Rien de tel qu'une petite brume coincée dans une dépression karstique pour nous mettre dans l'ambiance d'une belle matinée d'automne dans le Vercors!
Texte Nico Strider ; Photos : cadre vert Nico Annapurna, rouge Sylvain Visse, blanc Nico Strider
Ce matin là, l'air est à peine frai, c'est encore les dernières bribes d'un été indien, ou d'un automne radieux, c'est selon...Choupi', Nico, Sylvain et moi, partons du hameau des Clots avec pour projet la traversée des très classiques mais non moins élégantes arêtes du Gerbier, dans le massif du Vercors, au-dessus de Villard-de-Lans.
Un week end Chamoisard-Vercoresque, puisque nous ignorons que François est non loin partant en falaise de Presles, dominer les gorges de la Bourne. Les petits jeunots que nous sommes avons préférés l'altitude!
Après une traversée bucolique en forêt avec un poljé des plus étonnants, nous abordons la combe Charbonnière aux pieds de la masse compacte de calcaire urgonien qui forme les crêtes du Gerbier, et le rebord oriental du massif du Vercors :
L'objectif est d'accèder à une brèche double, sésame de l'arête. Mais avant cela il y a un obstacle de rigueur : la masse calcaire est entaillée d'une unique grande fissure où se trouve une longue cheminée humide et avec des nombreux cailloutis au fond :
Texte Nico Strider ; Photos : cadre vert Nico Annapurna, rouge Sylvain Visse, blanc Nico Strider
Ce matin là, l'air est à peine frai, c'est encore les dernières bribes d'un été indien, ou d'un automne radieux, c'est selon...Choupi', Nico, Sylvain et moi, partons du hameau des Clots avec pour projet la traversée des très classiques mais non moins élégantes arêtes du Gerbier, dans le massif du Vercors, au-dessus de Villard-de-Lans.
Un week end Chamoisard-Vercoresque, puisque nous ignorons que François est non loin partant en falaise de Presles, dominer les gorges de la Bourne. Les petits jeunots que nous sommes avons préférés l'altitude!
Après une traversée bucolique en forêt avec un poljé des plus étonnants, nous abordons la combe Charbonnière aux pieds de la masse compacte de calcaire urgonien qui forme les crêtes du Gerbier, et le rebord oriental du massif du Vercors :
L'objectif est d'accèder à une brèche double, sésame de l'arête. Mais avant cela il y a un obstacle de rigueur : la masse calcaire est entaillée d'une unique grande fissure où se trouve une longue cheminée humide et avec des nombreux cailloutis au fond :
Casque de rigueur, nous ne sommes pas les seuls, il y a drolement du monde et le passage est plus ou moins scabreux! Nico, est encordé avec Sylvain et moi avec Choupi'. La cheminée compte deux pas assez délicats, dont le premier n'est pas protégeable et les prises étaient de plus en plus imbibées de la boue au fur et à mesure des passages, en cause le sol humide et terreux incrustant les semelles des alpinistes précédents. Nico, dans le passage, utilise astucieusement la corde avec la cordée précédente tandis que moi, sans protection dans le premier pas j'esquive un zippage de rigueur sur la boue d'une prise, en me disant que finalement les bras tiennent quand on leur demande de tenir!! Voilà qui me rappelle quelques frayeurs spéléologiques...
Après la cheminée, on accède rapidement à la lumière au coeur des édifices naturels, dans une belle ambiance calcaire :
Les deux passages à réequiper et une autre cordée passant devant, décalent notre progression et Choupi' et moi rejoignons Nico et Sylain sur la brèche, contemplant un paysage déjà grandiose:
Le cadre proche est élancé et préfigure déjà un peu du caractère aérien de la course, avec l'arête qui se profile derrière un petit ressaut herbeux :
Choupi' et moi abordons le premier ressaut dans des gradins très agréables sur un rocher très joli:
Nous sommes rapidement suivi par Nico et Sylvain, ainsi qu'un couple très sympathique, qui prendra plus son temps. Le ressaut passé, nous voilà sur le fil de crête, encore assez large au début :
Dire que nous marchons sur un ancien fond marin, corallien, sédimenté il y a 120 millions d'année.
