
C'est de nouveau parti pour être une belle journée, chaude de surcroit, et ce ne sera un inconvénient sur une voie typée haute montagne où il fait vite froid ,au moindre coin d'ombre ou à chaque coup de vent. Heureusement celle-ci prend le soleil dès le matin.
Quelques jours avant, j'ai pris contact avec Grégory, guide à Aussois, étant intéressé d'aller découvrir cette belle "grande" voie typée montagne. L'expérience d'un guide me donnera la sérénité que je souhaite avoir pour ce type de course, mon manque de marge m'impose d'avoir besoin de me perfectionner et de bénéficier de quelques points pédagogiques.
Nous marchons à bon pas dans les landes bien raides, traversant à flanc, gagnant efficacement en altitude.

Encore faut-il y accéder. Et justement, il faut passer une bonne caillasse croulante qui rappelle qu'ici, on est en montagne et qu'accéder à la voie, ça se mérite.


Sauf qu'il y a encore un névé pour y accéder...et bien raide, de surcroit. Autant le dire, nous ne sommes pas encombrés de crampons. Heureusement, comme prévue la neige est déjà décaillée en surface, il faut compter sur le crantage des trangos, ça passe!! La dernière traversée est légèrement délicate, mais ça y est, nous y sommes.


Bon, hé ben, ce départ, même en côt' modeste, "réveille", car les prises en dalles sont des "a-plats", et en fait, il convient de ramoner, en opposition. Ça met dans l'ambiance !
La première longueur passe donc vite, le relais est rapidement au-dessus. Ensuite c'est moins homogène, du moins au début : une sortie de fissure un peu humide, garnie de vires un peu terreuses, pas forcément très agréable, sauf le beau "morceau" qui est pour la fin : un dièdre de 15m, je dirai, côté en 5b.
D'allure assez lisse, en fait il n'y pas 300 000 manière de passer : dülfer ! Et là miracle, se trouve dans l'angle une grosse fissure pour tracter, presque faite pour ça ! Pied à plat, allez il faut tirer sur les bras : assez chamoniard quand même, le style ! Perso j'ai décidé de tout enchaîner en insistant sur le souffle, ça m'a permis de garder quelques forces pour la sortie, un peu plus technique.
Le relais est gazeux, délicat de sortir l'appareil photo. La dalle jaune, au-dessus, est assez lisse, quoiqu'un peu travaillée par la météorisation, et avec une petite fissure au milieu. L'escalade change complètement de style, et devient en finesse avec quelques placements. En parlant de placement, la sortie en 5c en demande un beau : un petit "grand" écart pour choper une prise pied droit en traversée, le pas engage un peu.
Ça se couche au-dessus, nous voilà sur ce qui semble un éperon bien dessiné, assez esthétique.

Tout au long de la course, l'escalade a toujours une superbe ambiance haute montagne, le rocher est sain et beau, c'est vraiment emballant. Grégory en profite pour me donner des astuces d'assurage.

Cette longueur est vraiment très esthétique, d'une belle envergure avec ses 50m : ce fameux surplomb se passe plutôt à sa droite. Pour y accéder ça passe par une fine dalle un peu technique, car assez lisse, puis le surplomb demande surtout de trouver l'appui pour poser/récupérer le point, puis monter le plus possible les pieds dessous (c'est arrondi, donc pas évident), ce qui permet de chopper la très bonne prise en main droite au-dessus et le tour est joué !



S'ensuit une belle descente, souvent en ramasse, dans les névés ! Je remercie Grégory pour cette très belle course, une opportunité bien saisie, tout s'est très bien déroulé, ça restera un excellent souvenir!
Nico Strider