lundi 10 mars 2008

Poudreuse beaufortaine...

La météo avait été un peu hésitante mais rien de tel que se dire qu'à Chambé, on peut toujours décider la veille au soir pour le lendemain! C'est ce que nous avons fait Thom et moi samedi soir, et finalement on a bien fait, car le lendemain, il fait grand beau à Arêches. Nous allons monter en plein versant nord, vers la pointe du Dard (2489m) histoire d'essayer de profiter du peu de poudre tombée les jours précédents.
Nous partons à 7h40 du Chornais, au bout d'Arêches, au pied des grandes pentes du Grand Mont homonyme, sommet repère de la célèbre Pierra Ment' qui va se dérouler dans quelques jours à peine. Après 30min de montée sur une route forestière suffisamment enneigée, voilà l'objectif du jour, avec ses grandes pentes bien tranquilles côté N:


Nous passons une zone de traversée un peu délicate avec quelques dévers mais la petite poudre sous nos skis nous permet de ne pas sortir les couteaux. En face de nous, le Mirantin et sa Legette, une très célèbre pente E. Nous passons un petit goulet, puis un verrou pas très raide :


Nous arrivons vers 2000m sur la partie qui va se révéler la plus esthétique :


Devant nous le lac Tournant, dans son creux, et en face les pentes du Grand Mont et le beau dôme de la pointe du Dard, dans un jeux d'ombres bien développé:


Je ne résiste pas d'enlever les peaux 2 minutes pour descendre dans le creux, la neige sera finalement un peu cartonnée, mais relativement skiable. Le creux du lac, sur lequel on skie, est à la limite des ombres et avec ce modelé autour très bosselé, c'est une belle aventure esthétique que de suivre toutes les "crêtes"des ombres étalées!


Nous montons ensuite les pentes supérieures dans une ambiance relativement débonnaire et on ne peut plus agréable. Le parcours, très varié est assez remarquable esthétiquement :


Sous nos skis nous sentons un poudreuse qui promet. J'ai attendu le moment le plus propice pour cette photo, dont je suis assez content :

Il fallait que les ombres mènent au Mont Blanc tout en dessinant les crêtes!

Le vent commence à nous frapper un peu, moi qui suis très enrhumé, alors que l'on approche du col du Dard:


La vue sur le Grand Mont est assez grandiose, même en contrejour :


Le vent se met à claquer sérieusement alors que l'on monte la grande pente finale, très facile et très large:


Le Mont Blanc, toujours proche au Beaufortain, est encore dans un ciel bien bleu et bien net. C'est mon versant préféré de ce grand sommet:


On aboutit à une petite crête sommitale bien jolie pour la fin:


Et nous voilà au sommet, la vue sur la Vanoise, dans une ambiance très changeante, voilée, tamisée, foehnée, gris-argentée, en général toujours très esthétique :


C'est l'heure du picnic! Nous recevons la visite de locaux préparant la Pierra Menta, avec un husky qui te regarde l'air d'un malheureux qui a faim, le genre de chantage canin bien classique !! A nos pieds, la vallée de Beaufort et, vue en télé, la Brèche Prarozan, visitée l'année dernière, l'un des lieux les plus esthétiques du Beaufortain:


En face de nous le Grand Mont, très visité aujourd'hui, vu le nombre de collants-pipettes qui vadrouillent dans le secteur pour préparer la grande course imminent:


Ambiance tamisée, voilée et pourtant le relief est net et bien contrasté, voilà qui est présage d'une belle perturbation, annoncée par la météo.


Une ambiance originale et propice à une contemplation un peu friedrichienne, si vous voyez ce que je veux dire....Grande Casse et Grand Bec, grandioses :


Alors que le premier cortège de cirrus arrive, sans gravité, voilà l'ensemble Echelle-Péclet (à gauche) dévoré par le foehn et la Lauzière, avec le glacier de Celliers (à droite):


Votre serviteur devant son versant préféré du Mont Blanc:


Thom finit son déjeuner alors que des futurs coureurs nous rejoignent au pas de charge:


Le vent froid commence à se lever sur le sommet, il est peut être temps de descendre. De belles et larges pentes s'offrent à nous :


Merveille, si le haut est un peu cartonné à cause du vent, très vite, on trouve une poudreuse de cinéma, pour une séquence mémorable de descente dans les vallonnements des pentes N de la Pointe de Dard. On en skierait presque les yeux fermés tellement c'est agréable, et quelque peu voluptueux de caresser ces surfaces si douces sur ces pentes si rondes. Inutile de forcer les virages, on aborde la pente de front, se laissant promener dans ce manteau enveloppant.

Thom en action :

Plus bas, dans le talweg collecteur des traces, c'est déjà moins exceptionnel, l'ensemble est trafollé et déjà bien tracé de partout, surtout que c'est pas très large! Néanmoins ça skie encore bien.

Après un passage de déchaussage car un peu expo, n'étant pas bien large et trop sec, on aboutit à l'inévitable border-cross! J'en ai eu à toutes les sorties cette année, c'est toujours le même refrain, ça peut devenir un jeu, enfin faut le prendre comme ça. Très vite, on retrouve la route du départ qui nous ramène à midi en bas, dans une ambiance de jour blanc virant au grisâtre.

Ha que l'on a bien profité de la fenêtre météo!!

Texte et photos Nico Strider,

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