Premier Mont blanc pour Pastriste et sont groupe d'espagnol de Valence.
Voie Normale 25-26 Juillet 2009
Encadrement bénévole : Patrick Entraygues (pastriste ).
ma troupe d'apprenti alpiniste ibérique :
Javier Lizcano Gutierrez, José Catala, Franscico Olmos.
Samedi matin 13h30 départ en solo de la gare du Fayet.
J'avais prévu de faire tout seul la voie normale du Mont Blanc depuis Tête Rousse.
Les circonstances ayant voulu que je me retrouve seul à Chamonix.
La semaine qui vient de passer fut en plus une alternance de coup de vent et de forte pluie.
Heureusement entre mes rendez vous avec la Fondation Yves Pollet Villard et Sunar Bahadur Gurung le guide UGIAM patron de l'agence Trinetra pour préparer mon projet d'expédition en 2010.
Ma visite des archives de l'ENSA pour trouver des documents au sujet du Pathibhara Chuli.
Enfin j'ai pu rencontrer Christophe Cabrol (Tof74), ex monsieur Sportiva France, dans sont atelier de Cordonnerie, dont je remercie au passage la gentillesse et serviabilité alors qu'il était visiblement plus que débordé de travail.
Un peu de shopping matériel, pas mal de séjour à la maison de la montagne ...l'espoir jailli en fin de semaine car le weekend du 25 26 juillet s'annonçait anticyclonique à souhait sur le Mont Blanc.
Après quelques Coup de fil au diffèrent refuge pour rechercher une place miraculeusement libéré par des désistements. Le miracle se produit, Tête Rousse, répond, et me demande de rappeler le lendemain...où à huit heures du matin j'ai enfin une place pour moi.
C'est parti pour la voie normale du Mont Blanc en solo.
Une évidence , le pic de Bionnassay domine par sont élégance ce versant du Mont Blanc.
En fait on ne voit que lui.
Terminus du train au nid D'aigle. Les bouquetins sont partout sur le chemin et visiblement habitué à la foule, se laisse facilement approché.
Glacier de Bionnassay et Face Nord de Bionnassay.
Vue sur les Aravis et la vallée de Sallanches.
Première vision sur le refuge de Tête Rousse.
Le Bivouac de Tête Rousse de l'autre coté de la langue glacière .
Le coin à JC :-) ( merci Hydra pour le rectificatif )
Derrière c'est le refuge.
Le Grand Couloir du goûter , franchement j'étais loin de me douter à quel point cette traversée
de ce couloir peut être dangereuse. Le lendemain je serait vite fixé sur cette cochonnerie.
Très belle vision que le nouveau refuge de Tête Rousse dominer par le splendide pic de Bionnassay.
Des drapeaux à prières sont là pour nous accueillir.
Accueil sympathique au refuge, des nepalais sont aussi parmi le personnel de cuisine.
J'en profite pour tester la bière au nom du refuge. Très bonne malgré qu'elle soit périmé depuis avril.
Auparavant lors d'une discussion avec des habitués de la voie normale et du Mont Blanc, j'ai pris la décision d'écouter leur conseil et me lever seulement à 4h du matin au lieu des 1h30 que j'avais prévu.
Car lorsqu'il est annoncé un beau temps anticyclonique total avec un isotherme à 4200 m toute la journée, avec moins de vent l'après midi que le matin.
Un isotherme -10 à 5300 m.
C'est une solution plus sympa pour éviter la cohue du petit matin.
Le contact est très bon avec les espagnols alors ils me demandent à quelle heure j'ai prévu de me lever.
4h...eux aussi....du coup ils m'invitent sur leur corde.
J'avais pris mon baudrier par sécurité , alors c'est ok.
Me voila donc avec un groupe de 4 espagnol de Valence.
Nuité dans le dortoir Makalu , tout est fait pour évoquer le Népal ici.
DIMANCHE 26 Juillet 2009 :
Les frontales ne vont pas servir longtemps ce matin.
Car vraiment c'est pas des rapides les Valencians.
En fait ils sont aussi lent que bon vivant, leur gentillesse compense et aide à patienter un poil...rires.
Un des quatre espagnols restera au refuge car barbouillé et malade .
C'est donc à l'aube que nous arrivons devant le fameux Grand Couloir du Goûter.
Nom de Zeus c'est que c'est un véritable tir au pigeon cela n'arrête pas de dégringoler...et pas du petit calibre....et....un gros bloc rebondit et vient pardessus mon abri rocheux taper sur mon sac à dos....oups !
Retraite .....on attends que ça se calme....et surtout que les derniers maladroits plus haut soit monté au refuge du Goûter.
