Le Mont Blanc, versant innominata, dominant le Val Vény, tôt le matin
Hydra est arrivé la veille chez moi à Montvalezan pour commencer son séjour annuel en terres alpines. Par la proximité de l'Italie, du Val d'Aoste et du Mont Blanc (Courmayeur à 45-50min) nous allons pouvoir envisager en 4 jours deux sommets avec nuits en refuge. Le manque d'entrainement (je commence à peine la saison) et les fortes chaleurs nous ont fait préféré des sommets faciles mais très intéressants par la beauté de leur découverte. Je vais conter le premier et je laisse le plaisir à Anthony de conter, dès qu'il aura le temps, le second.
Je ne vous présente plus la grandeur absolue du Val Vény, aux proportions quelque peu himalayennes...La montée au bivouac Rainetto fait 1300m, elle est raide, de plus en plus raide, en fait, et exposée plein Sud...ce pourquoi nous décidons de partir tôt, le plus possible à la fraîche.
Après la longue remontée de la route carrossable sous la moraine du glacier de Miage, nous arrivons à l'entrée du "Marais" de Combal, devant une échine calcaire appelée "Pyramides Calcaires" (en quelque sorte l'aiguille de la Vanoise locale...)
Je ne vous présente plus la grandeur absolue du Val Vény, aux proportions quelque peu himalayennes...La montée au bivouac Rainetto fait 1300m, elle est raide, de plus en plus raide, en fait, et exposée plein Sud...ce pourquoi nous décidons de partir tôt, le plus possible à la fraîche.
Après la longue remontée de la route carrossable sous la moraine du glacier de Miage, nous arrivons à l'entrée du "Marais" de Combal, devant une échine calcaire appelée "Pyramides Calcaires" (en quelque sorte l'aiguille de la Vanoise locale...)
Après avoir longé le marais à l'ombre, c'est parti pour cette fameuse montée assez soutenue, mais qui reste tempérée au début. Comme on peut le voir, le marais est un ancien lac comblé par des apports sédimentaires importants.
Lumières du Val d'Aoste et chaleur au rendez-vous....
Dans la partie centrale, la montée devient bien raide et assez minérale, dans des terrains morainiques pas toujours très confortables.
Puis c'est un enchainement de dalles plus ou moins couchées avec une ou deux petites cheminées plus ou moins ouvertes...
Avant d'apercevoir le fameux bivouac, perché à 3045m d'altitude...
Montée bien méritée impose picnic et repos...Devant le Mont Blanc, très, très proche...Le Petit Mont Blanc, lui, est juste au-dessus. Son sommet s'atteint par une croupe glaciaire des plus débonnaires (pas de crevasses, 30°max). Petite course facile bien sympa pour démarrer.
En face de nous, à gauche le Bério Blanc (la pyramide noire!), et le très caractéristique glacier du Ruitor, assez massif, puis les sommets des Alpes Grées.
Dans ce coin, on y trouve souvent plus d'étagnes et de cabris que d'êtres humains, la fréquentation étant assez modérée en ce jour. Ces biquettes sauvages des montagnes ne sont guère farouches, plus ou moins apprivoisées...très curieuses des hommes, notamment en ce qui concerne les provisions...
Nous faisons la sieste paisiblement au refuge. Pendant ce temps, un membre d'un groupe de jeunes italiens essaie une nouvelle invention (qui risque de faire fureur) : le crampon-raquette avec du carton. Prenez un crampon classique, remplacez les anti-bottes pour une feuille de carton au format d'une petite raquette dans laquelle les crampons passent au travers...Nous émettons des doutes sur l'efficacité du procédé mais en tout cas, on peut en conclure qu'on a pas encore tout inventé. Ils reviendront bien tranquilles du sommet.
La sieste étant faîte, vers 16h30, nous décidons d'aller mordre un peu la glace qui apparaît sur l'essentiel de la surface du glacier, sauf les côtés. La glace, très travaillée par l'ensolleillement et la chaleur, est tellement facile à cramponner que nous allons tout simplement faire le sommet.
Nous faisons la sieste paisiblement au refuge. Pendant ce temps, un membre d'un groupe de jeunes italiens essaie une nouvelle invention (qui risque de faire fureur) : le crampon-raquette avec du carton. Prenez un crampon classique, remplacez les anti-bottes pour une feuille de carton au format d'une petite raquette dans laquelle les crampons passent au travers...Nous émettons des doutes sur l'efficacité du procédé mais en tout cas, on peut en conclure qu'on a pas encore tout inventé. Ils reviendront bien tranquilles du sommet.
La sieste étant faîte, vers 16h30, nous décidons d'aller mordre un peu la glace qui apparaît sur l'essentiel de la surface du glacier, sauf les côtés. La glace, très travaillée par l'ensolleillement et la chaleur, est tellement facile à cramponner que nous allons tout simplement faire le sommet.
