mercredi 30 janvier 2008

Un air de printemps au Rognolet

Une belle lumière inonde déjà les versants Sud et Est de la Lauzière alors que Fred et moi nous nous dirigeons vers la combe du Plan, objectif le pic du Rognolet, culminant à 2659m.

Une bonne couche de neige tassée et compactée était déjà présente à Celliers et force est de constater que nous sommes pas les seules à y avoir pensé!!

Une douce lumière rasante sur les pentes d'arcos, image archétypale de l'esthétique hivernale s'il en est.

La voilà, notre combe du Plan : c'est probablement l'une des plus larges et des plus progressives de la Lauzière, et après le WE c'est devenu un vrai champ de traces : quel massacre, on se croirait dans les Aravis. Mais bon, aujourd'hui ça reste plus calme et puis ça n'empeche pas le plaisir!

La montée est tout ce qu'il y a de plus agréable, on se laisse aller de virages en virages, bercer par cette lumière forte qui finie par se transformer en un véritable caniard printanier!

Montée finale du Pic du Rognolet en vue. La fin, plus raide se fait à pied, rien de bien méchant.


La splendide et délicate crête de neige sur la Roche Noire que nous commençons sérieusement à dominer de plus en plus en altitude.


Au passage un petit élément du patrimoine géologique locale, le très beau granit de la Lauzière, plus grenu que celui de Belledonne. A noter pour ses amoureux qu'il est question actuellement à la DIREN d'un classement loi 1930 de la chaîne de la Lauzière et de ses granits. Distinction et protection qui me semble à la hauteur de ce qu'est ce fabuleux patrimoine hérité des forces géologiques.


Ca y est le Grand Chateau et la Roche Noire sont devenus tout petits alors qu'on se rapproche du col de Montartier, non loin du sommet. La vue sur la Vanoise, juste en face, est prometteuse.


Grands espaces, grandes pentes, et lumières de printemps!


Et voilà le ressaut sommital, voyez le petit mur à 40° puis l'arête sommitale très sympa.


Au dessous de nous il y a une selle qui nous permettra à la descente de basculer dans la combe de Bridan, afin de faire une boucle!


Fred attaque le mur. Son franchissement fut assez trivial, il y a de bonnes marches et la neige est déjà bien transfo.


Et voilà après une petite arête de neige facile, le sommet. En skirando, on ne va pas jusqu'à la Croix 10m plus loin, car c'est plutôt alpin, le brin de corde chaudement apprécié.


Fred arrivant au sommet


La vue est superbe notamment ici sur la Grande Casse, le Cheval Noir. Je rajouterai aussi le Mont Blanc et le Cervin qu'on voit presque en entier!


La ligne de crête sommitale avec la selle où nous allons manger et au fond la puissante chaîne de Belledonne.

A gauche la Grand Pic de la Lauzière, avec son glacier, déjà gravi par votre serviteur à droite.

Après avoir bien mangé (et gouter le très bon diot cru produit par le beau frère à Fred), c'est le temps de la descente. Le passage du mur à 40° sur de la transfo presque soupe demanda un peu de dérapage sportif pour frayer son chemin et obligation de passer un par un. Les pentes en-dessous, moins revenues étant assez agréables mais déjà presque trop réchauffées.

Et voilà que nous basculons sur la combe du Bridan.

Celle-ci est exposée NE dans sa partie haute, et est encore hivernale dans son fonctionnement. On y trouve une très agréable neige dure avec dessus une fine couche de poudre légèrement soufflée, le tout étant assez bien skiable!

Fred, sous les abrupts du sommet du Rognolet.


La lumière plus étalée, plus rasante, y est aussi tellement plus belle! La pente étant sensiblement plus raide et plus mouvementée que la combe du Plan, le ski y est plus intéressant. Un vrai bonheur qu'on a pas manqué de savourer.

La petit combe dans la grande combe, d'où la lumière vient à peine d'arriver, un contre-jour est né. Instant de grâce.


Nous arrivons au creux de la combe, au pied du Rognolet (à gauche), en un grand plat (à droite) où nous retrouvons le soleil et les conditions printanières : une neige bien transfo.


Fred, perdu dans une grande pente de neige transfo entre quelques petits "survivants" de la rigueur climatique, ou bien quelques profiteurs du changement?


Et voilà déjà le bas de la combe où la neige s'apparente un peu à de la polenta par endroit. Je vais même trouver le moyen de racler à un court instant alors que c'est quand même plutôt bien bouché. Suffira ensuite de rejoindre la route et le joli hameau de Celliers-dessus.

Pour un rando, quelle superbe boucle, que du bon ski, mais un peu d'étonnement quand même, non pas sur la quantité de neige, mais sur son caractère sacrément printanier!!

merci à Fred,

Texte et photos Nico Strider,

dimanche 27 janvier 2008

Retour à la montagne...d'Outray

La différence entre le Rocher des Enclaves et la montagne d'Outray, sa petite soeur, c'est cette belle crête sommitale toute fine de la montagne d'Outray, alors que les Enclaves, c'est plutôt un plateau très massif.