José fortement impressionné par le danger reste malheureusement tétanisé au milieu du couloir plus de cinq minute....Il n'est pas le seul. Il y à un autre groupe composé d'anglais et Belge dont un des gars est aussi tétanisé par la trouille que José.
Ce groupe est mener par un Belge qui vie à Genève dont il à attrapé l'accent.
( Smet comme nôtre Johnny national , sympa le gars on vas se voir assez souvent...point commun ....sa troupe est aussi ploum ploum et traine pattes que la mienne. A tout les deux on vas avec nos troupes exploser les temps en multipliant par deux les heures donné sur le topo de la voie normale. Comme moi il prend la chose tranquillement et avec philosophie. On en rigole même).
Mais bon les conditions étaient tellement idéale qu'il y avait aucun soucis à se faire ......vraiment le grand beau nous menaçait sérieusement...d'ailleurs à nôtre retour nous avons croisé des cordées qui montaient tardivement vers 18h pour faire un bivouac au sommet du Mont Blanc.
Le Mont Blanc ne pouvait pas se montrer plus accueillant pour nous tous ce jour là....je l'en remercie très sincèrement !
Smet et moi même devront retourné au milieu du couloir pour amener à bon port de l'autre coté nos retardataires......et bé....on aurait pu jouer au loto.....pas une seule pierre n'est tombé lors de ses minutes interminables !
L'arête effilée de Bionnassay me laisse rêveur, un jour peut être ?
Francisco ( le Marathonien ) est très malade depuis le refuge de Tête Rousse il à vomit plusieurs fois et à mal au ventre. Il arrivera très tard au refuge de l'aiguille du Goûter.
Je lui donne du smecta pour sont estomac.
Dans son état il ne peut pas continuer....nous décidons de faire une cordée de trois pour le sommet.
Nous avons pris beaucoup de retard depuis ce matin.
C'est l'affluence , sa parle toute les langues, très cosmopolites ce Mont Blanc.
On voit de tout , anglais , slaves, italien , allemand , Suisse, japonais....et beaucoup d'espagnols.
Les français sont très minoritaires.
Quand je pense qu'on m'as déconseillé de monté avec mes Spantiks , j'en suis à mon cinquième type en Spantik dans le coin. Un Suisse me dit j'ai pas autre chose à mettre que mes Spantiks.
Il reconnait avoir très chaud dedans.
J'ai suivit les conseils et opté pour les Népal Trek Evo avec de grosse chaussettes avec un isotherme à 4200 m cela sera largement suffisant.
Mais d'un coup je reste scotché devant moi à table un asiatique est chaussé avec des Everest de Millet ! Pauvre bougre il doit transpiré comme tout dans ces grosses pour expéditions.
Bon je monte tout seul sur la croupe qui domine le refuge , c'est qu'ils sont vraiment long à s'équiper mes espagnols ...du genre à s'y reprendre à trois fois pour mettre les crampons.
Le spectacle est vraiment superbe depuis la corniche , je découvre le Dôme du Goûter et le lieu de bivouac autorisé.
Le camping le plus haut d'Europe......le Lendemain au Nid D'aigle j'ai discuté avec des campeurs du Goûter...Ils ont pas dormit une seconde sous la toile. La nuit à tenir la tente pour pas qu'elle se barre....
Après un temps interminable à attendre , je descend voir ce qui se passe au refuge ?
Enfin on y vas , d'abord en libre pour la monter au Dome du Gôuter.
C'est hyper large , les crevasses sont toutes recouvertes, la trace est un véritable boulevard laissé par les nombreuses cordées qui descendent du sommet.
A mis pente du Goûter il est évident que Francisco ne tiendra pas le coup , il est de plus en plus lent.
L'embellie obtenu grâce au sachet de smecta était illusoire , je m'en doutait un peu, Javier aussi.
Javier et moi même nous sommes loin devant lorsque nous arrivons au col du Dôme pour descendre au col de Vallot.
Les choses sérieuse vont bientôt commencer , Vallot , les bosses du Dromadaire sont devant nous et derrière avec sa masse imposante le Mont Blanc.
Avec Javier nous attendons un moment , puis seul José apparaît et nous rejoint il est éprouvé car il à visiblement forcé pour nous rejoindre lorsque Francisco à fait demi tout trop malade.
Petite pause, nous reconstituons une corde de trois...C'est toujours moi qui vas encore se coller à passer en tête...il est évident qu'il y a pas trop le choix je suis le seul à avoir l'expérience et les compétences pour cela, faut que je m'y fasse suis dans la peau d'un guide ou accompagnateur montagne.
