jeudi 10 juillet 2008

Pointe de la Traversière : les vicissitudes de la montagne

Dans un autre temps, j’aurais été déçu. Déçu de rater un sommet qui m’attire depuis longtemps, que je souhaitais parcourir par une belle voie. Cet itinéraire qui s’est échappé de manière aussi brutale et inattendue que le départ de l’avalanche qui est la cause de notre renoncement, c’est la face Nord de la Tsanteleina. Elle nous a accompagnés dès le début de l'approche sous un angle charmeur d’abord (à gauche), avant d’apparaître sous un jour moins bon (à droite). Qu’à cela ne tienne, nous jurons avec Sylvain de revenir l’an prochain, quand les conditions seront meilleures.

Revenons au début. Avec Visse, nous prenons la direction des Alpes Grées et rejoignons le barrage du Saut. Quelques dizaines de minutes de marche, nous amènent dans un très joli vallon (à droite), peu après le lac de la Grande Sassière (à gauche).

Après un réveil raté (soit j’ai encore fait une fausse manip’ avec le portable, soit il s’est entièrement déchargé pendant la nuit très fraîche, ce qui, dans n’importe quel cas de figure, ne me réconciliera pas avec ces technologies de m…. !), nous décollons en direction du glacier de Rhême-Golette que nous atteignons sans difficultés, et par un bon sentier.

Le regel est excellent. Mais là, grande discussion : c’est le moment de s’équiper et de choisir la raison et le plaisir ou le risque et la tentation. Oui, nous scrutons de longues minutes la face Nord de la Tsanteleina mais un choix s’impose. Vous le savez, avec Visse, on va en montagne pour le plaisir et la convivialité avant tout, pas pour la visibilité sociale de la réalisation. La raison s’impose d’elle-même, direction la Pointe de la Traversière.

Derrière nous, le paysage s’ouvre. Comme un prémice de ce qui nous attend là-haut. Ainsi, la Grande-Motte et la face Nord de la Grande Casse s’offrent à nos yeux.

Après avoir échangé deux mots avec une cordée de jeunes filles nous ayons rejoint pendant que nous discutions, nous repartons, en direction du col de Rhême-Golette donc, oubliant la Tsanteleina tout en l’admirant.


Le glacier est parfaitement bouché, en neige dure, et peu pentu, la progression est aisée. Nous arrivons au col et de là, nous obliquons à l’Ouest vers la Traversière en remontant cette petite pente de neige (à gauche) puis l’arête facile menant au sommet, à l’extrémité de ce que l’on appelle communément un « tas de cailloux » (à droite). La photo étant prise à la descente, vous devinerez quelques personnes dessus en l’agrandissant.

Au sommet, la vue est exceptionnelle. Nous y flânerons largement 45 minutes. Grande Sassière, Grande Casse, Grande Motte, Albaron, ensemble des Levanna, Grand Paradis, Grivola, Cervin, massif du Mont-Blanc, Meije, Dôme et Barre des Ecrins, Dômes de la Vanoise, Dent Parrachée, voici un extrait du panorama grandiose.

Morceaux choisis (de haut en bas et de gauche à droite) : la très belle et longue (4 km) arête allant de la Traversière à la Grande Sassière, le Mont-Blanc, l’ensemble Dent du Géant - Arête de Rochefort - Grandes Jorasses, la Grande Motte et la Grande Casse, la Dent Parrachée (avec de chaque côté les Ecrins), l’ensemble des Levanna, le Grand Paradis, le massif du Mont Rose (en arrière-plan).




Nous attendons que la cordée de demoiselles arrive au sommet afin que l’une d’entre-elles nous photographie tous les deux. Comme un petit peu d’auto-dérision ne fait jamais de mal, j’ajoute à l’une des photos du sommet une autre de Visse. J’ai souvent des problèmes de casque, je ne le sais que trop bien, celui-ci se déréglant par inadvertance. D’ordinaire, je le sens mais aujourd’hui, bizarrement, non. Ainsi, je me transforme à l’occasion (à gauche) en militaire (et je dirais même plus en casque bleu…), ou alors accessoirement le casque fait office de kippa (à droite)… !!!

Nous redescendons tranquillement jusqu’à la voiture, les yeux dans les étoiles. Nous n’avons pas fait ce que nous souhaitions initialement, mais avons néanmoins passé une extraordinaire journée en montagne. L’aléa existe, la règle du jeu est ainsi. Mais n’empêche, que la montagne est belle… !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo, très jolies photos dans un coin quia l'ai un peu sauvage et loin des terrainsjeux habituels des chamoisards...

Par contre,j'ai pas bien compris la raison du changement d'objectif et le coup de l'avalanche.

A bientôt

Hydra

Anonyme a dit…

bé en fait, sur la photo de la FN de la Tsanteleina, on va que la moitié inférieure est totalement en glace (la face ayant été ravagée par une coulée, en témoigne la nette cassure).
Nico aurait bien tenté l'affaire par les rochers de gauche, mais j'avoue que je n'étais pas très chaud. On a suvi des yeux une cordée qui ont suivi cette option, et ils ont déjà mis plus d'une heure pour franchir les 200m de rochers, et à la descente, ils sont passés par la glace en tirant des rappels, pour esquiver cer fameux rochers, donc conclusion, on a sûrment fait le bon choix (qui était au départ plutôt une baisse de témérité)

Visse

Anonyme a dit…

ok merci Visse !

Je comprends mieux. Au départ je pensai que vous aviez assisté au départ d'une avalanche le jour même de votre course.

A bientôt et soyiez prudents les amis !

Anonyme a dit…

salut les champions ! super le blog ,que de belle photos , je me regale !!! je reviendrai ...bonne continuations ...a fond l'évasion !!!

a++