Les deux sommets sont dans le Beaufortain, au-dessus d'Hauteluce, près du Mont Blanc, versant Tournette, le plus secret. L'année dernière, j'avais visité deux fois les Enclaves, cette année pour ma reprise après entorse ce décembre, je décide de visiter cette montagne plus secrète que sa voisine, mais très belle aussi.

Nous voilà Joce, Fred et moi, au hameau des Granges remontant les pentes de neige à l'ombre avec pour vue plus ou moins éloignée deux sommets du coin : La Légette du Mirantin (à gauche), magnifique face très convoitée des skieurs de rando, et l'Aiguille Croche (à droite) très convoitée aussi mais par les skieurs hors-piste!!


Le passage de la forêt n'est pas coton, on contourne une pente verglassé d'arcos, appelée le "mur", par un sentier très peu enneigé, du fait de la densité du couvert végétal. Après quelques déchaussages pénibles, on abouti après 2,3 clairières, à la zone d'estive, au niveau de la commanderie, où l'été il doit y avoir un bel alpage.

On vient trouver assea rapidement le soleil et avec la reflection de la neige, ça devient très vite le caniard version hiver. Les chalets sont très beaux, et la lumière encore un peu rasante est pure et découpante.



Nous entrons progressivement dans la combe de Sallestet, vallonnée avec des bosses et des creux, micro-reliefs typiques du secteur, très semblable aux Enclaves.



Après une petite selle avant l'attaque de la combe supérieure avec le col, on découvre, majestueux, le Mont Blanc.


Un coup d'oeil sur un dernier survivant sur une pure pente et voilà qu'on attaque le défilé un peu profond qui va nous conduire, tout comme un corridor, au col du Sallestet.


Le jeu de lumière y est particulièrement beau. Joce qui est en super forme nous devance largement.

Remontant une trace bien raide (qui a oublié de faire des conversions, pourtant bien utiles!!), on approche la pente finale du col, toujours aussi pure, franchement superbe. Il y a une poudre qui en dit long sur le plaisir pour la descente.


Et nous voilà à 2100m au col, face au Beaufortain roselandais et tarin, et face aux Ecrins au fond. Toujours pas de vent, et quel calme!


La crète de la montagne d'Outray est plutôt escarpée et on ne visite généralement qu'une éminence à 2320m. La montée finale n'est pas très raide mais par contre il y faisait très chaud, vu l'exposition plein E.


L'arrivée au "sommet" est très élégante et toujours agréable.


Le temps d'un petit coup de fil intempestif pour Fred!



Pas con cette trace qui choisit au plus élégant:



Et voilà les summiters devant le Seigneur des Alpes, très proche!

Moi je trouve que le Mont Blanc est nettement plus beau de ce versant que vue depuis les Aravis, plus éloigné qui plus est.

Allez un petit coup sur les "grands" locaux :
(haut à gauche) Le Mont Charvin (Aravis)
(haut à droite) Le Mont Blanc, bien sur
(bas à gauche) Le Mont Pourri (Vanoise)
(bas à droite) La Pierra Menta (et au fond le Chasseforêt pour les intimes)



De la montagne d'Outray on voit également très bien la vallée du Doron entre Beaufort et Albertville, et la combe de Savoie, que domine les Bauges.


Au niveau de la vue très locale, on voit à gauche, le plateau caractéristique du Rocher des Enclaves, où il y avait beaucoup de monde, et à droite le Lac non-gelé du Roselend, avec son barrage.


Votre serviteur :
On entame la descente. Après quelques zones légèrement soufflées, c'est une très bonne poudreuse légère qui nous attend.

Joce au col du Sallestet:

La partie de plaisir fut juste en dessous du col dans la combe, une pure merveille cette neige, l'occasion de godille marrante.

Bon il y a juste la remontée de la selle qui casse un peu la descente:

Arrivé de nouveau à la commanderie, on trouve une neige plus transfo mais assez trafollée et donc pas géniale mais ça tourne pas trop mal.

Le passage de la forêt est pénible, l'occasion de bonne raclure de semelle!

Très beau chalet du beaufortain, très typique!!

Vers le bas, Joce et moi, avons essayé de descendre le mur, mais son milieu d'arcos est dégradé, la neige était toute raclée par les passage précédents, découvrant racines et verglas, et le passage étant raide et surtout très étroit, ce fut pas génial, donc à déconseiller à l'avenir, sans grand intérêt et détériorant le milieu pour sa repousse.

Par contre les pentes du bas furent très agréables quoique pas assez raides, sur une moquette sympa avant d'atterir directement sur la route!

Pour une reprise, je crois que ce fut un super choix et un bon souvenir en perspective!!

Merci à Fred et à Joce pour ces bons moments,

Texte et photos Nico Strider