Le Mont Blanc et le destin m'ont refilé un sacré défi.
j'avais prévu de monter tout seul, au lieu de cela, c'est une responsabilité bien plus grande qui me tombe dessus, premier de cordée et chef d'un groupe de parfait inconnu et débutant.
Si il y à un pépin c'est sûr c'est moi qui devrai rendre des comptes...mais bon suis un gars de parole et j'ai mis le paquet pour que tout se passe bien...et la clémence de la montagne y est aussi pour beaucoup.
Observatoire Vallot
Bon il est temps de faire passer les espagnols de poussin à poulet de grain ....je leur balance l'abc au plus vite.
Tout y passe (crampons, corde tendu , ne pas marcher sur la corde au moins 20 fois, mettre le piolet en amont ,le bâton en équilibre en aval, marcher droit sur l'arète, planter le manche du piolet devant soit avant de faire un pas etc.....ouf !
Je vous laisse deviner le jus que j'ai donné pour faire entrer tout çà dans les têtes.
Heureusement ils ont confiance en moi et discute pratiquement pas mes consignes. Et çà c'est un compliment que je tiens à leur faire, c'est important pour progresser cette qualité.
Miage et Bionassay
Première bosse.
Pause après la dernière bosse.
La dernière ligne droite sur l'arête menant au sommet. Il est 17 h le 26 juillet 2009.
Les point de vues du sommet du Mont Banc .
Il est pas le seul , après 10 ans je suis enfin au sommet .
En 1999 j'étais un bleu complet et on m'avait monté la tête pour que je complète le groupe qui voulait faire le Mont Blanc .
Le guide m'avait ramené à toute vitesse depuis le pied du Mont Blanc du Tacul.
J'étais mortifié de honte à l'époque et j'avais ramené une belle inflammation pulmonaire.
Et ce 26 juillet 2009, c'est en leader de groupe et premier de cordée que par la voie normale
en ce bel après midi que j'ai fini par mettre les pieds au sommet du Mont Blanc.
Une belle revanche pour moi et Javier....Le Mont Blanc nous fit une belle fleur ce 26 juillet 2009.
Javier sorti une fiole de gnole pour fêter nôtre succès, c'est super bon !
J'en prends une seconde rasade et José aussi. Javier me dit c'est du Paxtaran !
(la gnôle des Basques, excellente).
Deux types très bien José et Javier , ils me disent que sans moi ils n'auraient jamais fait le sommet. Content de voir qu'ils savent être reconnaissant et sont conscient de la grande chance qui pour eux m'as fait joindre à leur groupe. De mon coté aucun regret je suis plutôt fier du boulot, mais il reste toute la descente jusqu'à l'aiguille du Goûter puis Tête Rousse. Et je vais la cogiter et planifier très longuement dans ma tête.
José et Pastriste Javier et José.
Loin derrière le Suisse et le Cervin, au premier plan les Grandes Jorasses .
Il faut bien descendre .....
Les troupes sont fatigués , il faudra faire de longue pause, nous ne sommes pas pressé car nous retournons dormir et mangé au Goûter ce soir. Puis l'ambiance est magnifique.
Javier loin devant moi rejoint la corniche qui domine l'aiguille du Goûter.
Le Belge Suisse me demande d'annoncer le retard du groupe Smet au refuge, il est vrai nous sommes pas loin des heures de repas.
Lundi 27 Juillet :
Pas de photo pour la descente le lendemain, nous sommes fatigués et il faut faire gaffe aux rochers. Cette fois j'ai tout mitonné pour préparer la descente de l'aiguille au matin.
Je bricole des longes avec mousqueton ou dégaine , je fourni une sangle , deux mousquetons.
Après on coupe une cordelette pour faire d'autres longes.
Paré pour la descente sur les cables...on ne mettra pas le crampons sur ce terrain mixte, ils ne sont pas assez à l'aise en crampons pour ne pas faire partir une tonne de caillou.
Arrive le fameux couloir , un groupe de filles ( qui ont rangé leur casque dans le sac ) traverse.
Et elles s'en prennent un paquet sur les sacs et les fesses, les cuisses...ça crie !
une pierre siffle à coté de la jolie tchèque...elle à du pot , sans le casque c'était fini.
Bon cela se calme, Javier et Francisco plus courageux que José traverse très vite sans problème.
Reste José mais j'ai prévu avec lui le coup....je l'attache par ma sangle sur mon baudrier.
Crampons aux pieds tout les deux c'est pour rassuré José.
Plus rien ne tombe, un et deux c'est parti , je fonce au pas de charge, tout droit , faisant la sourde oreille au supplique de José " A moment ! A moment !
