que l'intérêt historique, assez fort (nombreuses ruines, Fort de la Redoute).
Pour la pointe de la Louie Blanche, je craignais en premier temps d'avoir choisi une grosse bouse mais la curiosité fait qu'on peut aller au-delà des apparences. L'objectif est de voir aussi ce que cela pourrait donner à ski.
Ce matin, les lumières sont déjà bien rasantes et découpées. Je suis parti avec mon VTT, histoire d'éviter de me farcir la route d'alpage (piste de ski de fond en hiver, juste ous le domaine d'alpin) Je l'ai laissé attaché devant le panneau d'entrée de la Combe des Moulins. La traversée à flanc dans les myrtilles, pelouses et rhodos est très sympathique.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je franchis une tourbière, au milieu de laquelle se trouve le sentier du passage de la Louie Blanche. Ses herbes sont devenues très rousses :
Je bascule dans l'ombre, laissant le sentier du passage de la Louie Blanche à ma droite, pour entrer, hors sentier, dans le vallon d'accès au cirque de la Louie Blanche :
Les crêtes déchiquetées au-dessus se découpent dans cette zone de gros blocs de conglomérats siliceux :
Il s'agit ensuite de remonter les dernières pelouses raides sur la crête de la moraine :
Me voilà au pied du cirque, assez austère. Je n'ai pas trouvé de topo sur ce sommet, sauf côté italien et à ski...Je pars donc un peu à l'aventure, mais j'ai prévu un peu de matos pour palier au caractère alpin. La montée promet d'être raide, car il s'agit de viser un couloir pour accéder à la crête sommitale. Reste à savoir lequel....
Les éboulis fins ne sont pas désagréables en premier temps. La pente se raidit lentement et me voilà confronté à un choix :
Les éboulis fins ne sont pas désagréables en premier temps. La pente se raidit lentement et me voilà confronté à un choix :
-le couloir de gauche parait plus raide en éboulis fin...Je le prévoie plutôt pour la descente.
-le couloir de droite semble moins raide, en éboulis plus grossier. Préférable à la montée.
En face, la vue sur le Mont Pourri devient très belle :
La montée dans les éboulis n'est pas si mauvaise que cela, ça croule pas trop, mais la raideur est bien au rendez-vous. A ski ça doit faire un superbe couloir en S4, entouré de rochers bien compacts et déchiquetés :
Après un peu d'effort soutenu, me voici arrivé en haut du couloir, pour voir apparaître ceci, côté italien :
La suite de l'arête se montre encore un peu alpine :
Juste en dessous de la crête, il s'agit d'un véritable glacier crevassé, alors que l'on voit au fond la Becca Bianca réalisée quelques semaine avant :
Pour info, je précise que la Louie Blanche ne dépasse pas les 2932m d'altitude...ce glacier assez marqué, est entre 2550 env. et 2850m d'altitude !! Mais ici, il y a beaucoup de retours d'Est.
La première dalle de micaschistes sur la crête est délicate mais la suite reste facile et confortable. Si bien que j'accède très rapidement, sans m'en apercevoir au début, au sommet, devant le massif du Ruitor :
Ce sommet est en fait une grande ligne de crête avec des petits ressauts dont le point culminant est à peine plus haut. De l'autre côté de ce point culminant, il y aussi un petit glacier de flanc, un glacier carré, que l'on voit ici, avec le Mont Blanc, just'en face :
Je décide d'aller parcourir un peu la ligne de crête, dans la limite de ce qui engageable en solo. Je me retrouve bloqué, un quart d'heure plus tard, à un passage trop expo. A gauche, le second sommet (qui à l'air sympa aussi) et à droite, le sommet véritable, vers lequel je vais revenir.
Cliquez sur le panorama pour voir le massif du Ruitor :
Attaquant un bout de fromage, je profite du calme absolu de ce lieu isolé. Le massif du Mont Blanc, toujours très proche, domine le paysage de ses lignes majeures :
Le versant Innominata s'impose :
La vue est également superbe sur les Grandes Jorasses et tout particulièrement le Val d'Aoste et les 4000 suisses : Weisshorn, Dent Blanche, Dent Hérens, Cervin et surtout, le Mont Rose, donnant l'air si proche. Côté Français, la vue s'étend jusqu'à la Meije et Belledonne.
Autoportrait au sommet :
Autoportrait au sommet :
Grand Angle avec le Pourri (qui parait plus éloigné qu'il ne l'ai réellement ) :
Alors que j'attaque la descente, ce glacier me fascine par son ampleur, pourtant si bas :
Il s'agit maintenant de prendre le couloir direct, celui en éboulis fin...
Ca va envoyer du gros !
Attention ! Travail de terrassement en cours !!
Les schistes fins, c'est assez jubilatoire à démolir :
Voilà, j'ai bien bousillé la montagne, hé, hé ! Ce fut assez drôle, il faut le dire, de se laisser glisser sur les éboulis fins, en pliant les genous comme en ski, l'impression de vitesse et de facilité est déconcertante. A condition de ne pas se mettre en arrière !
La suite est plus classique avec les contournements de gros blocs, sans compter le nettoyage des chaussures bien crades dans le ruisseau...
J'arrive sous le passage de la Louie Blanche. Sur cette photo, c'est la pente de gauche :
Le vallon s'ouvre pour retrouver la Combe des Moulins :
Le retour en VTT sera bien agréable et me fera oublier l'effort de l'avoir trimbalé!
Et puisque la Louie Blanche est le plus haut sommet de la commune de Montvalezan, autant montrer deux ou trois photos de ses hameaux. C'est au moins aussi beaux que la partie haute, mais d'une autre manière...
La Chapelle Saint Michel :
Rue montante à Hauteville :
Rue montante au Chatelard :
Le Chef Lieu :
texte et photos © Nico Strider
1 commentaire:
Merci Nico,
Cela fait tout drôle de voir de massif du Ruitor sous un angle nouveau ( merci pour le panoramique, au passage) et de revoir la Becca Bianca (c'est comme si c'était hier....). Tu vas finir par devenir un spécialiste des sommets frontaliers.
Hydra
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