Cheval Blanc (3020m) - voie Lanfrey

Patrick me parle d'une voie qu'il rêve de faire au Cheval Blanc, la voie Lanfrey. Je ne connais absolument pas le coin, mais la soif de découverte de nouveaux espaces me conduira cette fois-ci dans le massif du Thabor. Dans cet autre paradis du ski de rando (avec les Aravis), il y a aussi de très belles escalades à faire. Alors allons voir...

Dès le départ sur les hauteurs de Valfréjus, le vallon est charmant !

Et quand la vue s'ouvre une fois les alpages atteints, c'est absolument splendide ! Ici par exemple en regardant derrière nous...

Ou devant, avec sur la photo de gauche le Gran Bagna (au centre et au second plan), le col du Gran Bagna déjà enneigé et à droite la cime des Planettes. Sur la photo de droite, on voit Roche Bernaude, qui est le point culminant du massif du Thabor (3222m).

Voici le très mignon refuge du Thabor avec en arrière-plan, au centre, notre objectif de demain, le Cheval Blanc (3020m).

C'est nuit de pleine lune !

Mais comme on grimpe, nul besoin de partir trop tôt. La voie est orientée Est, donc nous faisons l'approche pendant que le soleil se lève, ce qui égaye celle-ci puisqu'elle se déroule sur un infâme pierrier... On profite du spectacle !

Derrière nous, la vue s'ouvre et la mer de nuage descend progressivement...

La voie Lanfrey est une voie historique, récemment rééquipée mais "intelligemment" : relais sur spit et sinon, des points uniquement là où c'est plus dur et improtégeable sur friends ou sangle. En gros, il y en a 6 dans la première longueur de 40m, deux ou trois dans le passage dur de la dernière longueur et sinon, dans le grand dièdre, un par longueur seulement ! Cela reste une voie terrain d'aventure bien typée montagne... ce qui veut dire que tomber est fortement déconseillé !!! Cela ne dépasse pas le 4c, mais ici les cotations ne sont pas cadeau, on grimpe avec les grosses dans le sac et à 3000m. Bref, si la cotation est la même, on n'est plus tout à fait dans le même monde qu'à l'arête à Marion...!!! Voici un tracé approximatif de la voie :

C'est parti pour L1, et ça cueille à froid, c'est le moins qu'on puisse dire ! La roche est une quartzite très solide. Qui dit quartzite dit escalade raide, bien prisue, mais ce sont souvent des à-plats bien fuyants... Mais quelle belle escalade, c'est vraiment génial. Esthétiquement, on n'est pas bien loin du granit chamoniard...

Là on attaque le grand dièdre que l'on remonte en trois longueurs. "Dièdre couché", 3c, voilà ce que dit le topo... Je vous laisse juger !!! Et puis c'est vrai que c'est pas dur, mais il n'y a rien et c'est bien dur de mettre des protections car l'escalade se déroule en fait dans la dalle de droite, dalle très compacte. Bref, c'est sublime, mais ça engage (cf photo de droite) !

A gauche à R3. A droite et en-dessous, j'attaque L4. Le topo indique toujours du 3...

A R4. Ma banane en dit long sur le plaisir que je prends à grimper. Cette escalade est absolument sublime...

La sixième longueur contient le passage clé, un toit impressionnant... coté 4c ! Faut chercher, il y a des prises... S'en suit une dalle exceptionnelle, comme une apothéose pour cette ligne de toute beauté !

Après R6 et 220m d'escalade, reste une longueur de marche sur des piles d'assiettes pour arriver au sommet.

Au sommet, on perd un temps dingue à chercher le premier rappel de la descente, après une traversée. Il faut mille fois mieux descendre dans les gradins à l'aplomb du sommet pour aller chercher directement le second rappel. Ce qui nous est confirmé par deux copains à Patrick qui connaissent la descente et qui nous ont rejoint suite à notre fourvoyage. Une fois qu'on est là au second rappel, la descente est simple ! Salut...

Patrick en bas de ce second rappel !

On est là à un petit col, en haut du couloir final. La nature nous fait admirer son oeuvre...

Que ceux qui disent qu'il n'y a plus de terrain de jeu pour qui souhaite ouvrir soit pendu haut et court... ou sorte des autoroutes ! Sur cette face, aucun itinéraire d'ouvert. Pourtant ça a de la gueule, pardonnez moi l'expression !!! Faut que j'apprenne à grimper, faut que j'apprenne à grimper...

Nous redescendons tranquillement en direction du refuge et de la vallée en étant subjugué par la beauté de ces lacs qui caractérisent les massifs des Cerces et du Thabor !

Je vous recommande vraiment ce coin de montagne et cette voie qui, pour sa difficulté et pour découvrir le terrain d'aventure, me semble vraiment à marquer d'une pierre blanche. En plus, vous n'y serez jamais gêné par la surfréquentation !!! Franchement, que la montagne est belle...