L'ambiance devient plus aérienne, les perspectives se construisent, la roche devient plus compacte et le parcours plus ludique :
Voilà que l'on approche des premères zones étroites, à contre jour : le caractère effilé contraste avec les grandes étendues forestières des plateaux du Vercors.
Ah, le premier passage très effilé de la course, esthétique et pourvu d'excellentes prises :
La lumière rasante d'automne suggère juste la ligne de faîte, dessinant le cheminement comme un sentier d'or :
Arrivé dans la partie centrale, nous décidons de ne pas shunter une partie élancée et aérienne, pour ainsi dire au coeur de l'édifice, franchissant divers tourelles :
Le cheminement, dans la fraîcheur de l'ombre est restreint par l'étroitesse des passages, demandant une lecture en continue et un brin d'astuce, comme un jeu de piste grandeur "Nature". Choupi', au bout de ma corde laissée à 10-15m, concentrée au maximum, se faufille avec souplesse et douceur dans le dédale de tourelles calcaires...Tandis que Nico et Sylvain nous suivent de près, dans un rythme harmonieux qui semble nous convenir à tous.
Lumière rasante sur cette partie plutôt impressionnante, malheureusement shuntable, nous ne regrettons pas le (modeste) temps qu'il nous a demandé à la vue de son esthétique exaltante :
Nous voilà dans les parties sommitales, dominant le bassin grenoblois à la ville tentaculaire :
La fin de la crête réserve aussi son lot de passages effilés. Il y a une descente dans une petite brèche, puis la remontée très esthétique d'un ressaut jaune fissuré, plus simple qu'il n'y parait de premier abord, pour arriver sur ce qui semble être les zones "culminantes" :
Mais avant d'atteindre les rappels conclusifs, reste encore le rasoir, probablement le passage le plus célèbre de la course :
Ce passage est plus court que celui de l'Aiguille de la Vanoise, mais presqu'aussi impressionnant et en constitue une excellente introduction!
Nous arrivons dans une lumière de fin d'après-midi en bordure des rappels, se restaurant tranquillement le temps que la cordée précédente fasse passer tout le monde. Puis j'équipe la descente avec ma corde de 25m, sortant la réserve qui était comprimée dans le sac.
Et c'est parti pour un très beau rappel qui nous laissera un excellent souvenir :
Arrivé en bas sur la brèche (fin des difficultés) j'immortalise mon ombre sur le calcaire avec au lointain les Grandes Rousses :
A gauche, on distingue un rappel plus petit tandis que Sylvain termine le cycle des descentes par quelques galippades lyonnaises :
Un petit parfum de rosée de Provence sur les calcaires du Gerbier alors que nous entamons la descente dans un vent un peu frisquet :
La team s'enfonçant dans la sombre forêt où la nuit va nous engloutir...
Après un petit fourvoyage de rigueur dans la forêt la nuit, nous nous retrouvons au hameau des Clots laissant notre 69ard partir au lointain, vers quelques horizons rhodaniens, alors que Choupi', Nico et moi filons vers le sillon alpin.
Dernier tableau de la journée, celui de Grenoble lorsqu'on descend de Saint Nizier, cette métropole de lumière, tentaculaire, démesurée...
Merci à tous pour cette belle sortie automnale, et je crois que je languis déjà pour la prochaine excursion de notre quatuor de choc!!
1 commentaire:
Ouais, bien belle sortie et course très esthétique, à faire et refaire !
Mais quand je vois le temps qu'on a perdu dans les embouteillages, qu'est-ce que ça doit être en plein été...?
Un très bon souvenir en tout cas, ponctué par la découverte des grattons : eh bien contrairement à l'idée générale, c'est vachement bon !!!
Annapurna
Enregistrer un commentaire