Je réplique" no time for a moment ! its your life !
Incroyable moins d'une minute on est sur les rochers d'en face.
Un gars en anglais me dit " good job ! " .
Puis je lève la tète et surprise je voie Sunar Bahadur Gurung, juste au dessus de moi.
Il observait depuis un moment toute la scène.
Il me dit c'est pas prudent il y en as qui mettent pas les casques ici !
Il à dut voir les filles.
Puis il me dit " tu as fait le Mont Blanc "
Oui hier avec les espagnols !
Sunar : Ok c'est bien, nous on y vas !
Je vois qu'il est avec un jeune client .
Il à raison il ne faut pas trainer dans le coin.
De retour à Tête Rousse , José tout content me paya un repas copieux pour me remercier.
Il est tard j'ai explosé mon planning depuis très longtemps.
Je quitte à regret les espagnols car il faut que j'attrape un TMB au plus vite.
Je descend comme un dingue mais trop tard j'ai loupé de peu un tramway.
Le guide que j'avais doublé me dit" je m'en doutai que tallais le rater, car il faut se faire enregistrer à la caisse avant".
J'avais les boules car à la caisse les deux tramway suivant étaient signalés complet Full jusqu'à 18h compris, oups !
Je m'approche du guichet la mort dans l'âme , puis la fille me dit vous revenez du Mont blanc !
Moi surpris oui....elle me tend un ticket de retour pour 15h30.
Avec le recul je comprends qu'elle à vu mon visage .
C'est vrai c'est facile de nous reconnaître, on as tous la marque du Mont Blanc sur le visage.
Pour les alpinistes de retour du Mont blanc des places sont toujours gardés dans le Tramway.
Dans le TMB j'ai une grande discussion avec un guide au sujet de ce couloir maudit.
Pourquoi aucune protection permanente comme un tunnel paravalanche en béton ? Réponse : Pour conserver le caractère haute montagne au Mont Blanc . Cette réponse me laisse perplexe ?
Une longue route m'attendait pour d'abord descendre chez des amis en Auvergne
(arrivé 1h du matin)...puis revenir chez moi le jour suivant à 1h du matin aussi.
Et reprendre le boulot à 9h...argh !
J'ai attrapé un vilain coup de fatigue et d'herpès ....un joli contrecoup...bon çà vas maintenant.
Je suis resté en contact avec Javier ...Il m'as envoyé un mail de Malaisie me disant qu'il était lui et José partant pour venir avec moi au Népal en 2010.
Quand je vous dit que le destin et la montagne m'ont joué un joli tour .
Franchement j'étais loin de m'attendre à tout çà !
signé Pastriste ( Patrick Entraygues )
NB : Bon il est tard si il reste des fautes cela donnera toujours l'occasion à certain grincheux de faire le commentaire super sympa que j'adore....c'est plein de fautes....peut être mais c'est plein de gentillesse, de dévouement et de passion ...et pour moi c'est l'essence de la vie.....le reste.....
5 commentaires:
J'ai bien lu, tu veux un tunnel paravalanche pour éviter de risquer de se prendre une pierre dans le couloir du Goûter ?
Certes les Alpes sont pas mal équipées, notre société demande de la sécurité (tiens tiens...), mais il y a là un bon sujet pour C2C !
Sans déconner, il aurait fallu baillonner Newton à sa naissance, quel con celui-là...!!!
Et puis non, sans façon, les gueux qui restent au milieu, ça fait parti du folklore local, faut pas arrêter ni les enlever... :)
Ben, tu as du vivre un bien drôle de week-end...
Merci pour les photos et pour ton récit fidèle à la "prose pastristienne" !
Et puis bravo quand même !
Hydra
PS : pour le coup du bivouac de JC, si j'ai bonne mémoire, c'est à tête rousse qu'il avait bivouaqué.
C'est quoi des "spantiks " ???
Albk
Le problème est que le Mont Blanc est un sommet que grimpent certaines personnes qui ne vont jamais en montagne et n'y iront plus jamais. C'est l'attrait du toit de l'Europe (qui de toute façon est l'Elbrouz). Des cohortes de candidats au suicide se pressent donc dans le couloir. Pour les vrais montagnards, n'est ce pas Patriste, il existe d'autres paradis, dans les Alpes et les Pyrénées... Un Vignemale, une traversée de la Meije, cela a une autre gueule.
Ah au fait !
A ta question, "c'est quoi ce sommet côté italien ? "
La réponse est :
- Aiguilles de Tré-la-tête, au premier pla,
- Aiguille des Glaciers, au second plan
Hydra
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