C'était une bonne idée, car le versant qui nous intéresse est éclairé seulement l'après-midi, et celle-ci finissant, la lumière devient très belle pour la photo. En témoigne, le superbe glacier de la Léé Blanche :
Rien de bien méchant :
50 min plus tard, nous voilà au sommet, avec, mine de rien, 1750m de dénivelée dans les pattes la même journée, la sieste laissant une agréable parenthèse. Quelques cailloux pourris nous accueillent pour les 20 derniers mètres.
Le Seigneur des Alpes, dans son versant le plus secret :
Les chutes glaciaires des glaciers du Dôme et du Mont Blanc impressionnent :
Elles viennent alimenter le grand glacier de Miage....En face, le Dome du Gouter, surmontant la voie italienne.
17h30-18h sur le sommet, et totalement zens, c'est assez insolite !
A la descente, nous jetons un coup d'oeil le couloir d'accès au glacier du Petit Mont Blanc et les rimayes/pentes de l'orientale de Trélatête : tout ce petit monde accuse le coup de la sécheresse et la chaleur de cet été 2009, c'est déjà très avancé.
Puis c'est une descente très amusante au bivouac, ou finalement nous serons seuls pour le repas du soir. Les lumières du soir rasent l'Aiguille de Combal :
Quelque part, sur le glacier du Mont Blanc :
L'Aiguille Noire de Peuterey, le "Dru" du versant Italien :
Le Grand Combin, très massif, dominant les sommets du Grand Saint Bernard :
Le massif glaciaire du Ruitor se pare de chaudes couleurs avant de basculer dans le calme profond de la nuit :
Les derniers rayons de soleil sont, bien entendu, exclusivement réservés au sommet du Mont Blanc :
Dans cette petite cage à poule qu'est le bivouac Rainetto, nous commençons à nous assoupir bien tranquillement, au son discret des pas des étagnes qui rodent autour...Quand "vlan" la porte s'ouvre d'un coup : une famille d'italien débarque ! Cela fait bien tard, 21h30...mais ces sympathiques milanais ont leur raison : leur gamine s'est pris une pierre sur la jambe dans la seconde partie de la montée au refuge, et le refuge était plus près pour eux que de revenir sur leur pas...La montée a été galère pour eux.
Lever paisible le lendemain matin, puisque la course est déjà faite...Ambiance assez cotoneuse en cette journée, pas de regret d'avoir fait le sommet la veille...L'occasion néanmoins de capter ces impressions de jeux d'ombres et de nuées, comme sur la Noire de Peuterey :
Lever paisible le lendemain matin, puisque la course est déjà faite...Ambiance assez cotoneuse en cette journée, pas de regret d'avoir fait le sommet la veille...L'occasion néanmoins de capter ces impressions de jeux d'ombres et de nuées, comme sur la Noire de Peuterey :
Ou bien sur la Pointe Gugliermina :
Avant de quitter le refuge pour une longue redescente, on dit au revoir à une étagne assez curieuse (elle m'a mangé un peu de pain à la main la veille!!!)
Finalement c'est le début de la descente qui est le plus sympa, dans les dalles compactes...
Après cela, la caillasse raide entame les articulations...Au retour nous profitons de notre grande disponibilité horaire pour remonter rapidement la moraine du glacier de Miage et admirer le très beau et très visité lac de Miage...La ballade du coin. Mais ce lac mi-glaciaire, mi-morainique, en vaut vraiment le détour, avec la Peuterey au fond :
Faute de grand angle pour rendre entière la grandeur du site...Notez que nous ne sommes même pas à 2000m, à peine plus haut que chez moi (1900m, environ sur les rives)...
Cette disponibilité horaire nous permet également d'aller visiter au retour le superbe village de Planpincieux, dans le Val Ferret, au pied des Grandes Jorasses, quelque 3000m au-dessus, sans grande distance :
Et d'admirer par la même occasion le versant Brenva du Mont Blanc, certainement l'un des plus élégants :
Le retour à la Rosière se fera sans encombre et nous ne disons que très provisoirement au revoir à ces paysages magnifiques, Hydra va vous conter la suite des aventures valdotaines du lendemain.
texte et photos © Nico Strider
2 commentaires:
Très joli CR et puis belles photos ! Merci.
Il y a quand même un clin d'oeil du destin un peu ironique à ce que l'article de Pastriste sur le Mont Blanc soit remplacé par un article sur le Petit Mont Blanc....
Et encore, le jour de l'ascension du Petit Mont Blanc, Annapurna était le même jour, au sommet du Petit Mont Blanc de Vanoise (vallée de Pralognan...).
En tous cas, c'est une très belle sortie. Strider a été un peu pudique concernant les goûts alimentaires des bouquetins du coin. En effet, ces derniers sont très attirés par l'acide urique...
Hydra
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