Un beau coucher de soleil sur la Croix du Nivolet, quel plaisir de voir un tel spectacle depuis sa fenêtre. Ca donne envie d'aller en montagne
Ben ça tombe bien : avec Fred nous partons le lendemain matin pour le Mont Rosset (2455m), sommet ultra-classique du Beaufortain, faisable à peu près en toutes conditions du moment qu'il y a de la neige et qu'on a une bonne visibilité. En ce début de saison, il faut en profiter, car après ça va être la Rosset-mania du week end !!
Nous sommes presque les premiers à débarquer au foyer de ski de fond des Pars sur la très belle commune de la Côte d'Aime, dominant une Tarentaise enneigée de son romantique clocher brillant.
Adret, versant du soleil, quoiqu'il fait encore froid à l'ombre (-8° min). La rando commence sous une superbe forêt enneigée en pente dans laquelle louvoye la route d'alpage :
Cette forêt est clairesemée par d'élégantes clairières avec des chalets des plus typiques, de quoi nourrir un imaginaire montagnard emblématique :
Nous nous immergeons dans ce décor hivernal baigné d'une lumière chaude d'hiver, redevenant un instant enfant face à cette vraie féérie de noël (pas celle du supermarché), ou encore pensant à un romantisme allemand première période tel que les frères Grimm, ou que Friedrich n'auraient pas renier. De beaux sapins à perte de vue :
Dans une clairière à 1650m, apparaît à gauche un chalet noir un peu atypique mais ne dénotant rien de l'excellence esthétique des chalets du Beaufortain. Au dessus (à droite) le sentier devient plus étroit alors que nous approchons de la fin de la forêt, la lumière est encore plus vive:
La sortie de la forêt se fait par de landes un peu dégarnies, car ventées et très peu pentues. Nous arrivons à cette croix qui marque les 2000m et l'entrée dans les alpages du Rosset (haut lieu de production de Beaufort) :
Devant nous, l'alpage proprement dit, paisible et bucolique :
S'ouvre progressivement (c'est le moins qu'on puisse dire!!) autour de nous un cadre montagnard grandiose, entrant dans le coeur minéral du Beaufortain. A notre gauche, un pointement et le couloir (skié) de Rocheboc, très élégamment architecturé :
Plus loin à l'W, au-dessus du Col de la Portette, la superbe pyramide du Crêt du Rey (2633m), presqu'idéale, sortie de rêves esthétiques :
Au Sud-Est, par delà la spatieuse croupe du Grand Chatelet, on reconnaître la silhouette un peu volcanique du Mont Pourri :
Au Mont Rosset, on peut aussi parler de croupe, en témoigne ces deux photos des cent derniers mètres (excusez le ciel assombri...) devenant progressivement une arête toujours bien arrondie, selon le cahier des charges de cette rando contemplative !
Et voilà le sommet, avec sa pancarte en patoi, devant la mythique Pierra Menta, reine du Beaufortain :
En face de nous, derrière la crête, s'étale la superbe face W du Roignais (2995m), point culminant du Beaufortain, avec ses 1000m d'un seul tenant :
Et voici en vue plus rapprochée, la Pierra Ment' (2714m), dent de conglomérats gréseux compacts et très abrasifs :
La Pierra Ment' est en fait un morceau isolé d'une chaîne de la même roche, avec d'élégantes murailles telles que la Pointe de la Portette, la Grande Parei (comme son nom l'indique) et le Roc de la Charbonnière :
En face, la vallon du Presset, son refuge (peu visible) et son lac (encore moins) dominé par les Aiguille du Presset et de la Nova :
Photos au sommet, devant le puissant Roigniais :
Au loin au sud, le grandiose massif du Mont Pourri, avec cette architecture très haute montagne :
La descente fut dans une neige trafollée très changeante selon les expositions mais jamais vraiment transfo. Beaucoup de neige collante vers le bas...Nous avons pris de belles combes orientées SW, là il y avait le plus de neige dans le secteur, car les cailloux ne sont toujours pas très loin :
On terminera ce récit par cette image de la Savoie d'une époque pas si lointaine, celle d'une petite chapelle aux dimensions bien modestes face à la puissante masse de Rocheboc :
texte et photos
© Nico Strider