Une fois n'est pas coutume, je commence ma belle saison de rando par un petit périple dans les monts du Forez, à cheval entre région Rhône-Alpes et Auvergne, aux origines de ces délicieux fromages que sont la fourme de Montbrison et la fourme d'Ambert.
Quentin, Gilles et moi allons réaliser sur 2 jours une boucle sur les vastes plateaux pelés du Forez.
En partant du Baracuchet, la forêt cède le pas sur un paysage plus clairsemé :
Nous passons rendre visite à cette curiosité géologique, témoin du passé volcanique des lieux, la Pierre Bazanne:
Enfin, il convient de préciser qu'étant donné le relief du coin, même une chaise peut faire office de belvédère !!
Vue du côté de Montbrison :
De là, on entre en Auvergne. Le plateau est parsemé de quelques bergeries, appelées jasseries ou burons :
Attention à la légère montée, on se surprend à souffler:
La végétation a du mal à s'imposer sur ce plateau régulièrement balayé par les vents et où le froid peut se révêler incroyablement saisissant :
Après plus de 3 heures de marche, il est temps de se dégoter un p'tit coin sympa où installer notre bivouac. Dans ces vastes étendues planes, ce n'est pas difficile de trouver un site où puisse s'étendre environ 6 mètres carrés de chaire humaine !! On optera pour l'illusoire protection de ce petit arbre:
La montagne requiert des corps sains dans des esprits sains,.........., mais à 1500m d'altitude, nous ne sommes pas tout à fait en montagne, n'est-ce pas ?
Je vous rassure, chacun ayant penser de façon globale dans ses préoccupations réhydratantes, nos sacs ne sont pas tellement allégés.
Mais au petit matin, qui finit la bouteille a du mal au réveil !!
D'ailleurs, au lever du soleil, même le plateau se pare de couleurs vinifiées:
Juste sous le point culminant du Forez (Pierre sur haute, 1632m), sur lequel sont maintenus en éveil les yeux et les oreilles de la défense nationale, on traverse un petit hameau de burons. La tradition se confronte avec la modernité technologique de radars du sommet ;
Gilles et Quentin, tête dans le guidon :
C'est la saison des jonquilles, certains champs en comptent des milliers, ce qui apporten une petite touche bucolique à cet environnement austère :
Après une bonne marche de 7h le deuxième jour nous arrivons enfin aux voitures, cuits par le soleil et éreintés, car le plateau du Forez, même s'il ne présente pas de gros dénivelés, met à l'épreuve notre perception de l'espace-temps. C'est incroyable, car là où on estime à vue un certain temps pour parcourir une certaine distance, il faut souvent compter le double. C'est l'effet "dômes". En tout cas, c'est un massif magnifique et peu fréquenté. La seule recommandation étant de se méfier du brouillard qui s'installe souvent là-haut et qui rend les lieux totalement paumatoires !!
Le Forez est décidément un plateau où se mêlent le côté sauvage et austère et une profonde sérénité, à l'image de la fourme (ben oui, apprécier une bonne fourme, c'est toujours un moment de quiétude, c'est rare qu'on déguste une fourme dans le métro, par exemple,....)
Sylvain.