dimanche 15 juin 2008

La trentaine en Haute-Maurienne, à la Roche Michel

Par Sylvain Visse,

Et me voilà de retour dans mes montagnes d'adoption, à savoir la Haute-Maurienne : je crois bien que j'en suis amoureux. Ça doit être ça le coup de foudre. Pour mes trente ans, comme pour tous mes anniversaires, je pars avec Patrice, guide de Bessans et néammoins ami.....bon, j'avoue, pour mes anniversaires, je me décarcasse pas trop : je me contente de suivre, le tout agrémenté de quelques sessions pédagogiques.

J'avais reluqué depuis déjà quelques temps un p'tit couloir sympa, à Roche Michel, un sommet du vallon du Ribon, que l'on voit furtivement juste avant d'arriver à Bessans. En fait, le parcours se divise en 2 couloirs : un premier couloir de 300m à 40° en versant N de la pointe des Fallets, puis le couloir de Roche Michel proprement dit, avoisinnant les 50° au plus raide.

Jeudi matin, c'est parti, on remonte le long vallon du Ribon et on comprend vite que l'on va passer la matinée à jouer à cache-cache avec le soleil : disons simplement qu'à 5h c'est nuées, brouillards et humidité. Le vent de N annoncé par météo France est inexistant, de même que le soit-disant regel à partir de 2400m. La météo, c'est décidément une science aussi exacte que l'astrologie (cf également Comberousse)


Toutefois, cette danse solaire avec les nuages nous offre quelques belles lumières embrumées :



La Charbonnel est encore bien prise:



A l'approche du premier couloir, le soleil nous irradie de bonheur:



Euhh, non, finalement, je ne suis plus très sur ! :



Tiens, une plaque de glace avec de la neige tout autour : ben tiens, on va passer par la glace !! Moments pédagogiques :



Une fois passé le premier couloir, il s'agit de garder la courbe de niveau pour accéder à Roche Michel, qui ferme le cirque. Dans le tiers inférieur du couloir :



Finalement, je me sens pas trop mal, car le couloir est finalement un poil moins raide que ma dernière sortie avec Strider à Comberousse. Par contre la neige lourde à brasser, combinée avec les périodes de brouillard provoquant une sensation de désorientation, et bien ça fatigue le bonhomme tout ça !!

Enfin, on arrive au sommet. Le secteur est encore bien meringué :



Euh, vous aurez remarqué mon joli casque, assorti à la piscine olympique (faudra voir à le prendre si je vais un jour à la piscine, je vais faire sensation)

La Charbonnel, tout de blanc vêtue, est bien timide aujourd'hui:



Finalement vient le moment de la descente, avec une partie effectuée sur les fesses : le principe est d'accumuler une masse de neige sous les fesses, de façon à créer une luge naturelle.....très impressionnant car cela provoque une mini coulée de fonte et finalement, une fois la glissade terminée, le manteau neigeux roule encore sous nos pas.......ça m'a valu un réflexe de frayeur qui m'a fait déguerpir façon gazelle, alors que ça ne risquait rien du tout en fait !!


On redescend par un petit vallon parrallèle à celui de montée. Un coin ultra sauvage dans ce secteur déjà très peu fréquenté de nature. Une petite barre rocheuse en barre l'accès, et avec la neige pourrie, le passage d'un système de vires penchées se révêle assez expo !!

Une fois en bas, la nature dévoile enfin l'intégralité de ses charmes (houuuuuuu)......l'ironie alpine s'est une fois de plus jouée de nous pauvres petits hommes contemplatifs, et contents tout court, car encore une fois, la montagne n'en est que plus magnifique quand elle tarde à se dévoiler. On languit, on languit, tel est le lot du montagneux !!

Du coup, des chalets de l'Arcelle, dans le Ribon, on distingue le premier couloir, des Fallets



Ainsi que la superbe et paraît-il jamais parcourue arête relant Roche Michel au Mont Tour:



Sûr qu'avec un cumulonimbus pareil au-dessus de la tête, c'est pas aujourd'hui qu'on va y mettre le nez.

Et enfin, l'intégralité de la montée :



En fait la vue est trompeuse, car les 2 couloirs sont apparemment alignés, mais Roche Michel est à 200 bons mètres en retrait derrière.

Voilà, pour amateur de coin très sauvage, de sommet peu fréquenté, et de pentes raides tout à fait abordables, c'est une course vivement conseillée, que l'on peut enchaîner par une traversée sur le Lamet et la Pointe Ronce (c'était vaguement notre objectif initial, mais plus que la météo incertaine, c'est le regel quasi nul et le brassage maximum qui nous ont dissuadés)

A une prochaine en haute Maurienne !!



Sylvain Visse.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah que j'aime ce coin là. Merci Sylvain, et encore joyeux anniversaire (en espérant que depuis vendredi, tu aies eu le temps de décuver...!!! :) ).

Annapurna

Anonyme a dit…

Ouaip, aucun excès de ce côté-là, j'ai trop donné le WE d'avant, avec coup de froid sur la digestion en prime, une horreur !!

Du coup, je consacre ma santé estivale à la montagne, c'en est que plus sain !!

Visse

pastriste a dit…

wooooh c'est super beau , des couloirs magnifiques dans de très belles montagnes çà me file envie....

peut être un jour...soupir


pastriste

Anonyme a dit…

C'est sûr , cela fait plaisir de voir un peu d'alpi dans ce coin des Alpes....même si ce coup ci il y a pas d'histoire de bouffe !

Hydra