lundi 16 mars 2009

La Grande Valloire et le Col d'Arguille (rencontres C2Cistes à la Martinette)

Baghi à l'attaque de la (redoutable) forêt d'accès à la Grande Valloire.

Ambiance "serre naturelle" ce dimanche des rencontres C2C, avec un bon plafond, bien moisi comme un bleu de Gex, planant vers 1700-1800m...mais quelques trouées de ciel bleu laissent présager un ciel radieux en altitude. Pas de quoi démonter la motivation de nos avaleurs de dénivelée!!

Ne connaissant pas la Grande Valloire et motivé de suivre le duo de choc, je décide de rejoindre Baghi et Moon dans leur projet d'aller visiter ce secteur peu connu et pourtant aux multiples possibilités.

Au départ du Cley, il s'agit de remonter le fond du vallon, pour une piste forestière assez large à proximité du talweg. Ici c'est la "serre islandaise" et la neige en quantité ressemble à des amas de bouillasses humides!

Peu à peu, la piste cède à un fin sentier tracé la veille par la bubu's band : l'occasion pour nous de vérifier en bons inspecteurs des travaux finis les talents de traceurs de nos C2Cistes amateurs de forêts belledonniennes.

De la forêt ? Et comment ! Une trace bien vulnérable, bien raide par endroit, étroite, engoncée dans un manhattan de sapins tous plus serrés les uns que les autres!

Ca c'est une grande clairière, la toute première :


Après plus de 600m de montée, comme ça, on finit par s'y faire!! Pour rajouter au décor bien dense, nous nous faisons dévorer de plus en plus par le plafond gris, et l'humidité ambiante approche bientôt les 95% d'HR, ça devient glauque...Ambiance!


Les plus 700m de forêt avalés, nous débouchons sur des landes avec une neige bien croutée, où la brume commence à donner des signes de fatigue...Aux abords du premier chalet de la Grande Valloire (dont l'accès se mérite, vous avez compris, au moins y a pas foule c'est déjà ça), nous pouvons enfin goûter à la générosité des lumières d'altitudes...sur ce sommet, ou dirait-on cette paroi esthétique, sans nom (contreforts des Pointes de la Porte d'Eglise, pour faire simple) :


Le premier chalet de la Grande Valloire ressemble à un petit caillou perdu dans ce désert minéral :


Nous entrons dans la combe de la Grande Valloire, dans une ambiance parfois un peu vaporeuse (des volutes de brumes chinoises, le poète Li Bai y aurait vu des tas de dragons blancs enroulés dans leurs ailes diaphanes...) sous les tronches rocailleuses et assez dominatrices de la Pointe de la Grande Valloire et du Rocher d'Arguille.


Le Rocher d'Arguille...un sommet très caractéristique depuis Chambéry, avec sa masse de gneiss solidement architecturé , un des leit-motiv du Blog des Chamoisards par ailleurs :


Baghi, en forme, entreprend le contournement du Lac Blanc :


Moon, comme perdue dans les grands espaces :


Ce matin-là j'avais oublié de mettre les doubles peaux sur l'avant des tibias...Confiant, le gars. Hé bien c'est pour ma pomme, après déjà 1350m de dénivelée, ça n'a manqué de faire mal! Heureusement Moon a pu me prêter des petits protèges tibias pour limiter la casse, je la remercie!

A l'attaque du glacier d'Arguille, la pente finale :


C'est un peu le congélateur là-dedans, ça ne voit pas beaucoup le soleil. D'autant qu'un bon vent laminaire vient nous cueillir avec une insistance un peu sournoise...

Cette pente assez esthétique, de 300m de haut, inclinée progressivement entre 25 et 35° est encaissée entre deux murailles gneissiques , un peu comme un couloir, pour ne pas dire un corridor, à cette échelle:


A droite, le Rocher d'Arguille, puissant, avec, comme vous l'aurez remarqué, un petit oeil de "rouille" où la concentration en fer doit être importante :


Un peu de soleil vers la fin ne fait pas de mal après les gifles du vent du nord :


La pente vu d'en haut :


Il faut déchausser dans les derniers mètres, dans une pente bien caillouteuse (bien belledonienne quoi...), pour déboucher au col d'Arguille.

Pris en photo par Baghi, à gauche votre serviteur, et à droite Moon :

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Une bonne pause picnic bien convivial !


Votre serviteur devant ce même Rocher d'Arguille, toujours et décidément !

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Après diverses réflexions, nous décidons de faire la boucle en descendant sur la Martinette par Plagne Vaumard. Il faut dire que l'idée de descendre la forêt dans la bouillasse n'est pas non plus des plus emballantes, vous l'aurez compris !


La Plagne Vaumard, je connais bien. Si les bonnes conditions sont de mises c'est très skiant. En haut, nous trouvons d'ailleurs une bonne moquette bien conviviale. Moon s'en donne à coeur-joie :


Tiens, il y a comme un air de déjà-vu :


Baghi, dans ses oeuvres :


En bas, ça commence à sentir la polenta, vu l'horaire légèrement tardif. Il s'agit de descendre dans la soupe et défonçant les boulettes des anciennes coulées de fond :

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Pour bien faire, il aurait fallu ramener les palmes et le tuba...


Ha ça c'est typique : j'ai inventé une nouvelle technique de descente dans la soupe, que le très observateur Baghi n'a pas manqué de remarquer :

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Je compte bien la faire breveter, je l'adresse à tous ceux qui comme moi, ne savent guère skier dans la polent' profonde !!

Ha Combe Madame...tu as un beau nom...et puis tu es très belle aussi :


Et rebelotte le border cross du bas de la Combe, que Baghi torche comme un lièvre, moi j'ai quand même compté quelques "cricccccccc", et quelques "cracccc" avec les petits cailloux qui ne sont guère aussi caressants qu'une moquette!


texte et photos © Nico Strider sauf les photos * ©Arnaud Foucher.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle élégance cette Moon!

Anonyme a dit…

^ signé ThomasR

Anonyme a dit…

C'est marrant comment Baghi ressemble à Visse sur cette photo !

Hydra